De François-Joseph OUSSELIN : Est-ce que quelqu’un leur dira ?
Est-ce que quelqu’un leur dira que, pour s’opposer au vaccin contre le COVID, ils n’étaient pas obligés de mentir sur la réalité de la situation des services des 2 CHU et du CHBT qui prennent en charge les malades atteints du COVID et qui sont depuis bien longtemps saturés ? Au lieu de cela, ils prétendaient que les chiffres étaient tronqués et qu’il n’y avait aucune pression dans ces services.
Est-ce que quelqu’un leur dira que, pour manifester contre l’obligation vaccinale, ils pouvaient le faire, en personnes responsables qui portent toutes des masques et qui veillent à ce que tous en portent ? Au lieu de cela, leur liberté et leur détermination s’affichaient souvent sans masque, croyant défier l’Etat ou je ne sais qui, mais se livrant généreusement au virus.
Est-ce que quelqu’un leur dira que, pour dénoncer cette vaccination, ils n’étaient pas obligés de laisser croire que ce virus peut être combattu avec quelques-uns de nos rimèd razyé, comme s’il s’agissait d’une simple grippe comme certains aiment à le dire ? Qu’ils écoutent au moins ceux qui reviennent de loin après avoir été sauvés d’une forme lourde de ce virus.
Est-ce que quelqu’un leur dira que, pour étayer leurs thèses et leurs anti-thèses, ils n’étaient pas obligés de salir nos médecins et nos scientifiques qu’en d’autres temps ils encensaient ? Comme l’un de ces médecins disait : « pour réparer un véhicule, on fait appel à un garagiste mais pour se sauver d’un virus que l’on découvre en temps réels, on se tourne vers des grands parleurs et on rejette ceux qui ont pris le temps d’étudier la médecine et qui l’exercent au quotidien. »
Est-ce que quelqu’un leur dira que, quand ils banalisaient les décès causés par ce virus, ne se préoccupant que d’une recherche morbide sur tous les éventuels cas dans le monde où des vaccinés avaient succombé malgré tout au virus, la liste quotidienne des avis de décès s’allongeait chez nous ? Mais cela ne les intéressait pas.
Est-ce que quelqu’un leur dira qu’aujourd’hui ces médecins qu’ils ont vilipendés par leurs critiques stériles, sont ceux qui tentent de freiner la catastrophe jours et nuits ?
Est-ce que quelqu’un leur dira qu’ils portent une large responsabilité dans l’état sanitaire actuelle de la Guadeloupe et de la Martinique ?
Bien sûr, viendra le temps où ils expliqueront que tout cela, c’est la faute des autres, de ceux qui n’auraient pas suffisamment fait preuve de pédagogie en près de huit mois, quand eux et leurs réseaux sociaux s’attachaient méticuleusement à tout démentir ; la faute des médecins qui ont d’autres intérêts (comme par exemple sauver des vies) que de venir leur donner raison aveuglément, la faute des journalistes, tous à la solde de je ne sais quelle cause et quel pouvoir (alors que même les journalistes sont divisés sur ces questions...), la faute à notre histoire, notre passé, notre présent et peut-être même notre avenir, la faute à tout le monde, à tous les autres...mais
pas à eux...ça, on ne tardera pas à l’entendre.
Et pendant ce temps-là, d’autres se battent contre le virus, d’autres se battent pour retenir la vie dans des corps qui ne peuvent plus la garder et aussi, d’autres meurent...
Est-ce que quelqu’un leur dira, juste un instant, juste maintenant, de se taire, juste le temps pour nous tous de nous en sortir le mieux possible, juste le temps pour les médecins, d’ici et d’ailleurs de sauver des Guadeloupéens et des Martiniquais qui méritent de vivre.
Après, promis, ils pourront dire ce qu’ils veulent. Comme d’habitude, on ne leur dira rien puisqu’on le sait, ils ont toujours raison.