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Maroc : L’emploi des petites bonnes au Maroc, à éradiquer le plus tôt possible

 

 

Le Maroc ne compte pas moins de 8.9 millions d’enfants de mois de 15 ans, dont 3.8 % sont sujets au travail précoce, c'est-à-dire 174 000 enfants selon les statistiques marocaines, pour l’Unicef, ils sont plus de 600000.

Malgré la ratification des conventions internationales qui interdisent le travail des enfants, l’application est loin d’avoir lieu. Ce fléau est très flagrant dans la société marocaine, nombreuses sont les familles de la classe aisée et moyenne qui emploient une « petite bonne ».

Plusieurs filles en fait, âgées de 8 et plus et issues du milieu de la compagne sont recrutées chez des familles aisées des grandes villes pour devenir esclaves domestiques. Leurs tâches sont nombreuses, voire infinies, allant du ménage, la cuisine, jusqu’à s’occuper des enfants, qui peuvent avoir les mêmes âges qu’elles.

Leurs parents se disent obligés de leur faire arrêter leur scolarisation, vu la situation précaire de la famille, et les faire embaucher pour un salaire qui est souvent aux alentours de 500 dirhams (45 Euros), imaginant que leur fille n’y verra que du bonheur dans un milieu plus aisé.

Il y a notamment cette affaire de Khadija, la petite bonne batture à mort par ses employeurs. L’affaire a poussé le gouvernement à élaborer un projet de loi qui était longtemps resté des les oublis. Cette nouvelle loi devrait faciliter la poursuite des employeurs et des intermédiaires qui organisent la traite des enfants. Ça sera le nouveau parlement des prochaines élections qui décidera de l’approuver ou non.

Plusieurs cas de maltraitance existent malheureusement dans la société, laissant de traces graves ou éternelles sur les victimes, certaines familles refusent même de rendre la fille à ses parents, jouant sur l’ignorance et le besoin de ces derniers. C’est là où le tissu associatif intervient pour épauler les filles et leurs familles démunies.

Nombreuses sont les associations qui sont prêtes à défendre les droits de ces petites victimes de la pauvreté et de l’ignorance, comme INSAF, qui a pu convaincre par exemple des parents à Chichaoua, une région au sud est de Marrakech, à garder leur enfant en leur expliquant la position de la loi marocaine envers cette pratique. L’association peut même offrir des bourses aux jeunes filles pour continuer leurs études.

L’INSAF a choisi de soutenir des filles de 15 ans, pour lesquelles l’association offre aide ou soutien moral et matériel. Elle prend en charge environ 160 personnes dans la région de Chichaoua pour leur scolarisation. Mais l’INSAF fait toujours la même remarque : le phénomène continue d’exister, puisque les familles des régions pauvres ont toujours besoin de qui se nourrir, et les familles les plus chanceuses ne renoncent pas encore à l’emploi des bonnes, le coté positif de ce drame : ces bonnes sont de plus en plus âgées de 15 ans au minimum.

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