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Un livre de grâce

"Un livre de grâce" : découvrez les critiques du Masque & la Plume sur le nouveau livre d'Eric Fottorino

par France Inter

 

 

Les récits familiaux sont souvent quitte ou double... et marié ici à une réflexion sur les attentats, Eric Fottorino fait un pari risqué. Les critiques littéraires du Masque et la Plume ont lu son nouveau livre, "Dix-sept ans" : un roman des origines, identitaire et axé sur un secret familial... et voici leurs avis !

Le résumé du livre d'Eric Fottorino, par Jérôme Garcin

Après avoir parlé de ses deux pères, le biologique, un juif marocain de Fès, et l’adoptif, un pied-noir tunisien qui s’est suicidé, Fottorino raconte ici le destin de sa mère, Lina, dont il dit qu’elle a été si peu sa mère et qu’il a été si peu son fils. 

Le roman s’ouvre par un secret délivré par une mère à ses trois fils : très jeune, elle a eu une fille qu’elle a abandonnée à la naissance, ou plutôt qu’on lui a arrachée après que le père a pris la fuite. Et c’est à Nice, où il est né, que le narrateur, Eric, va tenter de résoudre l’énigme de son existence et percer le mystère de cette mère, quand elle avait 17 ans... 

Nelly Kapriélian n'a pas vraiment accroché

Je n’ai pas lu les autres volets d’Eric Fottorino et celui-là m’a moyennement intéressé. Je trouve que c’est toujours casse-gueule les récits familiaux : soit on arrive à en faire quelque chose d’universel et là ça peut fonctionner, soit c’est trop personnel. Et là, c’est encore trop personnel.

J’ai trouvé le début très bien, quand cette femme avoue à ses enfants quelque chose qu’ils ne savaient pas, et comment ils la voient ensuite, vivant avec cette souffrance. J’ai trouvé ça très beau car je pense que nos parents, nos grands-parents, on ne les connaît pas vraiment.

Et ensuite Eric Fottorino m’a perdu (ou je l’ai perdu).

"Un livre très important" pour Arnaud Viviant 

C’est un livre très important : c’est de nouveau un livre sur l’identité. Pour moi Eric Fottorino et Eric Zemmour sont deux traumatisés des colonies. On est dans un traumatisme postcolonial, ce que Lacan a appelé un « troumatisme », il y a un trou dans l’histoire d’Eric Fottorino qu’il va chercher à remplir à Nice et cinq mois après l’attentat .

Il écrit :

Sans le savoir, ma mère et mes pères adoptif ou naturel portaient en eux les germes de toutes les haines qui avaient ensanglanté le mois de juillet : les séquelles de la colonisation, l’intolérance religieuse, l’antisémitisme français, le rejet des basanés.

Il faut arriver à écrire cela dans un livre, que votre famille porte en germe les attentats et notamment l’attentat de Nice au mois de juillet...

"Très réussi" selon Jean-Claude Raspiengeas

C’est un roman des origines : précisément, s’il continue à remettre sur le métier ses origines, c’est que ça le travaille et ses livres le prouvent. On sent que le narrateur est pétrifié par l’énigme de ses origines.

L’autre force de ce livre, c’est d’expliquer combien les chagrins d’enfants peuvent être très lourds à porter. Et je trouve que c’est très réussi.

Michel Crépu a été beaucoup touché par la grâce du roman

Je trouve que c’est un livre qui transporte des choses terribles... avec une grâce, une forme de légèreté qui m’a beaucoup touché.

Je n’étais pas pris tout de suite par la lecture… J’ai mis un certain temps à y entrer et au bout d’un moment j’ai senti cette grâce.

C’est un livre de grâce et qui, par les temps qui courent, me paraît urgent de mettre sous protection.

 

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