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Le Maroc, fer de lance d'un islam eclaire

 

À l'heure où la France s'interroge sur la laïcité, la lutte contre l'antisémitisme et le racisme, la compatibilité de l'islam à la République, le Maroc s'attache de son côté à œuvrer pour un islam modéré et tolérant qui puisse rayonner au-delà de ses frontières.

Le Royaume du Maroc a toujours été une terre d'accueil de toutes les religions dans le respect de ses lois. Et la nouvelle Constitution du Maroc votée en juillet 2011 réaffirme ce principe: "l'Islam est la religion d'État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes". Le Roi du Maroc demeure dans ce texte le Commandeur des Croyants et pas seulement des musulmans. C'est très révélateur de ce qu'incarne le souverain marocain: une autorité religieuse pacifiante et source d'unité religieuse.

Le texte constitutionnel sanctuarise ainsi un vivre-ensemble millénaire. La population marocaine majoritairement musulmane a toujours vécu naturellement en parfaite harmonie avec l'ensemble des groupes religieux. Les chrétiens étrangers et les juifs marocains estiment pouvoir pratiquer leur religion dans de bonnes conditions sans être inquiétés sauf en cas de prosélytisme avéré.

Ainsi, sans que cela ne choque personne, se côtoient au cœur de quelques villes marocaines les clochers des églises, les synagogues et les minarets des mosquées. Le Royaume compte ainsi une centaine d'églises catholiques, protestantes, orthodoxes mais également un Musée du Judaïsme Marocain, seul musée juif du monde arabe, de nombreuses synagogues précieusement préservées et plus d'une centaine de cimetières juifs récemment réhabilités sous l'impulsion du roi Mohamed VI.

Mais le Royaume chérifien est conscient que ce bien-vivre ensemble religieux est fragile, dans un contexte mondial instable marqué par les récents attentats terroristes revendiqués par Daech ou d'autres groupuscules terroristes en Europe et en Afrique de l'Ouest.

C'est pourquoi le Maroc a fait le choix d'insuffler une politique religieuse volontariste pour promouvoir un islam éclairé. Cela se manifeste notamment par la création de la fondation Mohamed VI des Oulémas africains et d'un Centre de recherches et de formation en relations interreligieuses.

À ce jour, seul le Maroc offre un modèle de formation à l'islam dit du juste milieu, considéré comme alternatif à l'approche puriste et dogmatique prônée par des groupes djihadistes et quelques centres d'influence au Moyen-Orient.

Aussi, suite à des accords de coopérations entre États, plusieurs imams et mourchidates (prédicatrices) viennent de l'Afrique Subsaharienne mais aussi d'Europe, particulièrement de France, pour suivre à Rabat une formation théologique conforme aux valeurs de tolérance et d'ouverture et dont les outils pédagogiques sont adaptés aux nouvelles formes d'embrigadement religieux par le web.

Le Royaume n'hésite pas à ce titre à détacher des oulémas éminents pour dispenser des conférences dans les mosquées françaises, européennes et d'Afrique subsaharienne.

En misant sur sa diplomatie religieuse et pas uniquement sur sa politique sécuritaire, le Maroc ambitionne de faire émerger une alliance des spiritualités modérées afin d'offrir aux jeunes croyants une vraie alternative au discours djihadiste, une manière pour le Royaume d'apporter sa pierre à l'édifice dans la lutte mondiale contre le terrorisme.

Lahcen Haddad

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