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A Marrakech, musulmans et juifs partagent un ftour à la synagogue Beth-El

Après la prière du Maghreb effectuée, elle aussi, dans la synagogue.

 

VIVRE ENSEMBLE - Après l’initiative “Plantons la Fraternité” partagée dans plusieurs ville du Maroc et à l’étranger, le vivre-ensemble a une nouvelle fois rayonné dans le royaume. Ce 21 mai, musulmans et juifs ont partagé la rupture du jeûne à la synagogue Beth-El de Marrakech.

L’initiative, lancée il y a quatre ans par l’association Mimouna, a été portée cette année par la communauté juive de la ville ocre et son président, Jacky Kadoch. “C’est la troisième année que nous organisons un ftour pendant ramadan”, raconte-t-il au HuffPost Maroc. Près de 220 personnes, dont le wali, le préfet, et les commandants de la région, se sont réunis dans la synagogue Beth-El “dont le nom signifie la maison de dieu”. “Un pur bonheur de se retrouver tous ensemble, pour un dîner partagé en famille, qui n’avait rien d’officiel”, souligne Jacky Kadoch.

 

En début de soirée, des colombes, symboles de paix, ont été lancées dans le ciel. Puis la rupture du jeûne a sonné et les invités ont partagé dattes et verres de lait. “Quelques minutes après, il y a la prière. Puisque le ftour se faisait dans la grande cour de la synagogue, j’ai spontanément proposé à l’imam qui était présent s’il voulait réaliser la prière à l’intérieur de la synagogue. Ce qu’il a accepté avec beaucoup d’engouement”, raconte le président de la communauté juive. Les invités présents ont prié devant l’Arche sainte de Beth-El, où sont conservés les rouleaux de la Torah. 

“Après la prière, nous avons béni le Maroc et tout particulièrement le roi Mohammed VI et sa famille. Puis nous sommes ressortis pour un merveilleux dîner”, ajoute Jacky Kadoch. 

 

Depuis quelques années, le Maroc tend à s’ériger en modèle de dialogue et de partage entre les trois religions monothéistes. La venue du pape François à la fin du mois de mars à Rabat s’inscrivait dans cette dynamique, que le roi Mohammed VI et le chef de l’Eglise catholique n’ont pas manqué de rappeler dans leurs discours.

Le ftour partagé ce 21 mai à Marrakech est un rappel de cette notion de vivre-ensemble, souligne Jacky Kadoch. ”‘Rappel’. J’insiste sur ce terme parce que le vivre-ensemble est quelque chose de naturel dans notre éducation, c’est quelque chose avec lequel nous avons grandi. Quand j’étais adolescent et que nous revenions de l’école, nous allions chez nos amis musulmans marocains prendre un thé et des gâteaux, ou ils venaient chez nous. On a grandi comme ça. Il n’y a rien de nouveau aujourd’hui”, souligne le président de la communauté juive de Marrakech. 

Le monde a simplement un peu changé, constate Jacky Kadoch. “Il y a des tensions. Parfois, on regarde la communauté juive d’un autre oeil parce qu’il y a malheureusement ce souci que nous vivons et ressentons tous, la question palestinienne, pour laquelle nous prions tous les jours pour que ça s’arrange, pour que tout le monde trouve un espace pour vivre sereinement”. 

Pour lui, le Maroc reste cependant un pays exemple. D’abord grâce à la politique menée par le roi Mohammed VI, qui “encourage à ce qu’il y ait de plus en plus de rencontres entre les différentes religions et les enfants d’Abraham, les réfections des vieilles synagogues, la restauration de tous ces vieux mellah juifs”. Aussi, parce que aujourd’hui, ”on s’active de plus en plus pour la fraternité, et c’est extraordinaire qu’il y ait cet engouement, affirme Jacky Kadoch. “Tous les Marocains en sont sensibles. Et même les étrangers puisque de nombreux juifs viennent visiter le pays. Le Maroc est un pays exemple”.

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