La population française va-t-elle ouvrir les yeux ? (info # 031707/16)[Analyse]
Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency
Le gouvernement israélien a immédiatement présenté ses condoléances et offert sa solidarité à la France et à la population française après l’horrible attentat de Nice. Nul membre du gouvernement israélien n’a dit qu’une éventuelle riposte française serait disproportionnée ou n’a demandé à la France d’entamer des négociations avec les adeptes de la barbarie djihadiste. J’évoque ces points parce qu’un contraste existe avec l’attitude des gouvernements français successifs lorsqu’Israël est attaqué. Je les mentionne aussi parce que les réactions des gouvernements français successifs lorsqu’Israël est attaqué peuvent être décrites par un mot : apaisement.
Depuis des décennies, les gouvernements français font une distinction entre les terroristes djihadistes selon qu’ils sont « palestiniens » ou non, et ne veulent voir un danger djihadiste que lorsqu’il n’est pas « palestinien ». Le gouvernement français actuel s’est même distingué ces derniers mois en votant une motion anti-israélienne et antisémite à l’UNESCO et en renouant des relations empressées avec un gouvernement qui est sans doute, avec celui, en carton-pâte de l’OLP, alias Autorité Palestinienne, le plus antisémite de la terre, celui de la République Islamique d’Iran.
Depuis des décennies aussi, les gouvernements français ont des positions très précautionneuses vis-à-vis de la présence islamique en France. Jusqu’à ce jour, parler de l’antisémitisme musulman qui se dissimule derrière la quasi-totalité des attaques antisémites en France aujourd’hui est quasiment impossible. Jusqu’à ce jour aussi, la branche française des Frères Musulmans, organisation abjecte et infréquentable, est traitée comme une composante normale et acceptable de l’islam en France.
Le résultat est une politique sans direction précise et sans épine dorsale. Le résultat de cette politique est la situation d’aujourd’hui.
Des milliers de musulmans tentés par le djihad sont présents sur le sol français. Fort peu parmi eux passeront à l’acte, mais ceux qui le feront provoqueront des ravages : le terroriste de Nice a tué plus de quatre-vingt personnes et en a blessé, parfois très gravement, des dizaines d’autres. Il a agi seul, sans doute avec des complicités, mas il a montré ce qu’un homme seul déterminé à mourir en shahid est capable de faire. Ceux qui ont agi au Bataclan et ailleurs à Paris, le 13 novembre, étaient moins de dix : le bilan de leur action est, hélas, connu, cent trente morts et des dizaines de blessés là encore. Les tueurs de Charlie Hebdo étaient deux.
Même si une simple centaine des musulmans tentés par le djihad en France passe à l’acte, les cadavres risquent d’être très nombreux.
Des musulmans qui ne sont pas tentés par le djihad sont également présents sur le sol français, mais un nombre conséquent parmi eux est prêt à fermer les yeux et à excuser les djihadistes qui passent à l’acte. En son temps, il y a quatre ans, Mohamed Merah est devenu un héros dans toutes les banlieues de l’islam. Dans plusieurs écoles et lycées français, il a été impossible de faire respecter une minute de silence à la mémoire des victimes assassinées par les frères Kouachi.
L’immense majorité des musulmans présents en France ne sont ni tentés par le djihad ni prêt à fermer les yeux et à excuser les djihadistes, mais ils se montrent très peu concernés par les attentats qu’ils commettent, sont prompts à prétendre que cela ne les regarde pas parce que les djihadistes « ne sont pas musulmans ». Cette majorité silencieuse est confortée dans ses positions par les dirigeants politiques du pays et ceux des associations musulmanes, qui ne cessent de répéter que les adeptes du djihad ne sont pas musulmans.
L’immense majorité des musulmans présents en France n’en sont pas moins touchés par l’antisémitisme et la haine d’Israël, et n’ont rien à redire lorsque le djihad assassine en Judée Samarie ou à Tel-Aviv. Ils sont, là encore, confortés dans leurs positions par les dirigeants politiques du pays et ceux des associations musulmanes, qui ne cessent de répéter que la « cause palestinienne » est une noble cause.
On peut ajouter à la liste des dangers l’existence de plus de cinq cent soixante-dix zones de non-droit répertoriées par le gouvernement, et l’état des prisons françaises, qui sont devenues de véritables centres de recrutement pour le djihad mondial.
Le gouvernement français actuel, en ce contexte, prétend combattre l’Etat Islamique en Syrie et en Irak, ou des islamistes en Afrique subsaharienne, et il s’étonne que des tueurs, commandités par l’Etat Islamique ou d’autres groupes islamistes, soient furieux. Il s’étonne que des attentats aient lieu en France, ce qui ne devrait pas le surprendre.
Si la population française ouvrait les yeux, elle demanderait des comptes. Elle demanderait de la cohérence. Elle demanderait qu’on appelle les choses par leur nom, et qu’on dise ce qui est, à savoir que l’islam radical a déclaré la guerre au monde occidental tout entier. Il n’est pas extérieur à l’islam, mais en est une excroissance délétère.
Il existe dès lors un problème au sein de l’islam, qu’il est nécessaire de regarder en face, et de traiter avec le pragmatisme requis. Toute forme de sympathie envers l’islam radical est une sympathie avec l’ennemi, et toute coopération avec l’islam radical procède de la collaboration avec l’ennemi.
Les crimes commis au nom de l’islam radical sont des crimes, quel que soit l’endroit où ils sont commis, et un tueur djihadiste qui tue à Paris, à Nice, à Orlando, à Istanbul, en Judée Samarie ou à Tel Aviv est un tueur djihadiste et un soldat dans la guerre contre le monde occidental. Une guerre ne peut être gagnée que si l’on s’en donne les moyens. La France, comme d’autres pays occidentaux, a un besoin urgent d’un gouvernement cohérent et déterminé.
La population française ouvrira-t-elle les yeux ? J’aimerais le penser. Je dois dire que j’en doute, et je suis très pessimiste concernant l’avenir proche.