Zohar : l’héritage mondial du Judaïsme marocain.
La communauté des Juifs du Maroc doivent porter avec fierté que leur culture a pu préserver et offrir au monde un des monuments intellectuels et spirituel du Judaisme, et de l’humanité. La tradition ancestrale du Zohar est mentionnée avec révérence dans le livre de feu S.M. le Roi du Maroc Hassan II « Le Génie de la Tolérance. »
Haim Zafrani, l’éminent chercheur et linguiste, mentionne dans ses écrits le commentaire de R. Abraham Azoulay (Ohr haHama, introduction), qui dit que les traditions du Zohar furent transcrites, en partie à partir de manuscrits trouvés à Todgha, dans le Sud du Maroc. Ceci bien avant que le Zohar sortit de son contexte continental Africain.
Le fait que les écrits zohariques surfacent éventuellement en Andalousie n’est pas étonnant, car dans le contexte historique de cette époque, l’Andalousie faisait partie intégrale du territoire culturel marocain. L’antiquité de cette tradition se situant dans le même environnement géographique peut à elle seule expliquer pourquoi le Zohar est primordialement écrit en langue araméenne. La langue araméenne fut parlée du Maroc jusqu’à Djerba, depuis l’antiquité punique. Le Talmud n’était pas écrit en langue étrangère pour les Juifs du Maghreb. Toutes les communautés du grand Maghreb sont même inclues dans la large définition du Talmud et des Gaonim sous le terme Ma’arav, l’Ouest, traduit par l’arabe Maghreb. Selon Maimonide, la difficulté de l’arameen du Talmud était seulement due au fait que la langue avait subi de nombreuses altérations à travers les siècles. Ainsi pour les locuteurs de l’araméen il était évident que les textes fondamentaux du Zohar étaient écrits dans la langue araméenne du 1er siècle.
Transmise sous forme de Midrash oral pendant des siècles, la tradition du Zohar a aussi connu de nombreuses éditions selon les siècles traversés, et en porte la marque de par ses ‘arabismes’ et ‘latinismes andalous’. Cependant des écrits extra-canoniques du Zohar (tels que ‘Zohar Hadash’) ont continué à émerger du Maroc jusqu’à l’époque du Ari de Safed. Des rabbins mystiques marocains tels que R. Mess’od l’Aveugle continuaient à ramener en Egypte et a Safed des manuscripts du Zohar jusqu’au XVe siècle.
Non seulement le Zohar originait-il du Maroc, mais le reste du monde Juif faisait naturellement appel aux experts Marocains du Zohar pour son explication, et ses méthodes. Aussi la seule communauté a vouer une adoration particulière au Zohar, est, plus que toute autre, la communauté juive marocaine. Quand un livre du Zohar était offert à une synagogue au Maroc, on lui faisait la même célébration qu’un nouveau rouleau de la Torah. Mais il faut rappeler que pour les Juifs du Maroc, c’était la tradition du Zohar transmise oralement de maître à élève qui primait, le texte n’en étant que la Lumière visible. La lecture de la langue du Zohar est en premier lieu pour la culture des Juifs du Maroc une pratique de purification de l’âme, plus qu’une recherche intellectuelle.
Une confrérie « Rabbi Shimon Bar Yohai » existait dans toutes les villes au Maroc, dont la tâche était de constamment lire le Zohar et organiser des Siyoum haZohar, des fêtes de clôture des cycles de lecture des textes Zohariques. Ainsi le Zohar faisait-il partie de la vie de tous les jours des Juifs Marocains. Les rares initiés à son langage jouissaient de reconnaissance et respect par les communautés juives et musulmanes, qui tenaient en estime les valeurs morales exigées par cette étude.
Haim Zafrani faisait partie des chercheurs pour lesquels l’origine purement marocaine du Zohar ne faisait aucun doute.
Il savait tres bien que R. Yosef Gikatilla, qui utilise la langue du Zohar, vivait un siècle plus tôt que l’avaient su les historiens occidentaux, donc avant R. Moshe di Leon auquel ces chercheurs avaient faussement attribué d’être l’auteur des écrits.
En tant que marocain Haim Zafrani comprenait très bien la tendance académique européenne a voir la période de l’Andalousie maghrébine avec un préjudice colonial. Ces notions échappaient totalement à des chercheurs Juifs allemands, qui opéraient au sein du contexte universitaire occidental de l’époque coloniale du XIXe et du XXe Siècle. Même un chercheur comme Gershon Scholem n’a pas su faire l’effort de consulter les tenants vivants de la culture du Zohar: les Juifs Marocains.
Son enquête d’inspecteur des Lettres qui a engendré le mythe d’un présumé seul auteur de cette œuvre grandiose a jeté une pierre insensible dans un lac culturel, qui transcende dans son discours la construction historique et littéraire dont Scholem se voyait héros européen.
Sa théorie d’un seul auteur qui était selon lui R. Moshe di Leon, en Andalousie, alors que ce dernier ne réclamait que transcrire un manuscript, n’était que ceci, sa théorie personnelle, et erronée. C’est cependant la place de Scholem dans le contexte de son contact avec Walter Benjamin et autres penseurs de l’époque qui se voyaient comme des éclaireurs de l’Europe moderne qui explique pourquoi sa vision de l’ésotérisme Juif est la version quasi officielle à ce jour. Mais malgré tous ces efforts, le rayonnement universel de cette tradition a engendré des génies du Zohar jusqu’en Europe. R. Nachman de Breslev, qui vivait en Ukraine au XVIIIe Siècle, à basé tout son enseignement à partir de cette tradition purement marocaine.
Cette tradition on le sait a inspiré de nombreux penseurs parmi lesquels Isaac Newton, qui tenait le Zohar au zénith de son évaluation de modèle.
Dans son contexte Africain la tradition du Zohar fait partie des perles spirituelles qui ont été préservées et abritées dans leurs coquilles culturelles, telles que le Enoch éthiopien, le Ifa du Nigeria, le Bori, et bien d’autres. La pureté de leur lumière vient de la clarté de miroir du coeur de celui qui écoute. Celui qui cherche un autre que lui même dans ces traditions ne trouvera rien.
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