LA HAINE EN LIGNE, LE LOT QUOTIDIEN D’UN FRANÇAIS SUR DEUX
87% des internautes français attendent des pouvoirs publics plus de fermeté pour endiguer les discours haineux en ligne.
Il suffit parfois d’une tournure de phrase un peu trop audacieuse pour les voir s’accumuler. Les commentaires haineux sont devenus monnaie courante sur les réseaux sociaux. 53% des Français disent en avoir été victimes ou témoins, d’après un sondage Opinion Way publié ce 12 décembre. Parmi eux, 44% affirment avoir fait les frais d’insultes racistes et sexistes.
En première ligne, les 18-24 ans sont 68% à avoir déjà vu apparaître des propos agressifs à leur égard. Les jeunes générations sont aussi plus nombreuses à faire remonter ce type de contenus pour les voir supprimés. 68% des moins de 35 ans déclarent les signaler directement, contre 20% pour la moyenne, tous âges confondus.
Le secours de l'Etat
Pour le millier de Français sollicités, il incombe aux grandes plateformes d’être plus efficaces dans la lutte contre les propos haineux. Facebook, Twitter et Google, proposent déjà, à leur manière, des solutions pour les repérer automatiquement ou les faire disparaître, sur la base d’un signalement. Ces efforts n’empêchent pas le cyberharcèlement pour autant. Tant et si bien que 87% des personnes interrogées en appellent aux pouvoirs publics pour endiguer le phénomène.
Publié en septembre dernier, un rapport parlementaire va en ce sens. Il propose de modifier la loi française pour que les plateformes Web suppriment les contenus racistes et antisémites plus rapidement. Fin septembre, le gouvernement avait par ailleurs signalé son intention de "reciviliser Internet".
L’Allemagne a déjà franchi le pas et réserve une amende de 50 millions d’euros aux services Web qui ne respectent pas un délai de vingt-quatre heures pour faire disparaître ces insultes. Mais, comme le rappelait le cabinet de Mounir Mahjoubi auprès de BFM Tech, cette législation mène à la suppression de contenus qui ne méritent pas ce sort.