Le roi «chante» l’hymne israélien à Agadir : les Marocains en colère
Par Karim B. – L’hymne national israélien a retenti à Agadir, lors d’une cérémonie de remise de médailles à l’occasion des championnats du monde de judo qui se tiennent au Maroc depuis vendredi. Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre des tribunes vides au moment où l’hymne de l’Etat israélien retentissait et son drapeau hissé sur un écran géant. Les Marocains présents ont choisi de quitter la salle pour ne pas cautionner la décision de leur roi de leur imposer un premier pas vers le rétablissement des relations avec l’Etat hébreu.
Des sources médiatiques évoquent des manifestations qui auraient eu lieu à Agadir pour protester contre ce piège tendu par Mohammed VI à ses sujets. Le réchauffement des relations entre Israël et de nombreux pays arabe est dans l’air. Et il va de soi qu’au Maghreb, ce sera le régime monarchique de Rabat qui officialisera le «retour à la normale» dans les rapports douteux qui ont toujours existé entre le palais – depuis Hassan II, voire avant – jusqu’à nos jours.
De nombreux témoignages historiques ont été sortis des archives qui démontrent que la monarchie alaouite a de tout temps collaboré avec Tel-Aviv, tandis que des preuves existent sur la collusion entre les services secrets israéliens et le Makhzen. La dernière révélation en date émane de l’ancien Premier ministre marocain Abderrahmane Youssoufi, qui dévoile, dans ses mémoires parues ce vendredi, l’implication du Mossad israélien et de la DGSE française dans l’enlèvement et la disparition de l’opposant Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris.
Le Maroc, qui n’agit jamais sans l’aval de ses bailleurs de fonds du Golfe, emboîte ainsi le pas à l’Arabie Saoudite et ouvre la voie à une normalisation en marche avec Israël. Le roi Salman, qui vient d’autoriser les avions des compagnies desservant l’aéroport de Tel-Aviv David-Ben-Gourion à survoler son espace aérien, ne peut pas ne pas avoir été consulté par son protégé Mohammed VI avant de prendre le risque de souffler sur les braises cependant que le Maroc d’en bas ne décolère pas.
K. B.