Cyber-guerre : Israël passe à la contre-attaque
Après l'offensive du «hacker saoudien», un collectif de pirates israéliens, apparemment civils, s'en prend à la bourse d'Abou Dhabi et des Émirats.
La guerre virtuelle continue sur Internet entre «hackers» Israéliens et Arabes. Une contre-attaque israélienne fulgurante a répondu mardi à l'offensive d'internautes pro-Arabes de ces derniers jours contre des sites web israéliens.
Un groupe de «hackers», se présentant comme l'«équipe des Forces de Défense Israéliennes» a conduit à la fermeture des sites des bourses d'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis.
L'un des directeurs de la bourse d'Abou Dhabi a nié mercredi cette attaque et attribué la fermeture de son site à des opérations de maintenance.
Ce groupe de «hackers» a accompagné ses attaques par un message de mise en garde, selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth: «Ce n'est qu'un début», préviennent-ils. «Si vous continuez à nous attaquer, nous passerons à la phase suivante et paralyserons votre économie». Suit une liste de cibles potentielles, dont des banques, des ministères et des compagnies aériennes d'Arabie saoudite, pays d'où provenaient les attaques de ces derniers jours contre des sites israéliens.
L'unité secrète 8200
Selon des membres de ce groupe cités par le journal, les «hackers» israéliens disposeraient aussi d'informations confidentielles concernant plusieurs milliers de ressortissants saoudiens, dont des numéros de cartes de crédit, noms, adresses de messageries et mots de passe, et seraient prêts à les divulguer.
Ces «hackers» n'appartiennent apparemment pas à l'armée israélienne. Celle-ci dispose d'une formation secrète, l'Unité 8200, spécialisée dans le renseignement cybernétique et qui recrute dans la florissante industrie informatique israélienne des jeunes gens versés dans les arcanes de la piraterie en ligne.
Les «hackers» se présentent quant à eux comme des volontaires dévoués «à la défense d'Israël», et affirment n'opérer que pour faire cesser les attaques contre leur pays.
L'un d'entre eux a écrit à partir d'une adresse de messagerie piratée au Yedioth pour prévenir de leur intention de se battre jusqu'au bout dans cette guerre virtuelle. «Ils nous ont déclaré la guerre les premiers, mais nous sommes meilleurs. Notre riposte a été beaucoup plus puissante que leurs attaques».
Hannibal et «Anonyme 972»
Les attaques informatiques dont ont été victimes ce week-end plusieurs sites israéliens, dont la compagnie aérienne El Al, semblent avoir déclenché la mobilisation de la communauté des «hackers» israéliens.
Un autre groupe, se présentant comme «Anonyme 972» a également rendu publics les adresses et mots de passes de messageries appartenant à des étudiants d'universités saoudiennes. «Nous n'aimons généralement pas endommager des sites appartenant à des personnes innocentes, mais une cyber-guerre a été déclarée, et il y a des victimes dans toutes les guerres», a précisé ce groupe.
Un autre jeune pirate israélien, agissant sous le pseudonyme d'«Hannibal», a déjà mis en ligne mardi les adresses de messageries et de comptes Facebook de ressortissants de pays arabes avec leurs mots de passe, et a prévenu qu'il s'apprêtait à continuer.
Se présentant comme un combattant cybernétique isolé, «Juif vivant quelque part dans le monde, mais pas en Israël», «Hannibal» a affirmé avoir déjà pénétré les sites de trois banques arabes, raflant selon lui des dizaines de millions de numéros de cartes de crédit et des mots de passe de messageries.
Par Adrien Jaulmes