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La musique adoucit les cœurs selon Philippe Hayat

Critique 

Un orphelin juif tunisien, des joueurs de jazz noirs américains réunis par la magie d’une clarinette dans le dernier livre de Philippe Hayat, Où bat le cœur du monde.

  • Stéphanie Janicot, 

• Où bat le cœur du monde

Calmann-Lévy

de Philippe HayatCalmann-Lévy, 430 p., 20,50 €

Les grandes belles histoires ne sont pas légion en cette rentrée littéraire qui préfère souvent les sujets intimes portés par des écritures singulières. C’est pourquoi ceux qui aiment les fresques romanesques seront comblés par ce lyrique roman.

Tunis, années 1930. Darius, fils unique d’un couple juif, est un enfant féru des livres peuplant la librairie de son père. Les litanies s’élevant de la synagogue l’effraient un peu. Pourquoi tant de douleur s’échappe-t-elle de l’histoire de son peuple ? Cette question, hélas, ne tarde pas à trouver sa réponse. De violentes émeutes éclatent dans son quartier, la librairie du père est saccagée et l’homme massacré. Darius tente tant bien que mal de soulager sa maman éplorée en répondant à ses attentes.

Mais la bonne volonté ne fait pas tout. La tragédie a rendu l’orphelin muet. Ce n’est pas dans les études qu’il va trouver sa consolation mais dans le son profond et mélodieux d’une clarinette. L’instrument devient son amie, son salut et la voix qu’il a perdue. Au grand dam de sa mère qui ne cessera de l’en détacher.

Le mirage américain

Un air américain souffle sur l’après-guerre, y compris en Afrique du Nord, qui charrie avec lui les GI, les chewing-gums, les musiciens noirs et le jazz. Il n’en faudra pas plus pour que Darius associe sa nouvelle passion à un espoir plus grand que lui : tenter sa chance aux États-Unis. Mais comme le disait si bien Claude Nougaro : « Armstrong je ne suis pas noir, je suis blanc de peau. Quand on veut chanter l’espoir quel manque de pot ! »

Darius va vite se rendre compte que l’Amérique est rude pour les petits juifs joueurs de jazz. Au plus sombre de la détresse de Darius, perdu dans les bas-fonds de New York, va surgir Dinah, une étudiante noire. Ensemble, ils traverseront la deuxième moitié du siècle pour porter haut la mélodie du bonheur et du souvenir.

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