Fête d'Esther - Fête des sorts - Pourim
... L'homme se croit maître de l'histoire, mais une puissance invisible, providentielle, ordonne tout selon son propre dessein de salut. En laissant l'homme agir, Dieu parvient à ses fins. L'histoire d'Esther, une courageuse fille d'Israël, illustre cet enseignement fondamental.
Le mot 'Pour' signifie 'sort'. C'est par le sort qu' Haman avait prévu la date du 13 Adar, pour l'exécution et l'extermination de tous les juifs de Perses et de Médie.
Le nom même de cette fête de Pourim, souligne l'idée maîtresse du livre d'Esther : Dieu conduit les événements par la providence.
La fête de Pourim aujourd'hui
Pourim est de toutes les fêtes, la plus bruyante et celle qui donne lieu aux manifestations les plus exubérantes. L'émouvante histoire d'Esther, de Mardochée et du misérable Haman, se prête à la représentation scénique. La coutume de se déguiser en personnages bibliques est très répandue.
En Israël on fait un grand défilé costumé à travers les rue de Tel-Aviv. Les enfants sont de petits Mardochée ou de petites Esther. Ils agitent des crécelles.
Dans le écoles, les maîtres se dépouillent de leur dignité et vont s'asseoir à la place des élèves tandis que ceux-ci s'installent derrière leurs bureaux
Les parents et les amis se font des cadeaux et l'on mange une pâtisserie appelée «les oreilles d'Haman» (voir la page des recettes)
Ces joyeuses célébrations sont, d'ordinaire, précédées par un jour de jeûne, «le jeûne d'Esther», car, ne l'oublions pas, Esther demanda à son peuple de jeûner et de prier avec elle, avant de se risquer à intercéder pour eux auprès du roi Assuérus.
A la synagogue, la fête d'Esther est célébrée par la lecture du rouleau d'Esther, l'un des cinq rouleaux faisant partie des Hagiographes. Le rouleau d'Esther n'est pas un livre biblique comme les autres, car le nom de Dieu n'y figure pas.
La providence de Dieu
Le récit se déroule comme un drame bien monté. Les personnages, vont, viennent et agissent selon un plan bien ordonné. Si on ne voit pas Dieu agir directement, on sent bien qu'il dirige lui-même l'action dans les coulisses jusqu'au suspense et au dénuement que rien ne laissait prévoir. La main ferme et sure de Dieu a tissé dans l'invisible, toute une série de coïncidences qui conduisent à la délivrance.
Leçon valable pour l'Israélite comme pour le chrétien. Au travers des événements humains, ordinaires de notre vie, Dieu accomplit son plan, mais agit sur une autre orbite que la nôtre.
Derrière les hésitations et les inconséquences du roi, derrière les manœuvres des courtisans et des politiciens, Dieu se trouve là travaillant à ses plans éternels...
Il n'est pas d'événements surgissant au cours de notre vie, quelles que soient leur nature, importants ou minimes, qui n'est un but au yeux de Dieu et ne soient, bien des fois, l'occasion d'une bifurcation décisive au long de notre route. En effet, pourquoi peut on se demander, Dieu a-t-il provoqué l'ascension d'une femme juive au trône d'un des plus grands empires non-juifs de ce temps là ?
Nous aussi, nous aimerions savoir pourquoi telle ou telle circonstance survient dans notre vie ? Pourquoi cet échec ? Pourquoi cette maladie ou cette séparation ? Pourquoi telle grâce ou telle bénédiction ? Ce n'est qu'avec le recul du temps que nous constatons que cet échec nous préparait à un ministère tout autre que celui que nous comptions exercer ou à un témoignage différent que celui que nous voulions rendre. Nous comprenons aussi que telle séparation à contribuée à resserrer des liens, que telle grâce divine nous a rapproché du divin maître. Chacun réalise cela au travers de ses propres expériences, mais il faut bien l'avouer, nous ne nous en rendons pas toujours compte.
Un recours jamais en défaut
Quand l'homme a épuisé toutes ses ressources. Alors commence l'action de Dieu..
En apprenant le décret d'Assuérus, la première réaction des juifs a été de jeûner, de prier et de se repentir. Quel salutaire exemple à suivre !
Ce remède est sûr. Il ne manque jamais de mettre les hommes en harmonie avec les voies de Dieu : «Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom, s'humilie, prie et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies,- je l'exaucerai des cieux, le lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays» 2 Chronique 7:14.
Cette clémence divine envers le pécheur humble et repentant se manifeste tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau.
Que nous enseigne le livre d'Esther ?
1 - Dieu est souverain et nul ne peut se soustraire à sa justice ou contrecarrer ses plans…
2 - Dieu agit même lorsque la désobéissance des siens semble l'obliger à se taire. Il agit avec justice envers ceux qui lui résistent … ce Dieu toujours vivant cherche la coopération des siens en vue de l'exécution de ses plans
3 - Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi Galates 6:7 - le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux et réserver les injustes pour être punis au jour du jugement 2 Pierre 2:9… Selon la tradition juive, toutes les fêtes d'Israël un jour prendront fin, sauf Purim. C'est vrai, Purim qui rappelle la grande délivrance d'Israël, est aussi le symbole de la délivrance complète et totale de Jésus sur la mort et le péché, victoire remportée pour nous une fois pour toutes. A ce titre Pourim ne périra jamais...… D'après «La signification des fêtes juives » d'André Boulagnon
UNE FEMME REMPLIE DE FORCE ET DE GRÂCE: ESTHER
Charles Swindoll
… Entre les chapitre 4 et 5 du livre d'Esther, je ne trouve qu'un espace blanc dans ma Bible, et je suis sur que dans la votre c'est pareil. C'est une pause dans le temps, un moment de suspense où nous ne voyons pas ce qui se passe. Rien ne nous est relaté. Nous avons laissé Esther au moment ou elle a fait dire à Mardochée qu'elle allait se présenter devant le roi sans y avoir été invité, au risque d'être mise à mort sur le champ. Puis il y a un grand silence, et le récit reprend au moment où, trois jours plus tard, Esther s'apprête à se présenter devant le roi, sans savoir ce que l'avenir lui réserve. Elle va transgresser la loi de son pays en interrompant volontairement le roi.
Cet espace vide représente un interlude silencieux, mais puissant, au cours duquel Esther reprend des forces. Qu'il est facile d'oublier cette source ! Nous avons tendance à nous imaginer qu'Esther était dotée naturellement de la conscience de Mère Térésa et du courage de Jeanne d'Arc. Et pourtant de même que nul ne naît rempli de préjugés, personne ne naît courageux.
Permettez-moi de marquer une pause à cet endroit pour vous adressez quelques questions très personnelles. Enseignez-vous à vos enfants à prendre position pour ce qu'ils croient ? Apprenez-vous à vos petits enfants à avoir du cran ? C'est grâce à vous qu'ils progresseront dans ce sens. Creusons encore davantage la question. Leur donnez-vous l'exemple, ce qui gravera le message dans leur esprit d'une manière indélébile ?
Non, Esther n'est pas venue au monde avec une conscience sensible et un cœur courageux, mais elle l'a appris de son cousin Mardochée, qui est devenu son père adoptif. Il savait jusqu'à quel point il pouvait la mettre au défi et, effectivement, elle a relevé le gant et a dit: «Je vais faire exactement ce que tu m'as appris.»
Mais n'oubliez pas qu'elle à ajouté: «Va, rassemble tous les juifs qui se trouvent à Suze, et jeûnez avec moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit, ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j'entrerai chez le roi.»
Cela implique qu'au cours de son temps de jeûne elle s'attendrait aussi au Seigneur dans la prière. Jeûner c'était cela ! Les juifs le faisaient pour des raisons spirituelles. Lorsqu'ils étaient confrontés à un problème grave… Le temps qu'ils auraient normalement consacré à préparer et à consommer de la nourriture, ils le passaient à prier et à jeûner. Aussi Esther incita-t-elle Mardochée à réunir tous les membres du peuple de Dieu qu'il pourrait trouver dans les rues de Suze afin qu'ils prient et jeûnent pour elle. «Priez et jeûnez pour moi, et mes servantes et moi feront de même, dit-elle. Et nous verront ce que Dieu fera.» Autrement dit, elle était résolue à s'appuyer sur le Seigneur pour le laisser guider ses pensées et l'aider à trouver ses mots.
Ne croyez surtout pas que Dieu était occupé ailleurs pendant ces trois jours. N'oubliez jamais qu'Il agit, même si nous ne le voyons pas. Comme Il est invisible, Il peut être à l'œuvre à mille places à la fois et agir dans des circonstances qui ne dépendent pas de nous. Lorsque nous sommes en période d'attente, Dieu ne travaille pas seulement dans nos cœurs, mais dans ceux des autres, auxquels Il donne un regain de force. Vous vous souvenez de ce qu'Esaïe (40.31) a dit à ce sujet ? «Mais ceux qui se confient en l'Éternel renouvelle leur force. Ils prennent leur vol comme les aigles ; ils courent et ne se lassent point, Ils marchent, et ne se fatiguent point.» Bien que la plume du prophète ait écrit ces mots dans les pages sacrées il y a des siècles, ce verset de l'Écriture est autant à l'ordre du jour que ce que vous avez lu dans votre journal ce matin--et beaucoup plus digne de foi.
Ce verset nous apprend que quatre choses se produisent lorsque nous attendons : Premièrement, nous nous fortifions. Lorsque nous nous tournons vers notre Seigneur, nous nous sentons parfois faibles et intimidés, mais quand nous attendons, Il nous communique Sa force.
Deuxièmement, nous avons une meilleure perspective. Il est dit que nous prenons notre envol comme les aigles. Par temps clair les aigles peuvent apercevoir un poisson dans un lac à des kilomètres de distance. En nous élançant dans les airs comme des aigles, nous avons une meilleure perspective de la situation qui nous préoccupe.
Troisièmement, nous emmagasinons de l'énergie. «Ils courront et ne se fatigueront point» Esaïe 40.31. Remarquez le futur ! Lorsque nous serons confrontés à la situation que nous redoutons, nous aurons de nouvelles forces, une énergie exceptionnelle à notre disposition.
Quatrièmement, nous seront plus déterminés que jamais à continuer. Nous marcheront sans nous fatiguer ! Le Seigneur nous remplira d'assurance. Il fortifiera nos os ! Nous nous sentirons beaucoup moins vulnérables.
Nous aurons de nouvelles forces et une meilleure perspective. Nous emmagasineront de l'énergie et seront plus déterminés que jamais à persévérer. Et tout cela se passera pendant que nous attendons !
Au cours de cette période, rien ne semble se produire - du moins rien de visible. Vous pourriez très bien vous dire «J'attend en vain. Rien ne changera jamais !». C'est précisément ce que l'adversaire veut vous faire croire. «Attendre, c'est du temps perdu !» Ne le croyez pas ! Lorsque ce message vous traverse l'esprit, rejetez-le fermement ! Regardez d'autres versets d'Esaïe qui suivent de près celui des «aigles»: «Ne crains rien, car je suis avec toi; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante. Car je suis l'Éternel, ton Dieu, qui fortifie a droite, qui te dit: Ne crains rien, Je viens à ton secours. Esaïe 41.10,13. Ce sont des pensées de ce genre qui ont fortifié Esther lorsqu'elle a attendu, prié et jeûné pendant trois jours. Mardochée a fait de même, comme Esther le lui a ordonné. A cet instant les rôles sont inversés. Ce n'est plus lui qui a pris la direction, mais elle ou, plus précisément , le Seigneur Lui-même...
« Je t'instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre; Je te conseillerai, et j'aurai le regard sur toi» Psaume 32.8…
Dieu nous conseille d'un regard. Or l'œil bouge sans bruit; et nous devons être particulièrement attentifs si nous voulons discerner les mouvements de l'œil de Dieu qui nous montrent la voie à suivre. Parfois, Il se contente de nous désigner une autre direction que celle où nous marchons, mais c'est tout ce dont nous avons besoin. Quand vous vous attendez à lui, tendez l'oreille. Méditez un passage favori de Sa Parole. Soyez attentif à Sa direction. C'est justement ce qui s'est passé pendant l'interlude séparant ces deux chapitres de la vie d'Esther.
Pour se préparer à son entrevue décisive, la jeune femme devait attendre, prier, réfléchir, rester recueillie, jeûner et écouter son âme.
La fête de Pourim est une fête joyeuse et populaire
Demi-fête, elle présente nombre de points communs avec Hanoucca. Mais si la lumière était le symbole caractéristique de Hanoucca, à Pourim les réjouissances matérielles sont obligatoires.
Le livre d'Esther, la meguilla (rouleau) relate la menace d'extermination qui planait sur le peuple juif dans l'empire Perse à l'instigation du vaniteux Haman, descendant d'Amalek. Une fois de plus, le peuple juif fût sauvé.
La journée de Pourim est réservée à l'envoi de cadeaux et de dons aux pauvres. La joie revêt des couleurs carnavalesques. La célébration de Pourim est structurée autour de la lecture de la Méguilah d'Esther, le Livre biblique relatant les faits, et une joie manifestée par un festin partagé et des dons aux nécessiteux.