Le pape François s’aveugle sur l’islam(info # 011408/16)[Analyse]
Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency
Le pape François a donc récidivé. Il a dit, voici quelques jours, dans un avion qui le ramenait de Pologne, qu’il n’aimait pas parler de « violence islamique ». Il a ajouté qu’il existait aussi de la violence catholique, et que celle-ci était également condamnable.
De tels propos dégagent un fort parfum d’apaisement. En un moment où des terroristes tuent en vociférant Allahou Akbar et en citant le Coran, ce, sur plusieurs continents, en un moment où un prêtre vient d’être décapité au couteau pendant qu’il célébrait la messe, on ne peut qu’avoir l’impression d’une volonté de ne pas voir, de ne pas entendre et de ne pas lire. Alors que des chrétiens viennent d’être assassinés en masse en Syrie, en Irak, au Nigeria, on peut même songer à une forme de lâche complicité.
Quand bien même le pape voudrait dialoguer avec des tenants de l’islam, il ne devrait pas oublier que le dialogue doit reposer sur la vérité, sur les faits et sur les données concrètes, sans quoi, il ne s’agit pas de dialogue mais de soumission. La soumission permet à l’islam d’avancer sans encombre, sans que des questions lui sont posées, sans que des limites lui soient fixées, sans qu’existe la possibilité de le réformer. La soumission prépare les conditions qui pavent la voie d’autres assassinats et qui permettront aussi de nier que ces assassinats ont quoi que ce soit à voir avec l’islam.
Que le pape ait ajouté qu’il existait de la violence catholique n’a rien arrangé, bien au contraire.
Le pape devrait savoir mieux que personne que le christianisme n’incite pas au meurtre et que, s’il y a des meurtriers catholiques, ces derniers ne tuent pas au nom du catholicisme. Ignore-t-il à ce point la théologie catholique et les préceptes du christianisme ? A-t-il une hostilité secrète à l’encontre des catholiques et du christianisme pour déformer à ce point la réalité ? Voulait-il seulement pratiquer le relativisme, et dire que toutes les religions sont équivalentes et également coupables ? Est-ce son rôle de chef spirituel de pratiquer le relativisme ?
Je parle de récidive, car ce pape n’a pas cessé, depuis qu’il est pape, de délivrer des messages délétères. Après la tuerie de Charlie Hebdo, il avait quasiment justifié l’acte des frères Kouachi ou l’avait pour le moins traité sur un mode édulcoré, affirmant que si on avait insulté sa mère, il aurait lui aussi « frappé ». Les caricaturistes de Charlie Hebdo avaient insulté Mohammed. Ils avaient été frappés.
Lors d’une visite en Israël, rebaptisée visite en « Terre Sainte », car le nom d’Israël écorche les lèvres de ce pape, il avait cautionné l’imposture « palestinienne », avait dit la messe à Bethlehem sous une grande photo assimilant le Christ à un mort « palestinien » et les soldats israéliens à des Juifs censés avoir assassiné le Christ. Il avait ensuite posé devant la barrière de sécurité en un endroit précis où l’endiguement de Gaza était placé en position d’équivalence à l’extermination subie par les Juifs à Auschwitz. Quoi qu’il ait fait ou dit au cours du reste de son voyage en « Terre Sainte », avoir fait ce qu’il a fait à Bethlehem et devant la barrière de sécurité était impardonnable et relevait de la propagande antisémite. Comme tout antisémite, le pape François a ses bons Juifs et entretient de bonnes relations avec quelques rabbins, je sais.
Après sa visite en « Terre Sainte », le pape François s’est livré à des déclarations anticapitalistes et a récité ce que j’avais appelé à l’époque l’évangile selon Saint Marx. Il a reçu avec affection Mahmoud Abbas au Vatican. Il a voulu traverser la frontière entre les Etats Unis et le Mexique avec des immigrants illégaux et, faute d’y être parvenu, est allé célébrer une messe tout au bord de la frontière, côté mexicain, en tenant des propos peu amènes aux dépens des Etats Unis.
Aux Etats Unis où il s’est également rendu, pour y prononcer des discours qu’on aurait pu croire écrits par ceux qui peaufinent ceux de Barack Obama. Obama, l’homme qui ignore toujours qu’il existe un terrorisme islamique sur Terre, et qui persiste à penser que le Major Hassan a tué à Fort Hood en 2009 en criant Allahou Akbar parce qu’il était « déprimé ».
François s’est aussi prononcé en faveur de l’entrée en Europe d’un plus grand nombre de migrants musulmans venant du Proche-Orient et de Libye, et il a joint le geste à la parole, sans toutefois accueillir le moindre migrant sur la place Saint Pierre ou dans les palais pontificaux.
François vient d’un continent où la théologie de la libération a été très influente, et la théologie de la libération est au christianisme ce que le cancer est à la bonne santé. On peut espérer que ce pontife sera un accident dans l’histoire récente de la papauté. On peut aussi craindre qu’il incarne une tendance : le catholicisme recule en Europe et dans tout le monde occidental. Ses principaux bastions se situent désormais en Afrique subsaharienne et en Amérique latine. Jorge Mario Bergoglio a été propulsé par ces bastions.
S’il incarne effectivement une tendance, la civilisation occidentale ne pourra pas compter sur l’Eglise pour survivre. L’islam radical continuera à se propager. Israël et les Juifs devront considérer que le catholicisme est à nouveau leur ennemi, et que Jean Paul II et Benoit XVI auront incarné non pas une évolution vers l’ouverture, mais une parenthèse.