Le passé mythologique
Alain Macaire
Du catalogue de l'exposition
Les peintres marocains dans les collections françaises. Paris 1 995
L'œuvre de Maxime Ben Haïm, né à Meknès, établi à Paris dans les années soixante dix, puis émigré à Montréal, emporte avec elle le spleen de la terre natale. Les paysages et personnages que campe sa peinture sont d'emblématiques visions sculptées dans les ombres et la lumière du souvenir, formes hiératiques recréées dans l'idéalisation d'une beauté “comme un rêve de pierre (...), éternel et muet ainsi que la matière”.
Le poème pictural, aux accents baudelairiens, devient une énigme; le peintre cherche moins à figurer qu'à réinventer, dans l'émotion et la sensualité, les mythologies de son passé.
Les femmes de la tradition sont transcendées en figures sculpturales, dans des effets picturaux de lumières et de matières qui appartiennent à un imaginaire théatral. Dans ce terrible suspens du temps, éloignée dans un présent imponctuable où toute durée est tenue à distance, la peinture de Maxime Ben Haïm est un travail de la nécéssité de remonter. Du souvenir et du revenir.
Pour en savoir plus sur Maxme Benhaim : maximebenhaim.com