Trump et l’Arabie Saoudite : les Généraux de Tsahal inquiets.
Les militaires israéliens n’ont pas apprécié d’être réduits au silence à propos des méga-contrats d’armes conclus par Donald Trump en Arabie Saoudite. Pour ménager les susceptibilités du président américain, Benjamin Netanyahu avait ordonné à l’état-major et au ministère de la Défense d’adopter le profil le plus bas possible, et le Premier ministre s’est refusé à appeler l’AIPAC, le puissant lobby pro-israélien au Congrès.
Les responsables de l’armée sont particulièrement inquiets de la fourniture des premiers F-15SA, le dernier modèle équipé de radar AESA. Ce radar, qui a été conçu pour les F-35 et les F-22, deux appareils furtifs, n’est construit que par un nombre très limité d’entreprises dans le monde, dont l’israélien ELTA Systems.
Les F-15 SA ne sont pas inclus dans les contrats de 110 milliards de dollars annoncés par Donald Trump à Riyad. Ils font partie d’un contrat précédent qui était en discussion depuis 2011 et qui devait être conclu en 2014-2015. Une vente retardée à la suite des pressions exercées à Washington par Benjamin Netanyahu, qui refusait que ces radars ainsi que des missiles air-sol capables de détruire des systèmes de défense soient fournis à l’Arabie Saoudite. En 2013, Barack Obama avait accepté de fournir des F-15 sans les équipements controversés.
Mais depuis l’arrivée de Donald Trump, Benjamin Netanyahu marche sur les œufs. Si bien que le contrat qui avait été préparé et retardé sous Barack Obama va être appliqué sous Donal Trump ! L’aviation saoudienne va être équipée de 152 F-15 dotés des nouveaux radars. Le Qatar a obtenu 72 F-15. Et les Emirats Arabes Unis deux escadrilles du dernier modèle de F-16, plus sophistiqué que ceux dont dispose l’Etat hébreu. Malgré tout, Israël est resté quasiment muet sur ces ventes qui pourraient, à terme, selon des responsables du ministère de la Défense, mettre en cause «l’avantage qualitatif» dont jouit Israël face aux pays arabes.
Dans le passé, l’Etat hébreu n’avait pas hésité à s’opposer à des ventes d’armes jugées «dangereuses». Les messages étaient directement transmis par quatre canaux. Le premier concerne l’unité de planification de l’armée israélienne placée sous l’autorité du directeur général du ministère de la Défense, et du côté américain le Pentagone ainsi que le Département d’Etat. Le deuxième canal passe par le bureau du Premier ministre et la Maison-Blanche ainsi que le Conseil de sécurité nationale américain. Le troisième canal est assuré par le ministère israélien de la Défense avec le secrétariat américain à la Défense et le Conseil de sécurité.
Le quatrième canal implique l’ambassade d’Israël à Washington et le Congrès. «Dans le cas présent, le problème c’est que le bureau du Premier ministre et l’ambassade à Washington qui dépend directement de lui, Benjamin Netanyahu étant également ministre des Affaires étrangères, n’ont consulté personne, privilégiant le court terme pour ne pas gêner Donald Trump. Un jour peut-être nous risquons de payer le prix de ce choix», déplore avec amertume un responsable du ministère de la Défense. Source et Copyrights: http://www.ttu.fr/riyad-contrats-inquietent-tsahal/)