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#MeToo : une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, défendent la "liberté d'importuner"

Texte par France 24

Un collectif de femmes, dont Catherine Deneuve, Brigitte Lahaie et Catherine Millet, ont publié mardi une tribune dans Le Monde pour fustiger le "puritanisme" et la "campagne de délations" apparue après l'affaire Weinstein.

"Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste", écrivent dans Le Monde une centaine de personnalités féminines. Dans cette tribune datée du 9 janvier, l'actrice Catherine Deneuve, l'écrivaine Catherine Millet, la journaliste Élisabeth Lévy ou encore la présentatrice de radio Brigitte Lahaie dénoncent "cette libération de la parole" à la suite de l'affaire Weinstein, qui se retourne aujourd’hui en son contraire : "On nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices !"

Parmi les autres signataires de cette tribune, figurent la philosophe Peggy Sastre, auteure de "Ex utero, pour en finir avec le féminisme", la présidente de l'association patronale Ethic Sophie de Menthon, qui avait tenu des propos misogynes à l'égard de Nafissatou Diallo dans l'affaire DSK, ou encore l'écrivaine Abnousse Shalmani, qui avait publié en 2017 un manifeste intitulé "Pourquoi je ne suis plus féministe".

"Envoyer les porcs à l'abattoir"

Les signataires de ce texte conspuent également "cette fièvre à envoyer les 'porcs' à l'abattoir, loin d'aider les femmes à s'autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle, des extrémistes religieux, des pires réactionnaires et de ceux qui estiment (...) que les femmes sont des êtres à part, des enfants à visage d'adulte, réclamant d'être protégées".

Des hommes ont été "sanctionnés dans l'exercice de leur métier, contraints à la démission, alors qu'ils n'ont eu pour seul tort que d'avoir touché un genou, tenté de voler un baiser, parlé de choses 'intimes' lors d'un dîner professionnel ou d'avoir envoyé des messages à connotation sexuelle à une femme chez qui l'attirance n'était pas réciproque", soutiennent-elles, évoquant une "vague purificatoire" née avec les mouvements #Balancetonporc et #MeToo."En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité", poursuivent-elles.

"Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle. Nous sommes aujourd'hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle."

 

 

 

 

Vidéo par Hélène FRADE

 

 

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