Maroc - La photo-choc d'une jeune actrice engagée contre «l'art propre» des islamistes
Fatym Layachi est une jeune actrice de cinéma marocaine à la carrière prometteuse.
En 2005, le grand public la découvre dans «Marock», le long métrage de Leïla Marrakchi qui avait fait scandale dans les milieux conservateurs, le film racontant une amourette d’été entre deux ados de la bourgeoisie casablancaise, lui étant juif, elle musulmane.
Le cocktail sexe, alcool et religion avait fait de ce film, pourtant aussi sage que le film français «La Boum» qui avait lancé Sophie Marceau en 1980, la cible des islamistes de tout poil.
A l’époque, le Parti justice et développement (PJD) affutait encore ses armes dans l’opposition et faisait des thématiques sociales taboues son principal cheval de bataille auprès de ses électeurs, jouant allégrement sur le registre de l’acculturation occidentale, voire de l’antisémitisme.
Arrivés à la tête du gouvernement lors des dernières législatives de novembre 2011, les islamistes du PJD sont soupçonnés de vouloir imposer une forme de «charia culturelle» en faisant la promotion de ce qu’ils appellent ouvertement «l’art propre», en opposition à une expression artistique qui serait frelatée par des valeurs opposées à l’identité musulmane des Marocains.
Contre ce qu’elle juge comme une dérive du pouvoir, la société civile progressiste tente de faire exister l’idée d’une culture libre et alternative dans cet environnement ultra-conservateur.
«La jeune actrice qui milite au sein du Collectif "Culture Libre" a décidé de réagir posant pour une séance photo, allongée à même le sol, sur un tas d’ordures dans une décharge publique à Casablanca», relate E-Marrakech.