Mieux vaut en rire
Par Robert Sender
Pour leur premier long métrage en duo, « Fin de partie », Sharon Maymon et Tal Granit choisissent l’humour noir pour aborder la fin de vie.
Des pensionnaires d’un institut de retraite décident d’aider l’un d’entre eux à mourir pour alléger ses souffrances. Ils ouvrent ainsi de nombreuses demandes d’accompagnement. Si l’euthanasie reste un sujet sensible en France, il l’est de par le monde. L’État d’Israël n’échappe pas à ce débat, d’autant que le rapport à la vie impose souvent l’acharnement thérapeutique. Les auteures ont opté pour le ton de la comédie en réussissant un mélange antagoniste, légèreté et noirceur. Et par le rapport entre les vieux protagonistes, elles traitent aussi de l’amour et de l’amitié qui traversent le temps. Tous ces éléments mis bout à bout montrent l’audace du parti pris. Les cinéastes transforment ce lieu de fin de vie en une maison où sont rassemblés de facétieux enfants. Finement, l’angoisse de la vieillesse, de la maladie, et de la mort est détournée. Bien sûr, l’émotion agit sur nous, mais en bonne proportion compte tenu du sujet. De grands comédiens du cinéma et du théâtre en Israël incarnent avec sensibilité et dérision les personnages. Mais, un manque de rythme et la présence d’éléments parfois convenus empêchent l’intrigue d’être du grand cinéma, et la limite à un bon film. C’est déjà ça, et si peu fréquent.
« Fin de partie » de Sharon Maymon et Tal Granit avec Ze'ev Revach, Levana Finkelstein, Aliza Rozen…