Israéliens et Iraniens s'aiment !
Des Israéliens ont lancé une initiative de paix et d'amour à l'adresse des Iraniens, sur Facebook, qui a reçu un accueil plus qu'enthousiaste.
Moins d'une semaine après le lancement de son initiative sur Facebook, Ronny Edry et son épouse Tamar n'en reviennent toujours pas. "De la folie ! Avec ma femme et les quelques amis qui se sont installés chez nous pour nous aider, on n'y arrive même plus ! C'est totalement inattendu. D'autant plus que, le premier jour, cela avait commencé doucement. Avec surtout des commentaires d'internautes israéliens qui m'accusaient d'être un grand naïf !"
Un millier d'Israéliens et d'Iraniens ont pourtant soutenu son message de paix virtuel. Ils ont cliqué "j'aime" ou "partagez", et ont participé à de longs "chats" sur Facebook. Ils ont tous été convaincus par le poster réalisé par le jeune couple israélien : une photo de Ronny et de leur fille, prise par Tamar sur le toit de leur immeuble, à Tel-Aviv, avec cette manchette : "Iraniens, nous ne bombarderons jamais votre pays, nous vous aimons", ainsi que le texte qui l'accompagne : "À la population iranienne, à tous les pères, mères, enfants, soeurs et frères, pour qu'il y ait une guerre entre nous, nous devons d'abord avoir peur les uns des autres. Je n'ai pas peur de vous, je ne vous hais pas. Je ne vous connais même pas. Aucun Iranien ne m'a fait du mal."
Bouteille à la mer
Quand on demande à Ronny, un professeur de graphisme, ce qui l'a poussé à envoyer ce message comme une bouteille à mer, il n'hésite pas : "D'abord, je voulais briser la rhétorique de la violence à laquelle on assiste en ce moment entre Jérusalem et Téhéran. Et la remplacer par un message simple, paisible, humain... Vous savez, ici, en Israël, la seule chose qu'on voit de l'Iran, c'est Ahmadinejad avec ses lunettes noires visitant une centrale nucléaire et invectivant les sionistes. Rien que des menaces et de la peur. Je me suis dit que, du côté des Iraniens, c'était peut-être la même chose. Que ce qui leur venait d'Israël, c'étaient seulement des menaces d'attaques aériennes, de bombardements massifs, etc. D'où ma décision de m'adresser à eux pour savoir s'ils me haïssaient vraiment..."
Les premières réponses ne sont arrivées d'Iran que 48 heures plus tard. D'abord par des messages privés, sans identification. Puis des photos sont arrivées sur le site. Les réactions se sont ensuite étoffées, avec des photos floutées ou prises de profil, avec seulement un pied ou une main. Le tout accompagné de messages comme : "Nous vous aimons aussi. Malgré la censure, vos paroles nous sont parvenues... À la différence du régime, nous, le peuple iranien, nous n'avons absolument rien contre personne, et notamment les Israéliens... Nous n'avons jamais considéré les Israéliens comme nos ennemis... Ahmadinejad finira par disparaître. Ce n'est qu'un opportuniste... Tout le monde le hait. Nous vous aimons. Nous voulons la paix. Merci pour votre message..."
Mondialisation de l'initiative
Fort de leur succès, Ronny et Tamar, qui connaissent le côté éphémère de Facebook, ont décidé de passer au niveau supérieur. Autrement dit, la mondialisation de leur initiative. Ce qui implique de sortir des réseaux sociaux pour se positionner sur d'autres sites internet, comme YouTube, ou de sortir carrément du virtuel pour arriver sur les grandes places du monde. Madison Square, la Concorde, sans oublier des encarts dans les médias internationaux.
Folie des grandeurs ? Rêverie de pacifiste ? Dernièrement, en Israël, face aux bruits de bottes, on entend parfois une autre musique, plus encourageante. Comme le beau succès populaire et critique rencontré en Israël par le film iranien La séparation. Et plus récemment, les signaux envoyés par Shimon Peres, le président israélien, à la population iranienne : à travers son profil Facebook et via la radio israélienne en langue perse, où il avait envoyé ce message de bonne année adressé à l'occasion de Nowruz, le nouvel an iranien.