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Le Maroc Pays de Paix où on peut trouver : Une coexistence sans faille qui doit être un exemple. - Simon Skira

Alors que le judaïsme au Moyen-Orient et d’autres pays évoque souvent des images d’hostilité, au Maroc, où nous sommes nés et avons grandi, dans les familles juives et musulmanes, cette image n’est pas tout à fait une réalité. Notre pays a une riche histoire de cohabitation entre juifs et musulmans. Le Maroc a connu au cours de son histoire un modèle civilisationnel singulier de coexistence, de tolérance , et d’interaction entre les adeptes de différentes religions. Il a toujours été un pays précurseur en matière de dialogue inter-religieux et, au cours des dernières années, le royaume a pris des mesures importantes pour le renforcer.

La Constitution de 2011 reconnaît que l’identité du Maroc a été «nourrie et enrichie» en
partie par des composantes «hébraïques». Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souvent déclaré sa volonté en sa qualité d’Amir Al-Mouminine et de protecteur de la religion et de la communauté des adeptes, de se charger de préservation des droits des musulmans et des non-musulmans sans distinction .

Par cette volonté, Le Roi a fait remarquer que les musulmans marocains n’ont jamais traité leurs compatriotes juifs comme une minorité, lesquels étaient présents dans toutes les activités et dans tous les domaines en leur permettant d’accomplir et d’exer leur confession en toute liberté.

À peu près à la même époque, le Roi Mohammed VI lança dans un vaste projet de
réhabilitation reflétant son intérêt particulier pour le patrimoine culturel et spirituel de la communauté juive marocaine.

Plus de 160 cimetières juifs contenant des milliers de tombes ont été découverts, nettoyés et inventoriés avec des fonds du royaume. Outre les synagogues, d’anciennes écoles juives ont été rénovées avec l’aide du Roi. Les noms originaux des quartiers juifs où nombre de ces synagogues se sont installées pendant des siècles ont également été rétablis. Le Roi a adressé aussi un message lu par le premier ministre à la réouverture de la synagogue Slat al Fassiyine, récemment restaurée à Fez.

D'autres lieux de culte, tels que la splendide synagogue Nahon du XIXe siècle à Tanger, sont maintenant des musées. La synagogue Ettedgui à Casablanca et le musée juif El Mellah, annexe du Musée du Judaïsme marocain fondé en 1997 par des juifs marocains qui croient en un avenir commun entre juifs et musulmans, ont été restaurés et réédités par le roi en 2016. Le Musée du Judaïsme marocain et El Mellah sont les seuls musées juifs complets du Monde arabe.

Les ouvertures s’étendent au système éducatif marocain et à la communauté intellectuelle. L’automne dernier, le roi Mohammed a ordonné que des études sur l’Holocauste soient inscrites au programme de l’enseignement secondaire.

Il reste encore beaucoup à faire, mais ces développements sont prometteurs. La question
est pourquoi maintenant?

Alors qu’il ne reste que 2 500 Juifs dans le royaume, contre quelque 280 000 dans les années 1940, cet effort peut en effet paraître purement symbolique, voire destiné à renforcer l’image de marque du Maroc dans le monde. Cela ne ramènera pas beaucoup de Juifs marocains. Mais l’adhésion du royaume à l’héritage juif est un rappel fort de la place légitime des Juifs dans l’histoire du Maroc, malgré quelques chapitres tendus.

Au XXe siècle, le colonialisme européen, la création d’Israël et l’émergence du nationalisme arabe, empreints d’antisémitisme, ont divisé les communautés juive et musulmane et les ont engagées sur des voies différentes. Craignant la violence et la persécution, les Juifs ont quitté le royaume pour Israël et ailleurs. Mais la diaspora juive marocaine au Canada, en France, en Israël et d’autres pays, ont maintenu des liens étroits avec leur ancienne patrie, aidant souvent à financer des rénovations.

Dans l’imaginaire populaire, Juifs et Musulmans sont considérés comme enfermés dans une lutte éternelle, mais cela n’a pas toujours été le cas. Du Maroc à l'Iran, les Juifs vivent sur des terres musulmanes depuis des siècles. Les deux communautés ont développé des liens linguistiques, culturels et commerciaux complexes. Leur coexistence était loin d’être parfaite, mais comme certains historiens l’ont montré, les Juifs s'en tirent nettement mieux dans les pays arabes que leurs frères des shtetls d'Europe centrale et orientale. À partir du Moyen Âge et tout au long de la période moderne, les Juifs marocains ont souvent prospéré en tant que marchands, traducteurs, administrateurs et agents du sultan.

De nos jours, les médias mondiaux - qui tendent à s'appesantir sur ce qui sépare les Juifs et les Musulmans plutôt que les unir - et la propagation du fondamentalisme islamique sur Internet ont laissé la jeunesse marocaine largement inconsciente du fait qu'une importante communauté juive y vivait que 60 ou 70 ans plus tôt. Les musulmans n'ont que «des souvenirs d'absence» de leurs voisins juifs. Les gestes d’ouverture du Maroc aident à rappeler à ses citoyens et au monde entier que l’histoire juive du pays est importante et mérite d’être honorée.

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