Essaouira, ville de tolérance
LA CITÉ DES ALIZÉS ABRITE UNE RENCONTRE SCIENTIFIQUE SUR LE DROIT HÉBRAÏQUE
Essaouira, riche d’une histoire à la fois séculaire et passionnante, s’est forgé la réputation d’un haut lieu du multiculturalisme, de la spiritualité et du vivre en commun.
Au moment où le monde bouillonne et s’entredéchire sur le plan religieux, le Maroc s’illustre par son harmonie des cultes et sa tolérance religieuse exemplaire. Essaouira est l’une des villes marocaines qui symbolisent à merveille cette belle image culturelle que le monde entier apprécie à sa juste valeur.
Historiquement connue pour abriter un patrimoine juif ancestral vieux de plusieurs siècles, la ville des Alizés abrite, ce samedi 14 novembre 2020, une importante rencontre scientifique qui a pour thème «la place du droit hébraïque dans l’ordre juridique marocain », qui devait avoir lieu à la Maison de la mémoire (Bayt Dakira), à l’initiative du Centre d’études et de recherches sur le Droit hébraïque au Maroc.
Organisé conjointement avec la Fondation allemande Konrad Adenauer, l’Association Essaouira-Mogador et la Maison de la mémoire, ce séminaire sera rehaussé par la participation d’un parterre d’universitaires, de chercheurs et d’experts marocains et étrangers de renommée. Au cours de cette rencontre, les intervenants mettront en exergue le rôle déterminant de S.M. le Roi Mohammed VI pour la paix et pour le dialogue des cultures et des religions.
Droit d’appartenance
«De la norme hébraïque ou statut personnel israélite: l’intégration juridique de la communauté juive dans la nation marocaine », «Interdépendance des droits coutumiers hébraïque et amazigh», «Identité et dialogue, ou comment contrer les réflexes identitaires et le monologue de nos certitudes», «Droit d’appartenance et identité, Bayt Dakira comme modèle», «Droits coutumiers et sanctuaires, le culte des saints juifs marocains» et «Le système juridique hébraïque: jusqu’où remonte-t-il dans l’histoire du Maroc?», sont autant de thématiques intéressantes qui seront abordées à cette occasion. Bordant le littoral Atlantique entre les villes de Safi au nord et d’Agadir au sud, la ville d’Essaouira, riche d’une histoire, à la fois séculaire et passionnante, s’est forgé la réputation d’un haut lieu du multiculturalisme, de la spiritualité et du vivre en commun.
Mais cette vocation religieuse et cultuelle d’Essaouira ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte, en effet, à fort longtemps. La ville de Mogador, son mythique nom par lequel Essaouira est célèbre dans le monde entier, avait fondé toute sa démarche sur le brassage des cultures et des civilisations, et s’était dotée de nombre d’édifices religieux, à même de conforter sa position de choix comme havre de paix, de dialogue interculturel et de coexistence pacifique entre les religions.
L’histoire d’Essaouira se trouve intimement liée à celle d’anciens lieux de culte: mosquées historiques, zaouias (une vingtaine au total), églises et synagogues (au départ, quelque 37 synagogues). Cette dimension religieuse, véritable socle de l’identité culturelle de Mogador, fait que jusqu’à nos jours et dans une illustration exceptionnelle, musulmans, juifs, chrétiens se côtoient, se rencontrent, échangent et vivent en communion. Et ce dans le respect mutuel des singularités et des différences, permettant déjà de parler de «l’école d’Essaouira» en matière du vivre-ensemble.