Sur la circoncision juive
- la circoncision s'appelle en hébreu milah (coupure), ou brith milah (alliance de la circoncision). Elle rappelle l'alliance promise par dieu à Abraham et, après lui, à tout le peuple d'Israël. C'est une des coutumes les plus vivaces du peuple juif.
- Abraham reçoit le commandement de la circoncision in (Gn 17.10-14). Elle est définie comme un pacte, une alliance, une fidélité, une perpétuité à travers les générations, une inscription dans la chair.
- Abraham se circoncit lui-même à 99 ans, puis circoncit son premier fils Ismaël qui a 13 ans, ainsi que tous les hommes et enfants mâles de sa maison. Il ne pouvait pas le faire avant, car il n'avait pas fait le travail intérieur. Une fois accomplie la circoncision, il est intègre.
- Isaac, second fils d'Abraham, est circoncis à l'âge de 8 jours.
- Le prophète Elie est présent à toutes les circoncisions. En effet il s'était plaint à dieu que les Juifs ne tenaient plus à l'alliance (voir ici la citation biblique). Pour le "punir", dieu l'envoie constater à quel point ils y tiennent. Il est devenu le témoin de la fidélité du peuple. Elie est l'ange de l'alliance. On lui réserve une chaise dans chaque synagogue.
- l'épouse de Moïse, Tsiporah, s'est substituée à Moïse qui n'avait pas circoncis son fils.
- le prépuce est nommé orla (faire obstruction). Est "aral" celui qui est bouché, bloqué, c'est-à-dire celui qui ne veut pas entendre la parole de dieu. Ce terme est généralisé pour toutes les fermetures (des oreilles, des coeurs).
- la joie doit être présente lors de la circoncision.
- milah signifie aussi "mot" et "coupure".
- est défini comme tsadiq (juste) celui qui est circoncis, sait se maintenir séparé et garde l'alliance.
- c'est un sacrifice qui rapproche. Celui qui pratique la milah, c'est comme s'il remettait en marche tous les sacrifices.
- la milah fait atteindre à la complétude, à la plénitude.
QUELQUES LOIS, COMMANDEMENTS, INSTRUCTIONS PRATIQUES OU USAGES.
- la circoncision est une mitsvah (un commandement).
- la nuit qui précède la circoncision, on réunit tous ceux que l'on aime et l'on étudie la tora ensemble.
- l'opérateur doit être un juif, un homme, habile. Celui qui accomplit l'acte est appelé mohel (circonciseur). Il est choisi pour son hygiène, sa renommée, sa compétence.
- lorsque il le peut, la mitsvah est plus grande si le père circoncit lui même son fils.
- les ongles du mohel sont apprêtés pour mieux effectuer la déchirure manuelle de la muqueuse interne.
- le couteau doit être en métal, bien acéré. En aucun cas on ne doit utiliser de machine.
- l'enfant doit être propre pour la circoncision.
- la circoncision doit avoir lieu le huitième jour, de préférence dès le matin.
- certains utilisent deux sièges, l'un pour le parrain (sandak - mot grec qui a donné syndic en français), l'autre pour le prophète Elie, et les décorent somptueusement.
- le siège est souvent placé près du tabernacle.
- une bonne lumière est indispensable.
- les chants ou pyoutim sont toujours les bienvenus.
- les femmes apportent l'enfant jusqu'à l'entrée de la salle. Dans certaines communautés, elles restent à la maison.
- on se lève pour la brith milah, car il est écrit que "tout le peuple était debout pour entrer dans l'alliance".
- "baroukh haba" (Bienvenu à celui qui arrive) lorsque l'enfant arrive. Le compte numérique de "haba", à savoir les lettres Hé, Beth et Aleph, totalise huit, comme les huit jours de la circoncision.
- on doit annoncer "ceci est la chaise de la circoncision", sans quoi le prophète n'assiste pas (enseignement du Zohar).
- Certains mettent le siège trois jours à l'avance, certains (parfois les mêmes) le gardent en place à la synagogue trois jours après, afin que ceux qui passent aient une pensée et une prière pour la guérison du petit.
- l'usage que les instruments soient tenus par des assistants est fréquemment observé, même si certains préfèrent aujourd'hui une table propre et des boites d'instruments désinfectés.
- la bénédiction récitée juste avant de couper.
- on jette le prépuce dans le sable ou dans la terre. Il est associé au serpent, qui rampe sur la terre.
- la métsitsah est une "succion" ou "aspiration" du sang, pratiquée avec du vin en bouche. On la fait parfois aujourd'hui avec une pipette. Il faut que le sang sorte des endroits les plus profonds de la plaie pour que l'enfant ne soit pas en danger. Le sang est recraché (dans le sable).
- Certains ont la coutume de pratiquer délibérément la métsitsah deux fois, d'autres la répètent en fonction du saignement constaté. [Mais jamais la mère ne suce ni ne mange le prépuce, contrairement à ce qu'imaginent certains fantasmes].
- la coupure est complétée par le retournement de la membrane finale. Sans cette seconde phase, il n'est pas de circoncision juive valide. La muqueuse restante doit être déchirée manuellement. Cela facilite la cicatrisation en jonction avec la peau de la verge. Le gland restant doit être à nu, sinon la circoncision est invalide.
- on fait un pansement avec la toile trempée dans de l'huile, ancêtre de nos pansements vaselinés ou du tulle gras (également admis). Ailleurs on a pu utiliser l'écorce de bois d'amadou, la sciure de bois, diverses poudres aux vertus antiseptiques et hémostatiques supposées. L'essentiel est que ça marche...
- la prière du père, le souhait de l'assemblée, la bénédiction sur du vin rouge.
- quelques gouttes de vin sur les lèvres de l'enfant.
- l'enfant est placé sur le coussin du fauteuil d'Elie.
- les enfants malades ne sont circoncis qu'après leur guérison.
- le repas de la circoncision (Séoudat Mitsvah),
- le Birkat Hamazon, long discours.