La dérive sans fin du Monde vers l’incontinent antisioniste
La dérive actuelle du journal de gauche passe par une malhonnêteté intellectuelle jamais atteinte et des connivences dangereuses avec l’islamisme radical
Par Gilles-William Goldnadel
Le Monde a adopté depuis des années une position radicalement anti-israélienne quels que soient les gouvernements en place à Jérusalem. Il l’était déjà quand les travaillistes Rabin, Pères ou Barak étaient au pouvoir et qu’ils proposaient à Arafat la quasi-totalité de la Cisjordanie. C’est son droit le plus strict et c’est l’une des raisons pour laquelle je ne l’achète plus ce qui est mon strict droit. J’associe ses prises de position non à un improbable antisémitisme mais plutôt à un tiers mondialisme anti-occidental primaire dérivant avec le mauvais temps vers un racialisme anti-blanc mâtiné de woke. Mon propos d’aujourd’hui est ailleurs. La dérive actuelle du Monde passe par une malhonnêteté intellectuelle jamais atteinte et des connivences dangereuses avec l’islamisme radical.
Commençons par la malhonnêteté : celui que j’appelle désormais le Monde du silence en est à occulter délibérément les faits. C’est ainsi, pour prendre deux exemples très récents, que Le Monde, pourtant obsédé par la question d’Orient, a délibérément tu les déclarations du patriarche maronite du Liban dénonçant publiquement le Hezbollah et appelant l’armée libanaise à prendre le contrôle du sud du pays pour mettre fin aux tirs de roquettes sur Israël. Autre exemple : ce n’est pas tous les jours qu’une dictature nomme comme ministre de l’Intérieur un homme recherché par Interpol pour être le responsable d’une hécatombe humaine.
Eh bien les lecteurs du Monde ignorent qu’Ahmah Vahidi vient d’être nommé à ce poste par le nouveau président iranien surnommé « le boucher de Téhéran » pour son rôle dans le massacre des opposants lors de la prise du pouvoir par Khomeini. Ce nouveau ministre de l’Intérieur est recherché pour son implication dans un attentat contre un centre juif à Buenos Aires en 1994 ayant fait 85 morts.
Complaisance envers l’islamisme radical terroriste à présent : cette complaisance atteint son apogée avec l’arrivée de sa nouvelle correspondante, Clothilde Mffrako. Pendant le récent conflit à Gaza, je mets au défi quiconque de me trouver une seule ligne critique envers le Hamas ou même l’indication que ce mouvement antisémite proche des Frères musulmans est considéré comme une organisation terroriste par l’Europe, dont la France. Mais c’est l’attitude de la journaliste précitée qui pose le plus la question de la dérive antisioniste radicale et ses causes comme l’a écrit récemment un ancien du Monde, Yves Mamou. Passent encore les articles unilatéralement et outrancièrement publiés dans Le Monde et qui tiennent plus du militantisme que du journalisme. Mais l’examen du compte Twitter de Mme Mffrako pose questions.
Celle-ci relaie des personnalités problématiques. Ainsi, comme l’a observé Amaury Brelet, journaliste à Valeurs actuelles : « Le summum étant ce retweet du militant islamiste Nabil Ennasri, VRP stipendié du Qatar, disciple du prêcheur antisémite Youssef al-Qaradawi et apologiste des terroristes du Hamas palestinien. La ligne anti-Israël du Monde à de beaux jours devant elle. » Ce sont bien les relations entre Le Monde et le Qatar qui posent désormais questions. Ainsi, Clothilde Mraffko, en même temps qu’ elle travaille désormais pour Le Monde, poursuit ses activités avec la revue Middle East Eye.
Le 12 août, elle commet dans cet organe un article littéralement délirant, « Gérer l’occupation et cacher les crimes de guerre : comment Israël a transformé le paysage en Palestine » pour résumer le propos antisioniste, en plantant des arbres les juifs criminels ont défiguré, dénaturé le paysage. Il se trouve que selon le très respecté La Tribune (22 septembre 2019), « il semblerait que le journal ait des liens avec les Frères musulmans et le Qatar. Ces relations ne semblent pas pouvoir être réfutées car le journal refuse de dévoiler sa principale source de financement ». En engageant Clothilde Mraffko, en acceptant de publier ses articles sans nuances, Le Monde vient de franchir un nouveau palier.
Délibérément. La dérive continue