“Gilets Jaunes”: un sondage inquiétant pour les Juifs de France
Le vandalisme qui s’est produit lundi nuit dans le cimetière juif de Quatzenheim dans le Bas-Rhin, avec près de cent tombes renversées et des graffitis antisémites, est sans aucun doute lié à l’expression de l’antisémitisme qui s’est une nouvelle fois réveillée en France avec les débordements de certains Gilets Jaunes. L’agression odieuse dont a été victime le philosophe Alain Finkielkraut a constitué l’épisode le plus symbolique et douloureux dans la levée des tabous et la libération de la parole antisémite, avec les actes qui en découlent inévitablement.
Après des déclarations et actes antisémites liés directement aux Gilets Jaunes, un sondage a été réalisé par un institut français auprès de ces protestataires pour savoir jusqu’à quel point les idées antisémites étaient présentes chez eux. Le résultat est stupéfiant: près de la moitié des Gilets Jaunes interrogés ont dit croire en la théorie d’une “conspiration sioniste mondiale”!
Cette forme d’antisémitisme, très classique, se rajoute ainsi à celle exprimée aujourd’hui en France par les milieux islamiques et ceux de l’extrême droite classique. Elle n’en n’est pas moins dangereuse car elle est liée au phénomène classique et trop connu du bouc-émissaire qui a toujours servi d’exutoire pour les population qui se sentent délaissées ou en déclassement social et qui cherchent des coupables idéaux à leur détresse: le Juifm aujourd’hui revêtu de son habit de “sionisme international”.
Certes, à son départ, le mouvement des Gilets Jaunes n’était pas du tout de nature antisémitme. Mais il ne faut pas oublier, comme le dit l’historien Laurent Joly, spécialiste de l’antisémitisme, que le Boulangisme, grand mouvement de protestation populaire de la fin du 19e siècle fut peu à peu infiltré par des éléments antisémites qui y instillèrent leur venin.
La “haine des élites, du ‘système’, de la finance et de la République” exprimées par le peuple en colère finit toujours par trouver un dérivatif facile…