Fin de vie : les cultes chrétiens, juif et musulman conviés à s'exprimer à l'Élysée
Rédigé par Lina Farelli
Alors que la France est engluée dans un âpre débat autour de l’âge légal de la retraite que le gouvernement veut reporter à 64 ans, la question de l’euthanasie se fait discrète dans l’actualité. Du moins jusqu’au 2 avril, date à laquelle la Convention citoyenne sur la fin de vie, dont le pilotage a été confié depuis décembre 2022 au Conseil économique, social et environnemental (CESE), est sensée rendre les conclusions de ses travaux.
Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a convié, jeudi 9 mars, plusieurs responsables religieux afin qu’ils puissent partager leurs vues sur un sujet ô combien sensible. A la table étaient conviés le président de la Conférence des évêques de France Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Fédération protestante de France Christian Krieger, le grand rabbin de France Haïm Korsia, ou encore le recteur de la grande mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz. Une occasion pour les cultes chrétiens, juif et musulman de réaffirmer leur opposition ferme à l’euthanasie face à un président qui n’a officiellement toujours pas tranché sur la question.
Le Comité national consultatif d'éthique (CCNE), qui fête ses 40 ans en 2023, s’était exprimé en septembre dernier sur l’aide active à mourir. Un dispositif auquel il ne se déclare pas hostile si « certaines conditions strictes avec lesquelles il apparait inacceptable de transiger » sont remplies.
A ce jour, la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 après une première version en 2005, encadre la fin de vie des personnes atteintes de maladies incurables en France. Elle pose l’interdiction de l’euthanasie et du suicide assisté mais permet une « sédation profonde et continue jusqu’au décès » pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé « à court terme ».