Vers un « vaccin » pour guérir le cancer ? Une simple piqûre efficace contre toutes les tumeurs du corps, selon une étude de Stanford
Des chercheurs de l’université de Stanford aux Etats-Unis ont constaté qu’une simple piqûre injectant des micro-quantités de deux médicaments directement dans une tumeur ne se contentent pas de « tuer » le cancer d’origine mais déclenche une réaction immunitaire dans le corps tout entier, ce qui aboutit à détruire d’autres cellules cancéreuses dans l’ensemble du corps. Ce n’est pas un vaccin, mais la simplicité du traitement y ressemble.
C’est une « réaction incroyable du corps tout entier », selon le Dr Ronald Levy, qui enseigne l’oncologie à la faculté de médecine de Stanford. « Lorsque nous employons les deux agents ensemble, nous voyons l’élimination des tumeurs partout dans le corps. »
Les chercheurs affirment que la thérapie fonctionne « étonnamment bien » sur les souris : 90 % des individus malades traités ont été pleinement guéris dès la première piqûre, le restant dès la seconde piqûre.
La petite quantité de molécules injectées avait pour intention de stimuler les cellules immunitaires présentes à l’intérieur de la tumeur cancéreuse. Les chercheurs de Standford ont eu la surprise de voir la réaction immunitaire s’étendre au corps entier, entraînant l’élimination de l’ensemble des tumeurs.
« Je crois qu’il n’y a pas de limite au type de tumeur que ce traitement est susceptible de traiter, pourvu qu’elle ait été infiltrée par le système immunitaire », a indiqué le Dr Levy.
Les essais sur les êtres humains vont commencer sous peu : l’équipe recrute actuellement des volontaires pour tester ce qu’ils présentent comme un moyen simple et peu coûteux de traiter de nombreuses formes de cancer. Les essais cliniques seront simplifiés du fait qu’un des médicaments composant le mélange injecté a déjà été approuvé pour les êtres humains et que le second est actuellement en cours d’essais sur des volontaires humains en vue de son approbation par la FDA.
A la différence d’autres immunothérapies qui provoquent la destruction de cellules saines, cette piqûre n’a pas d’effets secondaires et aide le système immunitaire du patient à « reconnaître » les cellules cancéreuses, tout en permettant l’éveil des cellules immunitaires dont le cancer a entravé le fonctionnement.
Les essais se sont montrés concluants sur des souris présentant des cancers du sein et du colon et des mélanomes ; chez 3 % des individus de nouvelles tumeurs sont apparues mais ont cédé devant une seconde piqûre.
Si les essais s’avèrent concluants et sans danger chez les êtres humains, les chercheurs estiment qu’à l’avenir, on pourrait pratiquer l’injection sur une tumeur avant de l’enlever pour déclencher une réaction sur les cellules cancéreuses non identifiées dans le reste du corps.
L’étude a été publiée dans le journal Science Translational Medicine.
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