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Votez pour moi ou Israël disparaîtra, dit Trump aux Juifs républicains

 

Trump redouble d'efforts pour attirer les électeurs juifs, avertit les universités contre la « propagande antisémite » ; Harris : Trump se tournera contre Israël quand ça l'arrangera

Par Jacob Magid

Si la vice-présidente américaine Kamala Harris est élue à la Maison Blanche, Israël cessera d’exister, a affirmé jeudi l’ancien président Donald Trump lors d’un rassemblement de Juifs républicains.

« Je travaillerai avec vous pour veiller à ce qu’Israël continue d’exister pendant des milliers d’années », a déclaré le candidat républicain lors de son discours retransmis par satellite à l’occasion de la conférence annuelle de la Coalition juive républicaine (RJC), à Las Vegas. « Vous n’aurez plus d’Israël si elle devient présidente… Israël n’existera plus ».

Cet avertissement marque l’intensification des efforts déployés par Trump pour attirer les électeurs juifs. Il a continué d’exprimer sa frustration de ne pas les voir affluer en plus grand nombre vers lui compte tenu de sa politique sur le Moyen-Orient.

« Je ne comprends pas comment quelqu’un peut les soutenir – et je le répète constamment – si vous les soutenez et que vous êtes juif, vous devez vous faire examiner la tête », a lancé Trump à la foule du RJC, en parlant de ses rivaux démocrates. « Ils ont été très méchants avec vous ».

« Je peux dire en toute honnêteté que nous avons obtenu 25 % des voix, 26 % après quatre ans, durant lesquels j’ai fait plus pour Israël que n’importe qui d’autre. Cette année, nous serons probablement aux alentours de 50 % », a indiqué Donald Trump. Le sondage le plus récent auprès des Juifs américains a été réalisé en juin, avant que le président américain Joe Biden ne se retire de la course, mais il plaçait le soutien à Trump à 24 %.

Reprenant son habitude souvent critiquée de faire l’amalgame entre les Juifs américains et les Israéliens, il a déclaré au public américain : « Ce que vous vivez en ce moment, est horrible, avec toute la mort, la destruction, le gaspillage et la ruine d’une civilisation », a-t-il dit, sans préciser sa pensée. La foule n’a pas semblé se préoccuper de cette amalgame et acclaméTrump avec enthousiasme tout au long du discours.

« Vous ne survivrez pas s’ils sont élus, et notre pays, l’Amérique, ne survivra pas s’ils sont élus », a-t-il déclaré, revenant sur le thème de la double loyauté qu’il a déjà utilisé par le passé.

Il a affirmé que lorsqu’il était au pouvoir, les Juifs se sentaient en sécurité dans les lieux publics ignorant la recrudescence documentée des incidents antisémites pendant sa présidence.

« Si Kamala Harris gagne, les armées terroristes mèneront une guerre incessante pour chasser les Juifs de la Terre sainte », a-t-il affirmé.

La riposte de Harris

La campagne présidentielle de Kamala Harris a répondu à l’ancien président jeudi soir.

« Donald Trump rabaisse ouvertement les Juifs américains, dîne fièrement avec un néo-nazi et aurait déclaré qu’Adolf Hitler ‘a fait de bonnes choses’. Il a affirmé que les seules personnes qu’il souhaiterait voir compter son argent sont des ‘petits gars portant des kippas’ et a fait l’éloge de néo-nazis qui scandaient ‘les nazis ne nous remplaceront pas’ en les qualifiant de ‘personnes très bien’ », a indiqué Morgan Finkelstein, porte-parole de la campagne de Harris-Walz.

« Donald Trump a montré de manière très claire qu’il se retournerait contre Israël en un instant si cela servait ses intérêts personnels ; et, de fait, il l’a déjà fait par le passé », a-t-elle poursuivi.

« De son côté, la vice-présidente a été extrêmement claire : elle a toujours soutenu l’État d’Israël comme un foyer sûr et démocratique pour le peuple juif. Elle a un engagement inébranlable en ce qui concerne la sécurité d’Israël et soutiendra toujours le droit de ce pays à se défendre. Elle est également fermement opposée à l’antisémitisme, tant dans son pays qu’à l’étranger, et agira en ce sens lorsqu’elle sera présidente », a ajouté Finkelstein.

Trump : L’AP n’est pas notre amie

Trump a démarré son discours à la JRC en présentant ses condoléances à la famille de Hersh Goldberg-Polin, un citoyen à double nationalité israélienne et américaine, l’un des six otages retrouvés par Tsahal la semaine dernière après leur exécution par leurs ravisseurs du groupe terroriste palestinien du Hamas dans un tunnel sous la ville de Rafah dans la bande de Gaza. Trump a accusé Harris et Joe Biden d’avoir « essayé de rejeter la responsabilité de ces morts sur Israël », bien qu’ils aient tous deux publié des communiqués dans lesquels ils attribuent la responsabilité de ces assassinats au Hamas.

Dimanche, Biden a dit penser que le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’en faisait pas assez pour parvenir à un accord sur les otages, faisant écho aux critiques exprimées publiquement par les familles des otages et, en privé, par l’establishment de la Sécurité intérieure. Le Premier ministre a maintenu que la pression devait être dirigée vers le Hamas.

Donald Trump n’a pas mentionné Netanyahu dans son discours, mais a déclaré qu’il « soutient le droit d’Israël à gagner [la guerre] … Vous devez gagner et vous devez gagner rapidement. »
L’ancien président américain Donald Trump recevant le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans son complexe de Mar-a-Lago, en Floride, le 26 juillet 2024. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le candidat républicain a également affirmé à la RJC que l’Autorité palestinienne (AP) « n’est pas notre amie », défendant sa décision de réduire le financement de Ramallah durant son mandat, malgré le soutien historique des États-Unis à l’AP.

En juillet, Donald Trump a publié une lettre qu’il avait reçue du président de l’AP, Mahmoud Abbas, dans laquelle ce dernier exprimait son indignation face à la tentative d’assassinat du candidat du Parti républicain. Trump a remercié Abbas pour la lettre et a déclaré qu’il était impatient de négocier la paix au Moyen-Orient s’il était élu.

« J’ai supprimé le financement de l’AP et coupé les vivres au Hamas, et nous avons effectivement supprimé le financement, nous leur payions une fortune chaque année, les États-Unis payaient une fortune, et j’ai dit ‘nous n’allons pas payer cela, ils ne sont pas nos amis et pas les amis d’Israël’ », a-t-il déclaré jeudi.

En finir avec la « propagande antisémite » dans les universités

Revenant sur les manifestations anti-Israël qui ont secoué les universités au cours de l’année écoulée, Trump a décrété que les universités américaines perdraient leur accréditation et le soutien du gouvernement fédéral pour ce qu’il a qualifié de « propagande antisémite » s’il était élu à la Maison-Blanche.

« Les universités vont et doivent mettre fin à la propagande antisémite, faute de quoi elles perdront leur accréditation et le soutien du gouvernement fédéral », a indiqué Trump.

Aux États-Unis, le gouvernement fédéral n’accrédite pas directement les universités, mais il joue un rôle dans la supervision des organisations, pour la plupart privées, qui accréditent les établissements d’enseignement supérieur.

Selon les républicains, ces manifestations montreraient l’antisémitisme de certains démocrates qui soutiennent le chaos. Biden a condamné les manifestations anti-Israël qui ont fait l’éloge du Hamas, qui ont dégénéré en violence ou qui ont visé des étudiants juifs, tout en essayant de dresser une ligne directrice entre discours de haine et liberté d’expression.

Trump a également déclaré jeudi qu’il interdirait aux réfugiés originaires de zones « infestées par le terrorisme », comme Gaza, de venir s’installer dans le pays et qu’il arrêterait les « voyous pro-Hamas » qui se livrent à des actes de vandalisme, une allusion apparente aux manifestants anti-Israël dans les campus et ailleurs.

Si le Hamas figure sur la liste des organisations terroristes aux États-Unis, les lois sur la liberté d’expression dans le pays défendent dans une large mesure la possibilité d’exprimer son soutien à des groupes haineux.

« Lorsque je serai président, nous expulserons de nos rangs les sympathisants étrangers du Jihad et les partisans du Hamas », a-t-il déclaré, alors que la foule scandait “Trump”.

Un nombre similaire de Palestiniens a été admis aux États-Unis avec le statut de réfugié sous les présidences de Trump et de Biden. De 2017 à 2020, les États-Unis ont accepté 114 réfugiés palestiniens, selon les données du département d’État américain, contre 124 réfugiés palestiniens de l’année fiscale 2021 au 31 juillet de cette année.

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