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 L’énigme du refus palestinien de négocier avec le gouvernement Netanyahu enfin résolue
par Ariel Gurevitz, Observateur

 

 

D’après des révélations récentes de la chaîne Al Jazeera, reprises par le journal britannique « The Guardian », les négociateurs palestiniens auraient fait des concessions sans précédent au gouvernement Olmert. La majorité des experts s’accordent pour dire que ces révélations sont crédibles. On peut les résumer comme suit.

 

 

Israël conserverait la plupart des implantations juives, y compris celles construites dans et autour de Jérusalem depuis 1967.

L'Autorité palestinienne concéderait à Israël la souveraineté sur une grande partie de la ville Sainte et entérinerait toutes les colonies sauf une.

Les Palestiniens proposeraient de diviser la vieille ville et laisseraient à Israël le contrôle du quartier juif.

Les Palestiniens renonceraient à l’exigence du droit de retour des réfugiés de 1948, sauf pour 10 000 d’entre eux. Ces réfugiés n’auraient pas de droit de vote dans le cadre d'un accord de paix avec Israël.

Les Palestiniens reconnaîtraient Israël comme l’État du peuple juif.

D’après ces révélations il ne fait pas de doute que le fossé entre les deux camps s’était considérablement amenuisé entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement Olmert. Les discussions ayant alors été interrompues par la chute du gouvernement de celui-ci, et il a fallu attendre les élections pour continuer sur une si bonne voie. Mais quand Netanyahu est venu au pouvoir il s’est vu imposer par l’Administration américaine un gel de la construction en Judée-Samarie. Il a alors fait un geste sans précédent en donnant son accord pour une période de dix mois. L’Autorité palestinienne a laissé filer neuf mois avant de daigner discuter. Quatre semaines plus tard, elle a rompu en exigeant que le gel des constructions fût prolongé.

Il apparaît maintenant, grâce aux révélations d’Al Jazeera, que ce n’était là que prétexte. Exiger le gel des constructions était en effet hors de propos parce que les Palestiniens avaient déjà admis confidentiellement qu’ils ne revendiqueraient pas l'essentiel de ces territoires dans le cadre d’un règlement.
Alors pourquoi le prétexte ? Parce les négociateurs palestiniens n’étaient pas disposés à réitérer publiquement ce qu’ils avaient dit en secret à Olmert. En d’autres mots, ils savaient ce qu’il fallait faire pour aboutir, mais ne le voulaient pas, justement. Se sentant acculés à négocier avec le nouveau gouvernement israélien sur base de ce qu’ils avaient proposé à l’ancien, la seule issue était donc un retrait pur et simple des négociations en prétextant la construction sur des territoires qu’ils ne considéraient eux-mêmes pas comme ayant vocation à faire partie de la future Palestine.

Cette péripétie est regrettable, mais il en ressort néanmoins que l’Autorité Palestinienne sait avec précision ce qu’il faut faire pour déboucher sur un règlement définitif du conflit. Cela révèle une certaine lucidité côté Palestinien, auquel il faudrait, ajouter un zeste de volonté politique, une grande dose de courage pour conclure la paix avec Israël.

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