Le double jeu de la Turquie
Bien que le ministère turc des affaires étrangères ait promis vendredi dernier qu'un accord de rapprochement serait signé avec Israël lors de la prochaine réunion, le porte-parole du président islamiste turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a déclaré lundi qu'Ankara n'abandonnera pas sa demande de mettre fin au blocus naval de Gaza.
"Ce qui se passe à Gaza est inacceptable, l'occupation par Israël doit cesser," a déclaré Kalin dans une conférence de presse, ajoutant qu'aucun texte final sur un accord de normalisation n'avait encore été atteint, et que les pourparlers se poursuivront dans les prochaines semaines.
Kalin a ajouté que le président iranien Hassan Rouhani doit visiter la Turquie cette semaine, alors que le roi Salman d'Arabie Saoudite est aussi en Turquie depuis lundi. En retour, Erdogan se rendra en Iran et en Arabie Saoudite la semaine prochaine.
La déclaration de Kalin sur Gaza semble indiquer qu'un accord est encore loin, malgré le communiqué du ministère turc des affaires étrangères publié vendredi dernier, qui est venu au lendemain d'une réunion à Londres. Des diplomates israéliens avaient alors déclaré qu'aucun progrès significatif n'avait été fait lors de la réunion, contredisant les affirmations du ministère turc des affaires étrangères.
Le blocus israélien de Gaza, qui est légal selon le droit international et vise a empêcher l'afflux d'armes aux organisations terroristes locales, a longtemps été un point de discorde dans les négociations. Un autre point clé est le refus de la Turquie d'agir contre le siège terroriste du Hamas à Istanbul, qui continue de fonctionner et planifier des attaques terroristes en Israël.
Des sources de premier rang dans la sphère sécuritaire en Israël ont accusé jeudi dernier Ankara de jouer un "double jeu", et "d'utiliser" Israël afin de faire pression sur la Russie pour qu'elle soit moins belliqueuse alors que les deux pays sont au milieu d'une impasse tendue.