L’histoire de Prince et de la Tunisienne !
Pour moi Prince c’était Purple Rain, mais un jour j’ai pu découvrir l’Homme. J’aimerai vous raconter cette histoire
Je suis cardiologue parisien, théoriquement rien à voir avec Prince.
Dans les années 90, Prince s’installe à Paris et loue un immense appartement avenue Foch. Un jour, fuyant les journalistes, il emprunte l’escalier de service pour sortir de chez lui et se retrouve, cerné par les paparazzis , obligé de monter dans les chambres de service.
Perdu, hagard, il est recueilli par une femme de ménage tunisienne, Nagiah. Ne voyant en lui qu’un jeune homme gringalet et apeuré, elle lui propose un couscous, il s’attarde et, content, lui propose de payer son repas. Nagiah refuse.
Quelques jours plus tard, pour fêter la fin du tournage d’un de ses clips, il demande à sa sauveuse un couscous pour son équipe. Elle accepte, fait les courses à Belleville avec le chauffeur et la Rolls de Prince. Elle cuisine, tout le monde se régale, et refuse de se faire payer, elle a cuisiné par amitié. Ravi de cette soirée, Prince rentre aux États- Unis.
Quelques mois plus tard, Zeineb, la sœur de Nagiah, trente ans, tombe gravement malade du cœur à Tunis. Les médecins tunisiens jugeant son cas désespéré, lui conseillent de rentrer chez elle et de dire adieu à ses deux jeunes enfants.
Puis, munie d’un visa touristique et par conséquent sans aucune couverture sociale, Zeineb se rend à Paris pour dire au revoir à sa sœur Nagiah.
Le lendemain, la malade est dans mon bureau, et il apparaît que seule une opération cardiaque imminente peut la sauver. Avec un ami chirurgien, on planifie en secret une intervention, en comptant sur les failles de l’administration hospitalière pour la faire opérer avant que l’hôpital ne se rende compte de l’absence de sécurité sociale de Zeineb. C’était sans compter sur une grève des infirmières qui refusent d’opérer ce jour là.
Pendant ce temps, la pauvre Nagiah assiste au débat houleux et rentre chez elle en pleurs. A la porte de l’immeuble, elle croise Sophie R, la secrétaire parisienne de Prince.
Le lendemain matin, Prince appelle à mon domicile, et annonce qu’il prend en charge tous les frais médicaux de Zeineb ainsi que tous les soins opératoires. Ce qu’il fit largement. Grace a Prince et à sa secrétaire parisienne, Zeineb vivra vingt-cinq ans de plus.
L’interdiction de rapporter cette histoire me semble être levée avec la mort du Prince