IDENTITE JUIVE ET MARIAGE RELIGIEUX EN ISRAEL. POUR PROUVER SON IDENTITE JUIVE IL FAUT PARFOIS DEPLOYER BEAUCOUP D’EFFORTS
Par Samuel Nathan (Tel-Aviv)
Yeoshoua Blomberg (24 ans) est monté (Immigré) en Israël depuis Chicago en 2007. Il sert dans l’armée dans le cadre du noyau des nouveaux immigrants et deux mois après, il s’apprête à se marier selon la règle religieuse avec l’élue de son cœur, Noémie, 21 ans, qu’il a connue lorsqu’il faisait ses études universitaires.
Mais sur le chemin de la joie, Yeoshoua est contraint d’affronter un obstacle : afin d’être inscrit à la rabbanout d’Israël en vue de se marier, il lui incombe de prouver son identité juive. Fort des épreuves amères de ses amis avec l’administration du bureau de la Rabbanout, il commence à chercher les preuves de sa judéité. Et on peut dire qu’il réussit au-delà de toutes ses espérances quand au bout du compte il finit par trouver un document vieux de plus de 100 ans sur lequel est mentionné que son arrière-grand-mère (soit il y a plus de 3 générations) était “juive”.
« Tout d’abord j’ai entré mon nom dans Google, raconte Yeoshoua et j’ai trouvé un arbre généalogique que quelqu’un avait fait avec les documents qui remontent jusqu’à ma grand-mère qui a quitté l’Europe pour les Etats-Unis. Il y est dit explicitement qu’elle s’appelait Betty Feikus, qu’elle est arrivée aux Etats-Unis à l’âge de 16 ans et qu’elle est enregistrée en tant que domestique ou plus exactement comme aide ménagère. Sous la mention du pays d’origine est écrit « russe » et à côté, sous le paragraphe « race » est écrit : « Hebrew ».
Yeoshoua a envoyé le document ancien au tribunal rabbinique de Chicago qui a décidé que le document présentait des preuves suffisantes pour établir sa judéité. « Je ne veux pas imaginer ce qui se serait passé si je n’avais pas trouvé ce document rare, dit-il, c’est très éprouvant. »
Le rav Shaul Parvor, directeur de l’institut « Itim » spécialisé dans l’administration des bureaux de la rabbanout estime que l’histoire de Blomberg révèle un problème plus profond de l’organisation des mariages en Israël. _ « Nous recevons presque tous les jours dans notre institut des cas analogues à celui de Yeoshoua. Parfois il y a des solutions opératoires comme celle qui consiste à chercher dans des archives mais parfois il n’y a pas de solution. »_ Parvor ajoute que durant cette dernière année « plus de 5000 dossiers de vérification de judéité ont été ouverts devant le tribunal rabbinique. Le fonctionnement des tribunaux rabbiniques doit se placer dans la supposition que ceux qui s’adressent à eux sont véritablement juifs et reconnaître, lorsque les gens viennent, comme dans le cas cité, avec une identité juive évidente, qu’il faut tout entreprendre pour les aider. »
Yehouda Schlesinger
Article de presse traduit et adapté librement pour ISRAELVALLEY par Samuel Nathan.