Jerusalem, par Jose Boublil
Les Sages disent "10 mesures de beauté ont été données au monde.
9 mesures pour Jerusalem. "
Deux mille ans après les exils douloureux et les massacres sur ce parvis du Kotel, des dizaines d'années d'interdiction d'y prier . Puis notre merveilleux peuple a retrouvé son panache, sa force, guidé par la seule Valeur qui nous porte: l'unité du peuple: religieux -sionistes, orthodoxes, athée, agnostiques, blancs, noirs, marrons , jaunes. Tous ensemble nous avons cueilli cette fleur du ciel pour la tenir entre nos doigts.
"Har Habayit Beyadenou"(le mont du Temple est entre nos mains) avait annoncé le Rav Goren, ce guibor (héros)de notre peuple.
Cette ville nous est destiné depuis la nuit des temps. Et ne vous faites jamais piéger par les ennemis: nous y sommes majoritaires depuis près de trois siècles.
Ma ville , je voudrais tant la partager avec vous tous. Et je le dis , également avec les autres membres des Nations qui sont pacifiques.
Je voudrais tant vous raconter la brise qui nous berce tous les soirs, plus de 11 mois par an. Le soleil si doux qui nous effleure sans nous brûler 11 mois par an. Vous décrire que notre neige de décembre ou Janviera une autre couleur que dans les autres montagnes. Ici, le blanc donne un air de pureté lévitique; le sentiment que nous nous trempons dans un mikvé éternel. Et les jours passent , et ma ville donne de nouvelles couleurs,
de nouvelles formes. Un peu comme ce brave Claude Monet, qui peignait ses meules ou ses églises à toutes les heures de la journée. Sauf que notre peintre s'appelle Hakadoch Baroukh Hou. Et je n'ai pas besoin d'autres pigments pour être subjugué par la beauté du monde de ce côté du globe.
Le soir chez moi, je scrute l'horizon éclairé des quartiers et des villages;
l'impression est folle voire mégalomaniaque: on croit être sur le toit du monde, oubliant l'Everest et autres sommets "officiels. On pense embrasser tous les peuples alentours, les synagogues, les mosquées et les églises. Un agité pourrait lancer une nouvelle fois "du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent".
Mais le plus beau, ce ne sont ni le vent,ni le soleil, ni la neige, ni les collines,ou les lumières de la ville. Rien de tous ces détails qui font la perfection du monde autour de moi. Le plus beau, ce sont nos enfants qui chantent et dansent, qui crient de joie, qui parcourent leur cité en agitant notre étendard sacré . Ces enfants qui m'émeuvent toute l'année par leur confiance en l'avenir; qui ne reculent devant aucun sacrifice pour leur peuple et leurs parents. A 18 ans ou à peine plus ils s'arrêtent un temps de chanter pour nous protéger . Vous croyez qu'ils sont inconscients, stupides, légers? Alors parlez avec eux et vous comprendrez qui ils sont. Ils savent parfaitement ce qu'ils font et pour qui. Il y a des jours où ils ont très peur, qu'Hachem les protège tous. Mais nous avons des centaines de milliers d'héritiers du Ghetto de Varsovie, et je dois vous avouer que je les aime. Ce soir et demain, ils se reposent nos jeunes. Bardés des deux drapeaux, d'Israel et de Jérusalem, ils sont heureux; et demain sera un autre jour. Et ils sont notre fierté. Je les verrai demain nuit B"H se trémousser si gentiment, face aux bébés de 2 ou 3 ans sur les épaules de leur papa.
Vous qui ne connaissez pas cela, n'imaginez pas avoir connu la vraie simha. Ne pensez pas qu'après avoir visité le Taj Mahal ou le Wat Pra Keo , vous savez ce que sont les merveilles du monde.
Demain 80 ou 100 000 jeunes gens et jeunes filles seront là sur notre parvis sacré, en attendant celui de l'étage au-dessus, pour montrer combien cette ville est différente des autres . C'est le coeur même du peuple, notre passé et notre avenir. Nous ne pouvons être une Nation fière sans cet écrin de kédoucha, comme nous n'existons pas sans nos enfants ici qui représentent plus qu'une kédoucha matérielle: une kédoucha spirituelle .
Je suis si fier de Jérusalem et si fier de nos enfants. Je prie pour une paix "juste" depuis longtemps , et ce mot n'est pas le même que celui qu'emploie nos politiciens. Mais nos guiborims sont ces fragiles enfants que j'admire tant d'avoir si peur et d'y aller quand même.