Pourquoi j’ai quitté la France (info # 011908/18) [analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency
J’ai quitté la France depuis un peu plus de deux ans maintenant. Je n’ai aucune intention de faire le voyage de retour, sinon pour de brefs séjours et aux fins d’être utile, donc pour donner des conférences et rencontrer des gens que j’estime. Je n’ai pas choisi de partir ailleurs en Europe. J’aurais pu choisir de rejoindre Israël. J’y ai songé. J’ai opté pour les Etats-Unis.
Il y a des raisons à mon choix des Etats-Unis, et j’entends les souligner ici explicitement, car elles me semblent très importantes et valoir que je leur consacre un article : je considère que la civilisation occidentale est en danger et n’a jamais été aussi menacée depuis le temps de la Deuxième Guerre Mondiale, et je pense que c’est aux Etats Unis que la survie de la civilisation occidentale se joue.
Si les Etats-Unis tombaient, il n’y aurait plus guère d’espoir. Se battre aux Etats Unis, y observer ce qui s’y passe, y agir, est ainsi essentiel.
Mon attachement à Israël explique aussi ce choix : si les Etats-Unis tombaient, bien qu’Israël soit devenu un pays puissant, la survie d’Israël serait elle-même menacée. Se battre aux Etats Unis est aussi se battre pour Israël, et il y a beaucoup à faire lorsque l’on voit la dérive du parti Démocrate vers l’islamo-gauchisme et les délires haineux qui se sont emparés de tant d’universités.
En ne restant pas en France, je n’ai pas “déserté” comme on me le dit parfois de manière malveillante. Je continue à écrire en langue française, et à tenter de donner des arguments et des analyses à ceux qui me lisent. Je considère même pouvoir offrir des arguments et des analyses plus pertinents en étant à distance et en n’ayant pas à être immergé sans cesse dans le flux d’informations déversé par les médias français, qui n’ont le plus souvent d’informations que le nom.
J’ajouterai que la distance me rend plus fort. J’ai souvent ressenti les combats à mener en France comme des combats désespérés : si désespérés que j’en étais devenu très pessimiste. Je reste très pessimiste, mais je peux sans doute énoncer de manière plus précise les raisons de mes inquiétudes depuis un pays qui me permet de rester optimiste pour l’avenir de la civilisation occidentale.
Au surplus, je jouis aux Etats-Unis d’une liberté inestimable. Malgré la dérive du parti Démocrate, malgré les délires haineux qui hantent les universités, malgré les actions de censure que commencent à tenter de mener les entreprises de haute technologie (Google, Twitter, Youtube, Facebook), le Bill of Rights (Déclaration des droits) existe, et le Premier amendement qui s’y trouve énoncé garantit la liberté de parler et d’écrire, et fait que je ne risque pas de me trouver trainé en justice comme ce serait aisément le cas si j’étais encore en France, pour peu que j’écrive des phrases islamiquement incorrectes.
Je dois l’ajouter : se sont installées à mes yeux en France (et ailleurs en Europe, mais la France est particulièrement touchée), et cela découle de la destruction de la liberté de parler et d’écrire, une stérilité intellectuelle et une accoutumance au mensonge. Et cette stérilité et cette accoutumance au mensonge font que dire que les informations déversées par les médias français n’ont le plus souvent d’informations que le nom est bien limitatif ; comme j’ai déjà eu l’occasion de le noter, le plus souvent, les seuls faits exacts présents dans les media français se trouvent dans les bulletins météo (et encore, pas toujours).
Etre aux Etats-Unis, même si nombre de media américains sont aussi biaisés que ceux que l’on trouve en France, me donne un accès immédiat à des informations abondantes et dignes de ce nom. Etre aux Etats-Unis me permet aussi de côtoyer des intellectuels de qualité en plus grand nombre, et être à leur contact me permet d’aiguiser et de préciser mes arguments.
De plus, que je constate avec une infinie tristesse que nombre de Juifs français s’en vont. Ce que je comprends.
Un pays que les Juifs quittent a toujours été dans l’histoire un pays malade. Bien que je ne sois pas juif, je n’ai, parce que je n’ai cessé de combattre l’antisémitisme et de défendre Israël, cesse de subir l’antisémitisme, jusqu’à recevoir des menaces de mort explicites.
J’ai fait ce que nombre de mes amis juifs ont fait en s’en allant : je me suis protégé et j’ai protégé ma famille. Je n’abandonne aucunement ceux qui ne sont pas partis ou ne peuvent pas partir. La distance, disais-je, me rend plus fort.
Je ne reviendrai que pour de brefs séjours, mais ce sera aux fins d’être utile, aussi utile qu’il me sera possible de l’être, plus utile encore, je l’espère, que lorsque je vivais en France. Je ne manquerai pas de revenir en Israël : par amour pour Israël et pour le peuple juif, et aux fins d’être utile aussi.
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