Moins qu’une guerre et plus qu’une confrontation (info # 031002/18) [Breaking News]
© Metula News Agency
Métula 20h30, samedi, 19h30 à Paris
La messe est pratiquement dite après ce samedi de guerre qui a vu s’opposer l’Armée israélienne, d’une part, les forces gouvernementales syriennes, les soldats de la théocratie chiite iranienne et les miliciens libanais du Hezbollah, de l’autre.
Tout a commencé vers 4h20 ce matin, heure locale, lorsqu’un avion sans pilote iranien a pénétré dans l’espace aérien hébreu et s’est fait abattre par le missile d’un hélicoptère Apache [a-pa-tchi] au-dessus d’une périphérie inhabitée de la ville de Bet Shéan. A 35km de la Syrie et au sud du lac de Tibériade. En franchissant la frontière, le drone en question a décrassé toutes les sirènes d’alarme du nord du pays et réveillé la plupart de ses habitants.
La Syrie, l’Iran et le Hezbollah ont nié la factualité de l’envoi du drone en Israël, assurant que les appareils de ce type n’étaient utilisés que pour combattre l’Etat Islamique dans d’autres parties de la Syrie. La vidéo de l’interception de l’aéronef, fabriqué et piloté à distance par l’Iran, a été diffusée par Tsahal dans l’après-midi et son authenticité, en dépit des dénégations de l’ennemi, ne fait l’objet d’aucun doute sensé.
En riposte à la violation de son territoire, le commandement israélien a très rapidement envoyé huit chasseurs-bombardiers F-16 I Soufa [tempête] neutraliser le poste de contrôle à distance iranien de l’avion sans pilote. Celui-ci était situé sur l’aéroport militaire T4, à 60km à l’ouest de Palmyre en Syrie.
Sur le chemin du retour, l’un des appareils israéliens a essuyé le tir groupé deux douzaines de missiles syriens. Suivant la procédure, dans des circonstances qui seront définies par l’enquête, le pilote et le navigateur se sont éjectés de l’appareil dans la vallé de Nétofa, à proximité de Nazareth. L’un des deux hommes a été grièvement blessé lors de l’éjection ; il a été opéré à l’hôpital Rambam d’Haïfa et son diagnostic vital n’est plus engagé.
Aux alentours de 10h, Tsahal a lancé une opération aérienne d’envergure sur la Syrie, en vue, principalement, d’anéantir ses défenses antiaériennes et de détruire des objectifs des armées syrienne et iranienne.
Lors du début de cette intervention, l’ennemi a à nouveau tiré des salves de missiles sur les appareils frappés de l’étoile de David. Aucun n’a atteint sa cible, mais les sirènes du radar d’alerte "Couleur rouge" ont à nouveau émis leur hurlement dans tout le nord d’Israël.
Des projectiles non explosés sont par ailleurs tombés en divers points de Galilée, dont deux sur le territoire municipal de Métula. L’un a été neutralisé ce matin par des artificiers, le second est en cours de désamorçage.
Le communiqué officiel de Tsahal fait état de 12 objectifs atteints et oblitérés. Parmi ceux-ci, trois centres de missiles antiaériens de modèles SAM 5 et SAM 17, y compris leurs radars de tir et leurs dépôts de munitions. Quatre bases militaires au service exclusif des Gardiens de la Révolution khomeyniste et de leurs supplétifs du Hezbollah ont également été annihilées. Boum !
L’aéroport T4 a été mis hors service et sa tour de contrôle a été détruite. Une base militaire sur l’autoroute Beyrouth-Damas, à al Dimass, à 4km à l’est de la frontière libanaise et une quinzaine au nord-ouest de Damas a été lourdement bombardée. De même que l’aéroport de Mezzé, sa base militaire et sa prison, qui ne sont séparés que par 4km du palais du dictateur Bashar al Assad, et qui ont déjà été visés à deux reprises par Tsahal [voir les articles précédents]. Un entrepôt de Scuds entre Sakhnya et al Kiswah, à 9km au sud-ouest de Damas, à proximité duquel les Iraniens avaient commencé à reconstruire une base militaire déjà détruite par le Khe’l Avir le 2 décembre dernier [voir l’article] a explosé, atteint par des missiles israéliens. Une aile de l’aéroport international de Damas a subi le même sort, à l’instar du cœur du périmètre central de la brigade 104 de la Garde républicaine à Qassioun, au nord-ouest de la capitale syrienne.
D’autre part, des témoins assurent que le Khe’l Avir s’en est également pris à des objectifs dans la Bekaa libanaise et à Derra, dans le Golan syrien, à la frontière jordanienne, et qu’il aurait durement frappé les 150ème et 175ème divisions d’al Assad. Un missile antiaérien syrien est d’ailleurs tombé dans le royaume hachémite.
D’après l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme [SOHR], les avions israéliens ont aussi attaqué des bases militaires dans le désert central syrien qui abritent des Iraniens, des soldats gouvernementaux et des miliciens du Hezbollah libanais.
Le flou est normal dans la situation qui prévaut, car il est voulu. Le porte-parole de Tsahal a susurré qu’ "ils ne connaissent pas complètement les résultats de notre attaque, et ils pourraient être surpris lorsqu’ils découvriront ce que nous avons visé".
En attendant, les Alaouites fêtent la perte du F-16 par Israël en se distribuant parmi des friandises dans la rue. C’est pour eux un exploit phénoménal, qu’aucun pays arabe n’avait réussi depuis les années 80. Sauf qu’aucun Israélien n’est mort, et que lorsque l’on fait la guerre, il faut s’attendre à perdre un avion par précipitation tous les 40 ans. Ils font la fête au soir d’une journée durant laquelle ils ont perdu au moins 300 soldats [alaouites, iraniens et libanais réunis], ainsi que la quasi-entièreté de leur système de défense antiaérienne.
A partir de 14h aujourd’hui, les postes de télévision des Syriens ont cessé de fonctionner. Leurs missiles aussi.
Aux premières heures de jeudi dernier, la même coalition avait déjà perdu 111 soldats sous les bombes américaines. A la Ména, les analystes stratégiques sont convaincus qu’il ne s’agit pas d’un concours de circonstances. Mais cela, ce n’est pas une breaking, c’est une analyse.
Pas plus que la provocation idiote de ce matin, qui a consisté à envoyer un drone pour servir de détonateur, n’est due au hasard. Nos voisins ne vont pas bien. Mais on s’en félicite, ce sont aussi nos ennemis. Le porte-parole de Tsahal a aussi déclaré que "ce qui était arrivé jusqu’à maintenant était moins qu’une guerre et plus qu’une confrontation". Reste aux barbares d’en-face de décider comment cela va continuer. Nous, nous sommes prêts à chacune des deux éventualités.