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Résistances berbères

 

 

 

Résistances berbères

 

Massinissa, Jugurtha, La Kahina ou encore Matoub Lounès... Les héros et héroïnes berbères incarnent tous l'esprit de rébellion. Une résistance plurimillénaire, souvent écrasée et quelquefois triomphante.

Régulièrement et encore tout récemment, les nouvelles nous arrivent du Maroc de réactions vives ou violentes de la population berbère à la domination du pouvoir arabe, les nouvelles d'agitations portant de lourdes frustrations. 

Le roi Mohammed VI a inscrit officiellement au premier rang de ses priorités l’amélioration de la situation de cette minorité qui constitue plus d'un quart de ses sujets. En 2011, la langue des Berbères, le tamazight, est devenue langue officielle dans la Constitution du royaume. Mais cela n'a pas du tout suffi à pacifier les esprits. 

Récemment encore, en janvier 2016, la mort d'un marchand de poisson broyé dans une benne à ordures sous l'action de la police alors qu'il tentait de sauver sa marchandise, a mis en émotion tout le Rif, qui est, avec l’Atlas, la principale région berbère du pays. 

Les manifestations d'angoisse et de fierté se sont répétées régulièrement depuis lors. Tout se passe comme si la résistance d'un peuple acharné à n'être pas dominé était interminable : une résistance plurimillénaire, souvent écrasée et quelque fois triomphante. 

Eh bien, c'est à cette histoire de très longue durée que nous allons nous attacher ce matin. Nous le ferons en élargissant naturellement notre curiosité aux autres peuplements de même souche et de culture proche. Car si les berbérophones seraient treize millions au Maroc, ils seraient dix millions en Algérie, principalement en Kabylie, mais aussi cinq millions chez les Touaregs, deux cent mille en Tunisie et six cent mille en Libye. Ces chiffres, forcément approximatifs, disent assez les dimensions de cet enjeu humain, culturel et politique. 

Afin d'en mesurer la portée historique, les composantes et les couleurs, j'ai convié ce matin la compétence de Mehdi Ghouirgate, maître de conférences à l'Université Montaigne de Bordeaux, où il est directeur de la section d'arabe. A lui de nous éclairer.

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