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Eric Zemmour ou le complexe du Juif assimilé

 

 

Eric Zemmour est juif. Moi aussi.

Eric Zemmour est né à Montreuil. Moi aussi.

Il a le devant du crâne dégarni. Moi aussi mais en pire.

Il a un nez bossu. Moi de même.

Heureusement les ressemblances s’arrêtent là.

Là où j’éprouve pour mon pays natal, pays dans lequel je n’aurai fait que passer, qu’une tendresse plus ou moins contrariée, Zemmour lui, assiste tous les matins dans la cour de son immeuble, enrubanné dans son pyjama tricolore, à la levée du drapeau national en écrasant une larme d’émotion.

 

 

Zemmour c’est l’archétype du juif plus ou moins honteux, perdu dans le dédale de l’histoire qui, ne sachant plus trop où se trouvent ses racines ou insatisfait de ne pas en posséder d’assez tangibles pour n’être jamais remises en question, s’éprend de sa terre natale d’un amour tellement irraisonné qu’il finit par perdre pied en multipliant les déclarations tapageuses.

A l’image de sa dernière sortie où il décrit que ” Notre territoire (…) renoue dans les villes, mais aussi dans les campagnes, avec les grandes razzias”, avant de dénoncer “des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains, qui dévalisent, violentent ou dépouillent.”

C’est le drame toujours recommencé du juif assimilé.

Qui, perclus métaphysiquement de complexes nés de son statut de paria de l’histoire, toujours vaguement honteux de n’avoir pu recevoir l’hostie sacramentelle de la main de cette France, fille aînée de l’Eglise, cherche par tous les moyens à prouver au Français de souche qu’il est plus français que lui.

Et n’hésitant pas à sortir l’artillerie lourde afin de prouver son attachement indéfectible à cette terre où il a dû naître par inadvertance.

Oubliant seulement que sa condition de juif l’empêchera toujours de s’inscrire pour de bon dans le terreau de cette identité nationale dont il fait pourtant un peu partout la réclame.

Et en rajoutant, à escient, pour ne jamais apparaître comme naturellement équivoque au regard des vrais français qui pourtant, quand les vents contraires se lèveront, le considéreront alors d’un air goguenard, convaincus que malgré ses déclamations répétées d’appartenance à la patrie des droits de l’homme, il demeure avant tout un petit juif cosmopolite, assez roublard dans ses intentions pour prétendre être celui qu’au fond il n’a jamais été : un vrai français.

Le Juif assimilé veut toujours croire qu’il a sa place dans le concert de la République.

Et qui, pour parvenir à s’insérer dans les hautes sphères du pouvoir, au sein des instances décisionnaires où il pense que bat le cœur de la nation, est prêt à tous les renoncements.

A tous les dérèglements verbaux.

Il veut tellement convaincre les autres, tous les autres, que lui aussi appartient de toute éternité à ce pays, qu’il ne cesse de le défendre à longueur de chroniques exaltées, d’éructations radiophoniques alambiquées, d’apparitions télévisuelles controversées, en désignant avec une véhémence rageuse et bouffone, la cohorte imaginaire de tous ceux qui tentent de le pervertir de l’intérieur.

Il doit être constamment dans l’outrance afin que jamais on ne puisse le taxer de faiblesse morale qu’on ne manquera pas d’associer à son statut de juif forcément affairiste.

Le voilà prêt à toutes les compromissions, à tous les renoncements, à tous les errements afin d’apparaître plus Gaulois que la chèvre de Monsieur Seguin.

Il s’en ira s’acheter un château en Sologne, se découvrira une passion pour les grands vins de Bourgogne, présentera sa candidature à des cercles républicains, collectionnera les médailles d’or du mérite national, courtisera des duchesses à particules, chantera la beauté des volcans d’Auvergne et versera une larme sur le tombeau du General lors de son pèlerinage annuel à Colombey.

Il continuera cependant à incarner le Swann d’A la recherche du temps perdu qui jamais malgré sa fortune, sa belle éducation, son raffinement exquis, sa tempérance, ne pourra rivaliser avec les Guermantes, ne restant à tout jamais, aux yeux de la société, qu’un simple israélite.

Pour vivre heureux, le juif doit admettre que son destin ne peut jamais être national.

Pour ne pas se perdre dans des combats qui ne sont pas les siens, il doit rester cet être à part, ce déraciné naturel, cet individu atypique, affranchi de tout sentiment nationaliste, qui du haut de ses siècles d’errance, de persécutions et de pogroms, continue malgré tout à tracer sa route, indifférent au sort des nations, libre de tout attachement à une terre bien définie et tâchant d’éclairer les hommes de sa sagesse puisée dans sa condition d’éternel étranger.

 

Ce devrait  être là son seul devoir.

Laurent-Sagalovitsch

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