Le Talmud et la peine de mort, par Ariel G
La Thora dit « Tu ne tueras point », mais dit aussi qu’il y a des cas où il est permis de tuer. C’est ainsi que Moïse, voyant un soldat égyptien sur le point de frapper à mort un esclave, intervient pour terrasser le soldat et sauve la vie de l’esclave.
Dans un ordre d’idée inverse, bien que la peine de mort existe, le Talmud impose des conditions extrêmes pour la prononcer et n’accorde cette autorité qu’à des juridictions obéissant à des règles strictes. Mais le principe de précaution va encore plus loin. Lors d’un premier débat sur le sujet, le Talmud met en garde les magistrats en estimant qu’un tribunal qui prononcerait une peine de mort tous les sept ans serait considéré comme brutal.
Plus loin, deux sages renforcent cette idée en estimant que même un tribunal qui ne prononcerait la peine de mort que tous les soixante-dix ans devrait être considéré comme brutal.
Le dernier mot est à Rabbi Akiva, figure suprême du Talmud, qui conclut en disant que si un jour le peuple juif devait reconstituer son appareil judiciaire, la peine de mort ne devrait jamais être prononcée.
L’approche du Talmud l’emporte peut-être en sagesse sur l’idée de l’abolition pure et simple de la peine de mort. En effet, si le Talmud refuse d’en abolir le principe, la Halakha (jurisprudence juive) impose qu’il ne convient de ne la mettre en pratique que dans des cas rarissimes et extrêmes.
Le droit israélien ne repose pas sur la Halakha, mais il est frappant de constater que l’exécution d’Eichmann a reflété ce point de vue en n’appliquant la peine de mort que dans des circonstances exceptionnelles.