Le Chabbat, par Jose Boublil
Il y a des gens qui ne connaitront probablement jamais les moments les plus élevés que nous puissions avoir sur terre. Effectivement ils sont nombreux à avoir choisi d'aller au restaurant vendredi soir, ou au cinéma, ou les deux. A aller faire un tour en boite, puis à la plage. Et ils en profitent bien .
Ils ne savent pas vraiment à côté de quoi ils passent; d'autant que des gens pratiquants perçoivent encore le Chabbat comme une succession d'interdits. Ce qui ne fait que renforcer les "profiteurs de la vie", les fameux "épicuriens", dans leur idée que leur plaisir sur cette terre est inégalé.
Plus jeune, je les enviais, en me disant que je me pliais aux désirs de Dieu.
En étudiant un peu, j'ai appris à mesurer cette chance incroyable que représente le chabbat dans la vie d'un homme.
Aujourd'hui, le Chabbat m'apparait comme une bulle non pas dans l'espace mais dans le temps. Ce dernier est suspendu, il attend que les juifs s'imprègnent de cette sainteté unique. Coupé du monde matériel , des affaires, des préoccupations du boulot, des agressions des transports, des combats du quotidien, des repas pour se nourir, d'une vie sans substance spirituelle . Puis, on te coupe tes bras et tes jambes electriques ou electroniques. Tu vas à pied, tu respire non seulement l'air, mais les parfums. Parce que tu as le temps. Ton repas est chanté, egrenné de rires et de désaccords forts mais pacifiques.
Un longue journée de 25 heures qui renverse toutes les règles sociales jusqu'à ce jour.
Cette règle donnée il y a 3500 ans, quand on pense que c'est seulement au 20ème siècle qu'a été instauré le repos hebdomadaire, qu'on connait encore aujourd'hui.
Un repos qui, malgré cette arrivée si tardive, n'intègre aucune des dimensions de cesure avec le monde extérieure, ni de douceur des plaisirs de tous ordres.
Ceux qui pensent que ces Lois sont d'ordre humain doivent juste se demander quels sont ces humains qui avaient 3400 ans d'avance sur leur temps, et sur la qualité de vie des hommes!