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Le déroulement d’un mariage au Maroc


 

1. La khetba
Pour qu’un homme puisse demander en mariage une femme, la famille du premier va à la rencontre de celle de la femme pour obtenir sa main : c’est la khetba, ou les fiançailles. Cette démarche effectuée, les discussions sur la cérémonie, son déroulement et le montant de la dot peuvent débuter. Pendant toute cette période, le futur époux couvre sa promise de divers cadeaux (bijoux, vêtements, tissus, etc.). Le mariage s’effectue en réalité en deux temps. Tout d’abord une cérémonie très privée en présence des mariés, de la famille proche et de quelques intimes, et d’un «adoul», notaire en droit musulman habilité à procéder au mariage religieux. Un certificat est établi et en présence de deux témoins, les conjoints signent le document. C’est le mariage religieux qui fait office au Maroc de mariage légal. Maintenant que les formalités administratives sont accomplies, les nouveaux époux et tous leurs proches peuvent enfin célébrer leur union dignement !

2. Vive la mariée !
Quand on pense «mariage», on pense essentiellement à la mariée. Même si pour le marié aussi, c’est une date importante. Dans la plupart des cultures, c’est avant tout le jour de la mariée. Et au Maroc encore plus !
La veille du mariage, la jeune épouse se rend au hammam en compagnie de ses proches pour pouvoir se purifier, se détendre et se faire belle. Ce qui était tout un cérémonial à caractère religieux avant est surtout devenu l’occasion pour les femmes de se retrouver entre elles avant le grand jour et de prodiguer tous les soins et les conseils possibles à l’heureuse élue.
Le lendemain, c’est la cérémonie du «henné», le jour où les nekachates appliquent sur les mains et les pieds de la mariée, et de toutes celles qui le demandent, des motifs au henné. Ces dessins sont censés apporter bonheur, santé et prospérité dans le couple de la jeune fille. Tout l’événement se déroule entre les femmes des deux familles dans la joie et la bonne humeur, avec une jolie mariée vêtue généralement d’une tenue de couleur verte.
Puis c’est au tour des «neggafates» de prendre le relai. Elles sont là pour veiller à tous les détails de la cérémonie comme le maquillage, les bijoux, les tenues et leur succession, la démarche, etc. Ce sont de véritables professionnelles, rodées par des centaines de cérémonies et qui s’assurent du bon déroulement de la cérémonie.

3. Le marié arrive !
Pendant ce temps-là, la famille du marié arrive en procession, sur le son de la musique, entourée de chanteurs et de danseurs, les bras chargés de cadeaux : c’est la «hdia». Tous les chants et la musique se font dans la rue, devant la maison de la mariée, pour informer le voisinage qu’un couple est sur le point de sa marier et pour faire partager la joie de la famille. La tradition est la même pour toutes les régions et chez toutes les catégories sociales : du sucre pour une vie heureuse, du lait pour la pureté, des dattes, de l’eau de fleur d’oranger, du henné et, selon les moyens de l’époux, d’autres cadeaux (bijoux, chaussures, vêtements, etc.). Les cadeaux sont ensuite disposés dans des plateaux surmontés de cônes (les «tifors»).

4. La âmaria
Pour annoncer le début des festivités, les mariés sont placés sur des sortes de palanquins en bois, soulevés et retenus par des hommes et parfois des membres de la famille : c’est la âmaria. Ils font leur entrée ainsi et cela permet aux invités de les voir, de les admirer. Sourires, gestes de la main, youyous, musique, tout y est pour faire de ce moment un instant magique et joyeux, aussi bien pour les invités que pour les heureux élus. Après avoir traversé la salle, les mariés sont installés sur d’imposants fauteuils, place qu’ils ne quitteront qu’à la fin de la soirée. Pendant toute la cérémonie, les convives pourront les y admirer, se prendre en photo avec eux, les féliciter, etc.

5. Le repas
Selon la formule choisie, les invités se feront servir à dîner ou iront faire leur choix au buffet. Pour un dîner, il est de coutume d’avoir une pastilla (de fruits de mer ou au poulet) et un méchoui. Les tendances varient selon les bourses, les saisons, les régions : harira, tajines, chawarma, sushis, tout y est ! Parfois le repas est servi très tard et les invités patientent en prenant de petites collations pendant toute la durée de la cérémonie (biscuits, bouchées apéritives, briouates…).
 

›› Pourquoi la mariée porte-t-elle sept tenues le jour de son mariage ?

À l’origine, le mariage marocain devait durer sept jours, et la mariée devait donc porter sept tenues. Sept jours, sept tenues pour sept régions marocaines.
la robe pour le jour du henné : un caftan vert et doré.
la «takchita» blanche pour signifier la pureté de la future épouse : c’est la robe d’ouverture.
la «fassiya» (de Fès) qui peut être blanche, dorée, verte ou rouge.
la «r’batia» (de Rabat) de couleur bleue.
la «sahraouia» (du Sahara marocain) : une «m’lehfa» composée essentiellement d’un long tissu que l’on enroule sur soi.
la «soussia» (ou tenue berbère) qui provient des régions du Souss et d’autres régions berbères. Une robe traditionnelle très colorée pleine de motifs.
le «mejdoub», le fameux caftan doré et brodé.
De nos jours, les mariées portent aussi une robe blanche à l’européenne à la fin de la cérémonie. Une manière de réaliser un rêve de petite fille…

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