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Beersheva, cible des tirs de roquettes palestiniennes, vit dans la peur

 

 

De Michaël BLUM (AFP) 

BEERSHEVA (Israël) — Dans le "quartier américain" de Beersheva, cible principale ces dernières heures de salves des roquettes lancées de Gaza, les habitants vivent dans l'angoisse permanente depuis la mort d'un automobiliste dans le voisinage.

Dix-huit personnes ont été blessées samedi soir par des tirs de Gaza, dont une femme dans un état désespéré, à Beersheva, la capitale du Néguev située à 40 km de l'enclave palestinienne.

Débris de verres, tuiles tombées du toit, éclats de métal: la rue Arthur Ruppin ressemble à un champ de bataille.

Sortie de chez elle, Tamar Mizrahi, 59 ans, témoin du drame de samedi, est encore sous le choc: "On a constamment peur, chaque alerte nous fait trembler", dit-elle, bouleversée.

Dans ce quartier de villas, un endroit plutôt huppé dans cette ville du désert qui abrite beaucoup de familles défavorisées, l'ambiance est lourde.

Tamar Mizrahi raconte les événements de la veille quand, vers 21H00 locales (19H00 GMT), une alerte l'a forcée, elle et sa famille, à se réfugier dans l'abri de sa maison.

"Nous avons entendu la roquette tomber près de chez nous et quand nous sommes sortis, j'ai vu le feu, entendu les cris des blessés, vu le corps de ce pauvre homme qui a été tué par le tir, c'était atroce", confie-t-elle.

La roquette a creusé un trou dans le trottoir entre deux maisons et les dégâts sont visibles sur les façades des villas voisines.

Dans la maison de Nira Weiss-Saadoun, une voisine, des représentants de la municipalité s'affairent à examiner et évaluer les dégâts.

"Imaginez ce qui serait arrivé, si j'avais été chez moi hier soir ?", s'exclame-t-elle, en montrant les morceaux de vitres sur son lit et les billes de métal qui ont transpercé les murs de son spacieux salon.

"Je n'arrive même plus à respirer normalement", explique-t-elle à Michael Ohayon, un employé des services sociaux de la mairie venu réconforter les familles traumatisées de la rue Ruppin.

"Nous devons écouter ces gens et les soutenir, c'est important d'essayer de les aider à surmonter leurs peurs", souligne ce dernier.

Le "quartier américain", nommé ainsi car il a été construit pour des ressortissants américains qui avaient aidé à construire un aéroport dans la région dans les années 1980, est habité par des familles de la région.

Malgré les tirs, Mme Weiss, la cinquantaine et mère de trois enfants, dont une fille soldate, est déterminée à rester dans sa ville natale de Beersheva.

"A aucun moment je n'ai envisagé à quitter ma ville. J'ai confiance dans le gouvernement et dans l'armée pour que la situation redevienne calme", assure-t-elle.

Et pourtant elle admet que "la peur l'accompagne désormais dans sa vie".

Huit roquettes ont été tirées vers Beersheva dimanche matin sans faire de blessé. Mais elles ont provoqué des dégâts sur une école --vide en raison des vacances d'été.

Dans la ville, les commerces et cafés sont restés ouverts comme si de rien n'était. Mais ils sont pratiquement déserts. Seuls les bruit des postes de radio diffusant des informations sur les événements de la veille se font entendre.

Copyright © 2011 AFP.

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