Claude Khayat demande "pardon" à la famille de Lee
Au cours de l'entretien téléphonique que Claude Khayat a eu avec le petit ami de Lee Zeitouni, cette Israélienne de 25 mortellement percutée le 16 septembre dernier, le Français dit avoir «mal» pour ce qu'il a fait, et plaide pour être jugé en France. Mais le compagnon de la victime ne cède pas: pour faire leur deuil, les proches de Lee ont besoin que le chauffard purge sa peine sur leur terre.
Marie Desnos - Parismatch.com
Piégé par une connaissance française qui lui a donné rendez-vous équipé d’un micro et d’une caméra cachée, Claude Khayat a avoué qu’il conduisait la voiture qui a tué l’Israélienne de 25 ans Lee Zeitouni, le 16 septembre à Tel-Aviv, avant de fuir en France avec son ami Eric Robic -passager et propriétaire du 4x4 BMW. Après lui avoir raconté sa version des faits –«la vraie», a-t-il souligné-, il accepte de rencontrer Roy Peled, le compagnon de la victime. Il demande d’abord à lui parler au téléphone «pour voir comment il est». Il ignore que ce dernier est en fait garé en bas de l’immeuble où il se trouve à ce moment précis. La rencontre a été diffusée lundi dans l’émission de télé israélienne «Ouvda» (Fait), sur la chaine de télévision Aroutz 2. Si la discussion des deux Français s’est tenue dans notre langue, celle entre Claude Khayat et Roy Peled est en hébreu. Le site de la chaîne d'information israélienne francophone Guysen a traduit leurs propos en français.
«Roy, je suis sincèrement désolé, affirme celui que des témoins ont qualifié dans le reportage d’«arnaqueur», d’«escroc» lié à la pègre israélienne. «Je demande pardon à toi et à sa famille. Je n’ai pas fait exprès d’avoir un accident, plaide-t-il. Je ne suis pas sorti de chez moi pour tuer quelqu’un. Je suis juif comme toi, je n’ai pas voulu tuer quelqu’un, c’est un accident», martèle-t-il pour démentir en bloc toute hypothèse de préméditation. «On n’était pas des mauvais garçons, vous dites qu’on est des voyous, ce n’est pas vrai», poursuit l’homme de 32 ans. «J’ai mal. Ne crois pas que je vis tranquillement, j’ai mal au cœur. Je suis malade comme toi. Mais c’est pas moi, c’est Dieu, c’est moi qui a fait l’accident mais ce n’est pas juste moi. Il y a Dieu aussi dans cette histoire.»
"Si tu veux sortir comme un homme, viens en Israël"
«Qui conduisait?», lui demande Roy, qui va à l’essentiel, lui qui a créé un groupe Facebook «Justice pour Lee Zeitouni». «Moi», rétorque Claude Khayat. «Tu es sûr?», insiste le petit-ami, alors qu’une autre thèse circule. En effet, d’après les informations du journaliste qui a enquêté pour le magazine télévisé, ce serait en réalité Eric Robic qui tenait le volant au moment fatidique. «Nous avons plusieurs témoignages affirmant qu’Eric Robic était le conducteur et qu’il a demandé à son ami Claude de porter le chapeau», a-t-il rapporté mardi sur Europe 1. «En échange, il lui donnerait des centaines de milliers d’euros pour payer les criminels auxquels il devait de l’argent.» Dans ce même documentaire de 50 minutes, le trentenaire reconnaît notamment qu’il doit de l'argent à l’une des figures du «milieu» israélien, Charlie Aboutboul.
Mais Claude Khayat est formel: «Je sais que les gens disent qu’Eric boit, fume, que c’est lui qui conduisait mais c’est moi», assure-t-il. «Pourquoi tu t’es enfui?», assène alors Roy Peled. «J’ai eu peur, tu sais ce que c’est un homme qui a peur? Mais je veux que tu saches à quel point j’ai mal.» Il lui demande alors «ce qu’[il] peut faire pour [lui]. (…)Tu veux que j’aille à la police française avec toi? Je viens», propose-t-il. Mais l’Israélien rétorque: «Tu dois payer en Israël. Tu as fait ça en Israël.» «Pourquoi en Israël? J’ai une famille, 4 enfants, 4 filles», fait valoir le suspect. «Tu sais combien de filles j’aurai pu avoir?, lance le compagnon éploré. Tu sais combien de filles je voulais?» «Oui je sais, ne me dit pas ce genre de choses, ça me rend malade», regrette le Français, qui continue toutefois son plaidoyer pour être jugé dans l’Hexagone. «S’il te plaît, viens avec moi à la police, mais laisse-moi finir ça ici, j’ai une famille, la bas je suis seul.» «Moi aussi je suis seul…», répond Roy, avant de le sermonner.
«Vous parlez beaucoup d’honneur avec Eric, soyez des hommes avec un honneur et au lieu de vous balader, de manger dans des restaurants, au lieu de me dire que tu pleures, que t’as mal, que tes enfants te manquent mais t’es avec tes enfants. Tu seras en prison que ce soit ici ou là-bas. (…) Si tu veux sortir comme un homme, viens en Israël.» «Tu sais comme c’est dur ce que tu me demandes?», persiste celui qui voulait faire fortune dans l’immobilier à Tel-Aviv. «Tu sais comme c’est dur ce qu’on est en train de vivre?», réplique celui qui venait de s’installer avec la femme de sa vie, qu’il connaissait depuis onze ans. «Même si je prends 100 ans, elle ne reviendra pas», tente alors Claude Khayat. Mais chacun restera sur sa position. Roy Peled conclut: «Pour qu’elle puisse reposer en paix, pour que sa famille puisse pardonner, pour que tout le monde puisse avancer, il faut que ce soit en Israël.» Et son interlocuteur raccroche.
Claude Khayat demande "pardon" à la famille de Lee
Au cours de l'entretien téléphonique que Claude Khayat a eu avec le petit ami de Lee Zeitouni, cette Israélienne de 25 mortellement percutée le 16 septembre dernier, le Français dit avoir «mal» pour ce qu'il a fait, et plaide pour être jugé en France. Mais le compagnon de la victime ne cède pas: pour faire leur deuil, les proches de Lee ont besoin que le chauffard purge sa peine sur leur terre.
Marie Desnos - Parismatch.com
Piégé par une connaissance française qui lui a donné rendez-vous équipé d’un micro et d’une caméra cachée, Claude Khayat a avoué qu’il conduisait la voiture qui a tué l’Israélienne de 25 ans Lee Zeitouni, le 16 septembre à Tel-Aviv, avant de fuir en France avec son ami Eric Robic -passager et propriétaire du 4x4 BMW. Après lui avoir raconté sa version des faits –«la vraie», a-t-il souligné-, il accepte de rencontrer Roy Peled, le compagnon de la victime. Il demande d’abord à lui parler au téléphone «pour voir comment il est». Il ignore que ce dernier est en fait garé en bas de l’immeuble où il se trouve à ce moment précis. La rencontre a été diffusée lundi dans l’émission de télé israélienne «Ouvda» (Fait), sur la chaine de télévision Aroutz 2. Si la discussion des deux Français s’est tenue dans notre langue, celle entre Claude Khayat et Roy Peled est en hébreu. Le site de la chaîne d'information israélienne francophone Guysen a traduit leurs propos en français.
«Roy, je suis sincèrement désolé, affirme celui que des témoins ont qualifié dans le reportage d’«arnaqueur», d’«escroc» lié à la pègre israélienne. «Je demande pardon à toi et à sa famille. Je n’ai pas fait exprès d’avoir un accident, plaide-t-il. Je ne suis pas sorti de chez moi pour tuer quelqu’un. Je suis juif comme toi, je n’ai pas voulu tuer quelqu’un, c’est un accident», martèle-t-il pour démentir en bloc toute hypothèse de préméditation. «On n’était pas des mauvais garçons, vous dites qu’on est des voyous, ce n’est pas vrai», poursuit l’homme de 32 ans. «J’ai mal. Ne crois pas que je vis tranquillement, j’ai mal au cœur. Je suis malade comme toi. Mais c’est pas moi, c’est Dieu, c’est moi qui a fait l’accident mais ce n’est pas juste moi. Il y a Dieu aussi dans cette histoire.»
"Si tu veux sortir comme un homme, viens en Israël"
«Qui conduisait?», lui demande Roy, qui va à l’essentiel, lui qui a créé un groupe Facebook «Justice pour Lee Zeitouni». «Moi», rétorque Claude Khayat. «Tu es sûr?», insiste le petit-ami, alors qu’une autre thèse circule. En effet, d’après les informations du journaliste qui a enquêté pour le magazine télévisé, ce serait en réalité Eric Robic qui tenait le volant au moment fatidique. «Nous avons plusieurs témoignages affirmant qu’Eric Robic était le conducteur et qu’il a demandé à son ami Claude de porter le chapeau», a-t-il rapporté mardi sur Europe 1. «En échange, il lui donnerait des centaines de milliers d’euros pour payer les criminels auxquels il devait de l’argent.» Dans ce même documentaire de 50 minutes, le trentenaire reconnaît notamment qu’il doit de l'argent à l’une des figures du «milieu» israélien, Charlie Aboutboul.
Mais Claude Khayat est formel: «Je sais que les gens disent qu’Eric boit, fume, que c’est lui qui conduisait mais c’est moi», assure-t-il. «Pourquoi tu t’es enfui?», assène alors Roy Peled. «J’ai eu peur, tu sais ce que c’est un homme qui a peur? Mais je veux que tu saches à quel point j’ai mal.» Il lui demande alors «ce qu’[il] peut faire pour [lui]. (…)Tu veux que j’aille à la police française avec toi? Je viens», propose-t-il. Mais l’Israélien rétorque: «Tu dois payer en Israël. Tu as fait ça en Israël.» «Pourquoi en Israël? J’ai une famille, 4 enfants, 4 filles», fait valoir le suspect. «Tu sais combien de filles j’aurai pu avoir?, lance le compagnon éploré. Tu sais combien de filles je voulais?» «Oui je sais, ne me dit pas ce genre de choses, ça me rend malade», regrette le Français, qui continue toutefois son plaidoyer pour être jugé dans l’Hexagone. «S’il te plaît, viens avec moi à la police, mais laisse-moi finir ça ici, j’ai une famille, la bas je suis seul.» «Moi aussi je suis seul…», répond Roy, avant de le sermonner.
«Vous parlez beaucoup d’honneur avec Eric, soyez des hommes avec un honneur et au lieu de vous balader, de manger dans des restaurants, au lieu de me dire que tu pleures, que t’as mal, que tes enfants te manquent mais t’es avec tes enfants. Tu seras en prison que ce soit ici ou là-bas. (…) Si tu veux sortir comme un homme, viens en Israël.» «Tu sais comme c’est dur ce que tu me demandes?», persiste celui qui voulait faire fortune dans l’immobilier à Tel-Aviv. «Tu sais comme c’est dur ce qu’on est en train de vivre?», réplique celui qui venait de s’installer avec la femme de sa vie, qu’il connaissait depuis onze ans. «Même si je prends 100 ans, elle ne reviendra pas», tente alors Claude Khayat. Mais chacun restera sur sa position. Roy Peled conclut: «Pour qu’elle puisse reposer en paix, pour que sa famille puisse pardonner, pour que tout le monde puisse avancer, il faut que ce soit en Israël.» Et son interlocuteur raccroche.