Cheikh Raymond
Par Laurence Aloir
Rencontre avec Bertrand Dicale, auteur du livre « Cheikh Raymond, une histoire algérienne » paru aux éditions First.
Cheikh Raymond Leyris portait un nom chrétien, était juif et chantait en arabe. Né à Constantine en 1912, enfant naturel d'une Chrétienne et d'un Juif, il fut le maître incontesté de la musique arabo-andalouse. Dans ce genre musical classique et transmis principalement par voie orale depuis les siècles lointains de la splendeur arabe de l'Andalousie, il atteignit des sommets inégalés d'érudition, d'invention et de puissance créatrice. Le 22 juin 1961, à quarante-neuf ans, Cheikh Raymond Leyris est abattu d'une balle dans la nuque sur le marché de Constantine. Son assassinat déclenche l'éxil des Juifs, qui vont quitter une terre sur laquelle ils vivent depuis deux mille ans. Arrivé en France, son neveu Gaston Ghrenassia, guitariste dans son orchestre, fera carrière dans la chanson sous le nom d'Enrico Macias.