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Un goût de cendre dans la bouche..., par Eber Haddad

 

Au cours des siècles on a tué des Juifs pour toutes les raisons du monde surtout quand elles sont contradictoires. On les a tués parce qu’ils étaient riches ou pauvres, communistes ou capitalistes, parce qu’ils réussissent mais aussi parce qu’ils échouent, parce qu’ils voulaient rester dans un pays ou parce qu’ils voulaient le quitter, parce qu’ils étaient des étrangers mais aussi parce qu’ils étaient des citoyens, parce qu’ils étaient de gauche ou parce qu’ils étaient de droite, parce qu’ils étaient patriotes ou parce qu’ils étaient « cosmopolites », parce qu’ils protestaient ou parce qu’ils se résignaient mais en réalité tout simplement parce qu’ils étaient juifs. C’est irrationnel et obsessionnel mais c’est une réalité depuis 2000 ans. On a servi de punching-ball et de bouc émissaire à tous, Chrétiens et Musulmans, athées ou agnostiques, instruits ou illettrés, cultivés ou ignares, à ceux d’extrême-droite et à ceux d’extrême-gauche mais aussi ceux qui se disent modérés.

On n’est pourtant ni parfaits, ni abominables. On est comme tout le monde. Il y a parmi nous des personnes merveilleuses et des personnes détestables, des gens généreux et d’autres tout à fait pingres, des gentils et des méchants, des vertueux et des vicieux. 

Mais voilà l’antisémitisme est une maladie, grave, incurable dans la plupart des cas, mentale et physique, héréditaire et contagieuse, virale et bactérienne mais absolument nécessaire à tous ceux qui cherchent des excuses à leurs échecs ou à leurs manquements, à leurs bêtises ou à leurs erreurs, à ceux qui cherchent à assouvir leur haine et à ceux qui veulent des responsables à leurs malheurs ou à leur misère mentale, aux superstitieux, aux frustrés et aux envieux, maladie qui atteint même des gens dits « normaux ».

La tuerie de Pittsburgh n’est pas une première dans l’Histoire et malheureusement pas une dernière. C’est la suite d’une longue série de massacres, de pogromes, de persécutions et de génocides, aussi bien au levant qu’au couchant, en Europe de l’Est ou en Europe occidentale, avant Israël et depuis sa renaissance. Aussi bouleversé qu’on puisse être par le massacre de Pittsburgh, j’ai du mal à comprendre ceux qui en sont étonnés ou ceux qui veulent lui trouver des raisons circonstancielles. Vouloir politiser cette horreur montre qu’on n’a rien compris à ce qu’est l’antisémitisme et que toutes les excuses sont bonnes pour le justifier surtout quand il sert des visées politiques, économiques ou tout simplement psychotiques.

Pour l’heure je pense aux victimes, aux familles dévastées, à une communauté meurtrie et à la perte des illusions des enfants témoins de ce massacre.

PITTSBURGH : LES NOMS DES VICTIMES

Joyce Feinberg, 75
Rich Gotfried, 65
Rose Malinger, 97
Jerry Rabinowitz, 66
Cecil Rosenthal, 59
David Rosenthal, 54 (frères )
Bernice Simon, 84
Sylvan Simon, 86 (couple)
Daniel Stein, 71
Melvin Wax, 88
Irving Youngner, 69

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