Vers la paix sans le Hamas et sans l’Autorité Palestinienne ? (info # 011706/18) [Analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency
Nul ne sait encore ce que contient le plan de paix que l’administration Trump entend présenter dans les semaines à venir. La seule certitude qu’il semble possible d’avoir à son sujet est qu’il sera refusé par le Hamas et par l’Autorité Palestinienne.
Ceux qui ignoreraient encore la raison de ce refus ignorent sans doute tout du Hamas, et donc que celui-ci est une création de la confrérie des Frères Musulmans égyptiens. La fratrie exige le retour à l’islam le plus strict sur l’ensemble des terres qui ont autrefois été conquises par les guerriers de l’islam et qui sont donc définies, dans l’islam, comme faisant définitivement partie du dar al-islam, le territoire de l’islam.
Aucune forme de paix n’est possible avec le Hamas, qui n’offre à ceux qui lui font face que deux alternatives : être vaincus par le Hamas, ou vaincre le Hamas. Une organisation comme celle-ci n’étant pas encline à accepter la défaite, vaincre le Hamas signifie détruire le Hamas. On peut constater que, parce que lors des affrontements précédents d’Israël avec le Hamas, celui-ci a été vaincu mais pas détruit, le Hamas a pansé ses plaies, puis a repris ses abjectes activités.
Ceux qui ignoreraient encore que l’Autorité Palestinienne ne vaut pas mieux que le Hamas ont sans doute besoin de quelques rappels historiques. L’AP est le nouveau nom de l’OLP ; c’est un conglomérat d’organisations terroristes fondé en 1964 sous l’égide des services secrets égyptiens de Gamal Abdel Nasser et du KGB soviétique, qui entendaient remplacer la lutte arabe islamique pour la destruction d’Israël afin que le territoire d’Israël retourne au dar a-islam, par un nouveau narratif. Lequel impliquait l’invention d’un “petit peuple” pour la circonstance menant une lutte d’émancipation nationale pour se “libérer” de “l’oppression impérialiste” israélienne.
L’OLP a pratiqué le terrorisme à outrance, tué des Juifs par centaines, tenté de renverser le Roi Hussein en Jordanie et plongé le Liban dans une guerre civile meurtrière. Elle en a été chassée vers la Tunisie, a fomenté deux insurrections qu’elle a baptisées “Intifada”, et s’en est trouvée récompensée en se voyant dotée d’un quasi Etat terroriste en Judée-Samarie.
Tant que l’Union Soviétique existait, la façade “lutte de libération nationale” a tenu, et l’OLP s’est présentée comme “laïque”. Le quasi Etat terroriste, l’Autorité Palestinienne, a été présenté comme laïc lui aussi à l’opinion internationale, mais peu à peu, le masque s’est craquelé. Le discours islamique a repris le dessus, et seuls ceux qui sont sourds et aveugles peuvent ne pas s’en apercevoir.
Ceux qui sont un peu plus lucides savent que la principale composante de l’OLP a été et reste le Fatah, fondé par l’Egyptien membre des Frères Musulmans Yasser Arafat, neveu du sinistrement célèbre mufti islamiste Amin al-Husseini, ami d’Adolf Hitler, chantre de l’extermination des Juifs d’Europe, fondateur de la légion Waffen SS musulmane Handschar.
Le Fatah a été établi par Yasser Arafat en 1959, et le nom renvoie directement à la sourate 48 du Coran, al-Fath (victoire éclatante), dans laquelle on trouve ces mots : “A Allah appartiennent les armées des cieux et de la terre” (verset 4). Puis : “Qu’Il châtie les hypocrites, hommes et femmes, et les associateurs et les associatrices, qui pensent du mal d’Allah. Qu’un mauvais sort tombe sur eux. Allah est courroucé contre eux, les a maudits, et leur a préparé l’Enfer” (verset 6), “Allah vous a promis un abondant butin que vous prendrez” (verset 20). Sans doute est-ce parce qu’ils ont lu la sourate 48 que les membres de l’Internationale Socialiste ont accueilli le Fatah à bras ouverts et en ont fait un membre à part entière de leur organisation.
Le Fatah et l’OLP, donc l’Autorité Palestinienne, ne valent ainsi pas mieux que le Hamas, et sont juste un peu plus hypocrites.
Et le plan de paix que va proposer l’administration Trump sera refusé, tant par le Hamas que par l’Autorité Palestinienne, c’est une certitude.
Pourquoi, dans ces conditions, présenter un plan de paix ? Afin de permettre à un projet de paix régionale plus vaste d’avancer ! L’Arabie Saoudite, l’Egypte, les émirats du Golfe (sauf le Qatar) se situent, pour l’heure, sur une ligne moins radicale que l’Autorité Palestinienne et bien moins radicale que le Hamas, dictée tout à la fois par le danger que constitue l’Iran des mollahs et par la compréhension de ce que le monde arabe sunnite se trouve dans une impasse. De ce fait, le monde arabe sunnite semble prêt à chercher la paix sans le Hamas et l’Autorité Palestinienne.
L’administration Trump semble elle aussi prête à chercher la paix sans le Hamas ni l’Autorité Palestinienne, sans qu’il soit encore possible de savoir ce que seront les contours du Plan B de la paix en question, une fois que les Palestiniens auront, comme à leur habitude, rejeté le Plan A.
Les principaux pays européens et l’Union Européenne, quant à eux, tiennent absolument à considérer que la paix passera par la création d’un Etat confié à l’Autorité Palestinienne (et au Hamas, en embuscade) et font comme s’ils ne savaient rien.
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