La militante pour les droits de l’homme Ahlam Akram : j’évite de fréquenter la mosquée
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Lors d’une intervention dans une émission télévisée de la chaîne Hewar, la militante palestino-britannique pour les droits de l’homme Ahlam Akram a affirmé que la fréquentation de la mosquée ne favorisait pas l’acceptation d’autrui. « J’ai cessé de me rendre à la mosquée », a-t-elle annoncé. « Pourquoi ? principalement à cause de la culture de l’incitation [à l’hostilité envers autrui]. »
Et d’ajouter : « Si nous croyons aux valeurs de la démocratie, nous devons respecter les lois britanniques, qui garantissent justice, égalité et liberté. » L’émission a été diffusée le 10 mars 2018. Extraits :
Ahlam Akram : La chose la plus importante que les nouveaux réfugiés doivent comprendre est que dans ce pays, leurs droits sont protégés et respectés. Votre identité n’est pas déterminée par la couleur de votre peau, votre apparence ou le hijabque vous portez. Ici, on se soucie plus de votre identité humaine que de votre apparence. La seule condition imposée est que vous ne deveniez pas un fardeau pour la société. Laissez-moi vous dire une chose : j’évite de me rendre à la mosquée, ou plutôt j’ai cessé d’aller à la moquée. Pourquoi ? Principalement à cause de la culture de l’incitation [à l’hostilité envers autrui qui y règne]. Deuxièmement, parce que quand je suis allée à la mosquée de Regent’s Park, j’ai dû passer par les toilettes pour gagner la section des femmes.
Un panéliste : Ces propos sont offensants. Peut-être cela vous est-il arrivé une fois, mais ce n’est pas ainsi dans toutes les mosquées.
Ahlam Akram : J’y suis allée à quelques reprises et j’ai vu et entendu la façon dont on me parlait en tant que femme, et comment on m’a dit de me cacher et de passer par les toilettes. J’aimerais le dire haut et fort : pour arriver dans la section des femmes de la mosquée de Regent’s Park, on passe par les toilettes. Comment suis-je censée le prendre ? […]
Modérateur : Qu’est-ce que vous voulez dire au juste ? Que la mosquée est un obstacle à l’intégration ou quoi ? Je voudrais comprendre.
Ahlam Akram : La mosquée joue un rôle très négatif dans le développement de…
Modérateur : La culture de l’acceptation d’autrui…
Ahlam Akram : Exactement.[…] Si nous croyons vraiment aux valeurs de la démocratie, comment se fait-il qu’il n’y ait pas de démocratie dans nos pays d’origine ?
Une panéliste : C’est un grand problème. C’est pourquoi nous avons besoin de révolutions.
Ahlam Akram : Si nous croyons aux valeurs de la démocratie, nous devons respecter les lois britanniques, car ces lois garantissent la justice, l’égalité et la liberté. La loi les garantit. Nous utilisons le mot [démocratie] facilement, comme s’il n’avait aucun sens. C’est la preuve de notre refus de nous soumettre à la loi britannique. Nous avons établi nos propres lois pour nos sociétés. […] Nos lois, qui découlent de notre culture et de notre religion, étaient adéptées il y a 1 400 ans, mais plus maintenant.
Modérateur : Je ne veux pas que nous en arrivions à offenser notre religion…
Ahlam Akram : Je n’offense pas l’islam. Vous m’avez mal comprise. […] Nous nous mentons à nous-mêmes. Nous disons tous que nous croyons aux valeurs de la démocratie, mais la démocratie est totalement absente de nos pays et de nos esprits. […]
« Intégration » ne signifie pas que mon fils ou ma fille n’auront aucun lien avec leur pays [d’origine]. Au contraire, il me semble que leurs sentiments et réflexions sur la question sont beaucoup plus profonds que les nôtres. Vous n’avez pas besoin de toujours raconter à votre fils ce qui est arrivé en Palestine. Ce qui compte, c’est la manière dont vous présentez les choses, et l’expérience individuelle. J’ai essayé d’emmener mes enfants en [Palestine] chaque année. Et effectivement, ils se sentent liés au pays par leur amour pour lui, pour son peuple et pour leur famille. Mais si vous me disiez de laisser mon fils vivre là-bas ou qu’il pourrait éventuellement y vivre, je le trouverais inconcevable. Inconcevable !