Du Rêve Chinois à la Tourmente Mondiale
Par Albert Soued
Religion et Courants Religieux en Chine
L’Etat chinois a toujours exercé un contrôle strict sur tous les groupes susceptibles de constituer une menace pour le pouvoir et la société et mis au pas les sectes et écoles trop actives, n’accordant qu’exceptionnellement l’exclusivité à un culte.
Après avoir été interdite en 1949, après la prise du pouvoir par le Parti Communiste Chinois (PCC), la religion se développe en Chine populaire, depuis 1978, sous le contrôle de l'État et seules cinq religions ont un statut officiel : le taoïsme, le bouddhisme, l’islam, ainsi que le christianisme sous les formes du protestantisme et du catholicisme.
La “religion populaire” et les nouveaux mouvements religieux, dont Falun Gong, n’apparaissent pas clairement, de même que les différences de courants au sein du bouddhisme, de l’islam ou du protestantisme. Et certains courants font même l’objet de répressions et persécutions qui poussent les pratiquants à taire leur appartenance religieuse.
Depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013, la répression de l’islam, du christianisme et du bouddhisme tibétain est de plus en plus brutale. L’objectif du Parti est d’avoir un contrôle total sur les cultes, au point de réécrire la Bible, le Coran et les sutras bouddhiques pour les adapter à l’idéologie communiste.
Les caméras, les contrôles d’identité, la reconnaissance faciale sont désormais courants à l’entrée des édifices religieux, qui doivent arborer le drapeau chinois et mettre en évidence la photo de Xi Jinping. Selon le site “Bitter Winter”, qui collecte des informations en Chine, des mesures supplémentaires sont données au niveau local, “des primes sont promises à ceux qui dénoncent les activités religieuses illégales ».
La Religion traditionnelle chinoise regroupe les taoïstes (14%) et les pratiquants de la “religion populaire” ou “culte des dieux et des ancêtres” (56%), soit une majorité de 70%. Le reste se partage entre Bouddhisme: 14%, Chrétienté: 2,4%, Islam: 3,6%, Athées et autres rites: 10%.
- Dans “la religion populaire”, le Ciel, parfois personnifié, la Terre et les ancêtres apparaissent assez tôt comme des objets de culte qui subsistent jusqu'à nos jours.
Le roi tire son pouvoir du mandat conféré par le Ciel.
La forme du sinogramme wang 王 (roi), représenterait le lien avec le Ciel qu'incarne le souverain, « fils du Ciel » (tianzi). Le Ciel est de nos jours personnifié sous le nom de Tiangong « Seigneur du Ciel ». L'Empereur de jade, divinité suprême de certaines écoles taoïstes, lui est souvent identifié. Profondément transformé, le culte de la Terre s'est reporté sur le Dieu du sol, parfois mentionné sur des stèles sous le nom de l'ancienne divinité Houtu.
La Chine a vu se développer une religion polythéiste dont les dieux, d'origine locale ou importés, sont considérés comme des humains déifiés après leur mort, même quand manifestement leur biographie terrestre est une invention ultérieure au culte.
La diffusion du système mandarinal et sa pérennité ont donné progressivement au monde des dieux l'aspect d'une bureaucratie céleste, avec l'apparition de dieux fonctionnaires, et l'attribution par l'empereur de titres aux divinités des principaux temples. Sans canon ni clergé, les groupes de disciples reçoivent d'un maître un enseignement technique ou spéculatif. Dans un système syncrétiste, les maîtres taoïstes sont en charge des rituels de la religion chinoise, assistés ou remplacés par les moines bouddhistes pour les rites funéraires.
- Le taoïsme, ou plutôt les courants taoïstes, sont apparus à partir du 2ème s., inspirés par les courants du Yin et yang et des « Cinq éléments », ainsi que par les écrits du philosophe Lao Tseu datant du milieu du 1er millénaire av. l’ère courante, dont le fameux Livre de la Voie et de la Vertu (Tao Tö King), est, avec le Livre des Mutations (Yi Jing), aux sources de l'ésotérisme chinois. Des écoles transmettent de maître à disciple des techniques d'ascèse, des rituels, des enseignements religieux. Chacune propose sa « voie » ou son courant Tao. Il y aurait aujourd'hui plus de 1 500 temples taoïstes en Chine.
- Comme toutes les religions étrangères, le bouddhisme a pénétré en Chine par la route de la soie. Ses débuts officiels datent de l'arrivée en 67 de deux moines venant de l’Ouest. Le roi Ming de la dynastie Han (-202 à 220) fut à l'origine du « Temple du Cheval blanc », premier centre chinois d'études bouddhiques établi en Chine. Un siècle plus tard, An shi gao, moine parthe, y vint pour entamer un travail de traduction systématique des sûtras, en commençant par le Sūtra en quarante-deux articles que la légende prétend rapporté d'Afghanistan sous les Han par des envoyés de l'empereur. Les écoles bouddhistes « authentiques » jouissent aujourd’hui d'un grand prestige, dû à l'image internationale favorable de cette religion et à l'élévation du niveau d'éducation, qui met l'étude des sûtras à la portée d'un plus grand nombre de fidèles. Le bouddhisme vajrayāna tibétain, est également très en vogue.
Depuis 2014, vénérer le dalaï-lama au Tibet est assimilé à un séparatisme. Le bouddhisme tibétain fait l’objet d’une offensive massive. Ainsi les autorités font débarquer des bus de touristes pendant les rituels sacrés, des stupas servent de ronds-points et des moulins à prières décorent les lampadaires. En plus d’interdire les financements étrangers, de superviser la formation des moines et de limiter leurs déplacements, de ficher les fidèles, l’Etat oblige les organisations religieuses à «promouvoir l’idéologie du Parti communiste», «soutenir la direction du Parti» et « informer sur l’excellente culture traditionnelle chinoise».
- Fondé sur l'enseignement de la vie de Confucius, notamment à travers ses Entretiens et les ouvrages de ses disciples tels que Mencius, le confucianisme (rujiao) a été érigé dans le passé en doctrine d'État, trouvant son paroxysme sous la dynastie Song (960-1279). Historiquement, le confucianisme a cependant contribué à imposer l'idéologie des « cinq relations » entre sujets, destinée à affermir l'ordre social et le lien cosmique entre la position hiérarchique et la vertu céleste. Il s'agit d’abord d’une doctrine morale, sociale et politique, et non d'une religion.
Le confucianisme est avec le taoïsme et le bouddhisme l'une des trois grandes écoles de pensée que reconnait la tradition chinoise.
- Les premières traces de la culture chrétienne en Chine remontent à la découverte de stèles nestoriennes du 7ème siècle. Puis des franciscains vinrent au 13ème siècle, dont l'activité missionnaire fut interrompue un siècle plus tard sur ordre de l'empereur.
C'est à partir des missionnaires jésuites, tout d'abord portugais, que des contacts réguliers ont été entretenus entre le monde chinois et et le monde occidental, la Chine restant relativement imperméable aux velléités prosélytes chrétiennes.
Le protestantisme a été introduit à partir des guerres de l'opium par des missionnaires britanniques, puis américains.
Il y a plus de 4 600 églises et sites de réunion catholiques et 12 000 temples et plus de 25 000 lieux de culte protestant. L'Église orthodoxe est présente pour répondre aux besoins des Chinois d'origine russe, installés dans les confins Nord et Ouest du pays, mais reste très marginale. On compte environ 33 millions de chrétiens en majorité protestants.
Les catholiques de Chine continentale subissent une répression depuis l’arrivée au pouvoir de Mao, puis la mise en place de l’Église patriotique (1951). Ils subissent les affres du matérialisme athée porté par un gouvernement qui cherche à supprimer toute divergence spirituelle. Lors du dernier congrès du PCC, les autorités ont appelé les représentants du culte à revoir la traduction des textes sacrés, pour qu’elle colle davantage à la doctrine de Pékin…
- L'islam a pénétré en Chine au 7ème s., avec des marchands persans, suivant la route de la soie. La plus grande partie des musulmans habite dans les régions autonomes du Ningxia et du Xinjiang, où ils appartiennent à 2 minorités nationales de langue turque : les Ouïghours et les Kazakhs. La principale ethnie musulmane est celle des Hui, de langue chinoise et physiquement indiscernable des Han.
La première mosquée aurait été construite par Saad Lebid Alhabshi dès les premiers temps de l'islam à Quanzhou dans le Fujian sous le nom de Qilinsi, « Temple du qilin ». Abu Waqqas aurait construit à Canton en 627 un simple minaret, servant aussi de phare appelé Guangta (tour lumineuse).
L“islam” est nommé “religion des Hui” (huijiao), les mosquées se nomment “temple de pureté et de vérité” (qingzhensi ). On compte aujourd'hui près de 30 000 mosquées dans le pays, et on estime le nombre de musulmans en Chine entre 50 et 80 millions.
Aujourd’hui au moins un million de Ouïgours et membres d’autres minorités musulmanes sont détenus dans des camps d’internement dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, selon l’Organisation des Nations unies. Mélange de camp militaire et de prison secrète, le système est sans aucun recours possible pour les détenus et leur famille. La Chine utilise la « big data », l’analyse informatisée de gigantesques bases de données, pour exercer une surveillance totale et permanente de la population du Xinjiang.
Conclusion
La répression contre les chrétiens et les musulmans n’est pas conjoncturelle et elle n’est pas une lubie du président à vie Xi Jiping. Elle est consubstantielle à la nature du régime, même si un dirigeant peut actionner le levier répressif avec plus ou moins de détermination. S’il n’y a pas de liberté économique et politique alors, nécessairement, il n’y a pas non plus de liberté religieuse.
À cela s’ajoute la réactivation idéologique du régime chinois. Xi Jiping se place dans la continuité de Mao. Il a initié un grand mouvement de sinisation, qu’il faut entendre comme une intensification de l’endoctrinement maoïste. Cette politique a amené à commémorer les 70 ans du PCC, le 1er octobre 2019, d’autre part à vouloir faire de la Chine la première puissance mondiale en 2049, pour le centenaire du PCC.
Le virus Covid-19 s’est échappé “accidentellement et non intentionnellement” d’un laboratoire de recherche avancée à Wuhan, à ce moment là précisément.
Les Empereurs
L'empereur (Huángdì) devient le dirigeant de la Chine depuis la dynastie Qin en -221 jusqu'à la chute de la dynastie Qing en 1912. Il y a eu près de 400 empereurs et 19 dynasties après la dynastie Zhou (-1047 à -256) constituée de rois (wang).
Le titre d'empereur était héréditaire, et passait traditionnellement de père en fils aîné, dans chaque dynastie. Il y avait aussi quelques cas où le trône allait à un frère cadet de l'empereur, si celui-ci venait à mourir sans héritier mâle.
Certains se sont proclamés eux-mêmes empereurs et ont fondé leur propre empire, en opposition à la légitimité de l'empereur régnant.
La famille impériale était formée de l'empereur, qui en était le chef, et de l'impératrice en tant que première épouse et Mère de la nation. De plus, l'empereur avait d'autres épouses et des concubines, qui figuraient par ordre d'importance dans un harem, où l'impératrice régnait sans partage.
En tant que représentant du Ciel sur terre, l'empereur exerçait un pouvoir absolu sur toutes les affaires, petites ou grandes, qui se déroulaient sous le Ciel. Son mandat pour gouverner était considéré comme un mandat divin et prédestiné. Contrairement aux relations internationales modernes, l'Empereur de Chine n'était pas considéré en Extrême-Orient comme étant simplement le chef d'un état parmi d'autres, mais aussi comme le seul et unique chef suprême de l'ensemble du monde civilisé.
Il n’est pas question ici d’analyser ou de décrire le règne de 400 empereurs, règne fait de guerres, attentats, trahisons et assassinats, mais aussi de fermeture vis-à-vis du monde extérieur. Mais le 1er empereur, qui était aussi le dernier roi, mérite qu’on s’y attarde.
Le dernier roi de la dynastie Zhou, Qin Shi Huang (- 259 à -210) fut d'abord le roi de Qin de -247 à -221. Il mit fin à la période féodale en conquérant un à un l'ensemble des Royaumes combattants et devint l'unificateur de l'empire de Chine, et par conséquent l'empereur fondateur de la dynastie Qin (- 221 à - 207).
Ce 1er empereur standardisa l'écriture, la langue, la monnaie, les poids et les mesures et il est perçu comme le père de la Grande Muraille de Chine. Pourtant, si son œuvre posa les bases de la période impériale chinoise, c'est pour le caractère cruel et autoritaire de son règne que l'on se souvient surtout de lui. Sa dynastie lui survécut moins de trois ans, à la suite de quoi le pays replongea dans une guerre civile que seul le fondateur de la dynastie Han parvint finalement à éteindre. On le connaît principalement par les Annales Historiques de Sima Qian - La redécouverte en 1974 de son monumental mausolée à Xi'an et de ses 7000 soldats en terre cuite fascine aujourd'hui encore les archéologues autant que le public du monde entier.
L'autorité du souverain se fondait sur le respect d'un code pénal édicté. L'octroi des récompenses n'était pas motivé par le mérite, mais par l'obéissance.
Qin Shi Huang est l'image d'un tyran cruel et sanguinaire, à l'ambition démesurée, qui s’est s'attiré l'opprobre unanime du monde des lettrés pour avoir exécuté certains d'entre eux et avoir tenté d'écraser toute opposition intellectuelle par la proscription des livres. L'empire de Qin Shi Huangdi ne tint que par son autorité quasi incontestée. Les lois implacables, le haut coût en vie humaine de la politique impériale et la destitution de l'ancienne noblesse engendrèrent un mécontentement populaire général, et de nombreuses rébellions éclatèrent dès sa mort.
L'empire Qin ne survécut pas trois ans à la mort de son initiateur.
L’Armée et les Guerres
L’armée du dernier roi et 1er empereur
Le dernier roi et 1er Empereur a réussi à enrôler des hommes dans plusieurs des ethnies du pays. Forte de plus d'un siècle d'expérience et de traditions, l'armée de Qin Shi Huang compte dans ses rangs, au plus fort de la guerre de conquête, un nombre impressionnant de recrues, jusqu'à un million d'hommes, ce qui correspondrait au chiffre de l'ensemble des hommes mobilisables à l’époque. Elle est composée de trois corps : l'infanterie, qui représente l'essentiel des forces, la charrerie, moins exploitée qu'aux époques précédentes, et la cavalerie, force appréciable, mais qui n'est pas encore utilisée, comme dans les époques suivantes. Les coiffures et les couvre-chefs contribuent à dissocier les compagnies, et à marquer la hiérarchie, comme d'autres signes distinctifs sur les vêtements et les armures. Avec la même efficacité que dans les autres domaines, les vêtements sont étudiés et les armures sont adaptées, par leurs poids et leurs formes, à chaque corps d'armée.
Les armes de bronze sont produites en quantité quasi-industrielle et marquées selon les fonderies d'origine ou les garnisons qui les reçoivent. Les épées en fer ont des lames longues et fines. L'armée est dotée d'armes d'excellente qualité, tout au moins pour les élites : celles des soldats de terre cuite qu'on trouvera plus tard dans le mausolée du futur empereur ont les tranchants enduits d'une solution au chrome qui améliore considérablement leur résistance à l'usure et à la corrosion. Les mécanismes d'arbalète, également en fer, nécessitent deux hommes pour leur utilisation, mais leur visée précise reste redoutable jusqu'à 300 mètres. On mentionne d'autres armes étonnantes pour l'époque, comme une baliste à répétition, capable d'envoyer deux à trois carreaux de bronze par seconde.
Les généraux qui encadrent l’armée ne sont pas forcément issus de la noblesse, mais choisis parmi les soldats. Dans la recherche d'efficacité caractéristique de l'État de Qin, les combattants sont promus selon le nombre de tués et les têtes d'ennemis ramenées du champ de bataille sont comptabilisées. Ce système méritocratique, offre de nombreux avantages qui servent les intérêts du souverain : il limite naturellement le pouvoir de l'aristocratie, permet de distinguer et d'exploiter les meilleurs éléments, et motive les troupes.
L'armée de Qin était la plus crainte des Royaumes combattants, à juste titre, et chacune de ses victoires a accru encore davantage le sentiment qu'elle inspire. Le souverain suit le programme préconisé par son conseiller Li Si, désormais ministre de Qin : frapper rapidement le royaume faible et limitrophe de Han afin d'effrayer les autres royaumes ; dépenser généreusement pour soudoyer les ministres influents des États rivaux, et même pour éliminer les personnalités constituant les principaux obstacles à l'unification.
Sima Qian dans Qin Shihuang : « Le roi de Qin est un homme au nez proéminent, aux yeux larges, à la poitrine d’oiseau de proie ; il a la voix du chacal ; il est peu bienfaisant et a le cœur d’un tigre ou d’un loup. Tant qu’il se trouve embarrassé, il lui est facile de se soumettre aux hommes ; quand il aura atteint son but, il lui sera également aisé de dévorer les hommes »
Suivent 19 siècles de guerres intestines et de révoltes sous 19 dynasties et 400 empereurs. Nous ne décrirons que celles des 2 derniers siècles, lorsque des troupes étrangères sont impliquées.
Les Révoltes et les Guerres
L’histoire militaire de la Chine de 1832 à 1949 est marquée par la lutte de l'Empire du Milieu contre les puissances occidentales et l'Empire du Japon, et par plusieurs révoltes populaires qui aboutiront à la guerre civile et à la chute du pouvoir impérial et se termineront, après la Seconde Guerre mondiale, par l'avènement de la République populaire de Chine.
La Chine est un empire plutôt fermé sur lui-même, autant commercialement que dans le domaine de l’échange des idées et des innovations. Ceci est dû à un protectionnisme strict appliqué par la bureaucratie impériale, idéologiquement soutenu à la fois par les élites, soucieuses de ne pas ébranler les rites d’une société traditionnelle très conservatrice et par la population qu'une méfiance extrême, confinant à la xénophobie, maintient à distance de l’étranger. Les Chinois n’ont aucun intérêt à acheter des produits étrangers, inconnus, imparfaits par essence et non conformes aux rites, même s’ils sont utiles.
Les diverses tentatives des étrangers d’établir des comptoirs et de faire du commerce avec l'Empire, qui se considère au centre du monde, n’ont jamais été fructueuses : ségrégation, brimades, interdiction de communiquer avec la population, arbitraire impérial, taxation frauduleuse, confiscation de biens, … Au cours des siècles, la Chine n’a permis l’ouverture vers l’extérieur que de quelques ports comme Canton.
De plus, étant autosuffisante, la Chine ne veut pas d’échange « marchandise contre marchandise », mais exige d’être payée en monnaie d’argent uniquement. Ceci n’est pas au goût des Britanniques qui, contrairement aux Espagnols, -- qui ont du métal argent grâce à leurs colonies en Amérique du Sud et au Mexique, -- ont peu d’argent et beaucoup de marchandises à vendre, venant principalement de leurs colonies aux Indes.
Pour répondre à la demande locale, les Britanniques achètent d’énormes quantités de thé aux Chinois. Ces derniers, voyant que le commerce du thé est très lucratif, étendent leurs plantations au détriment d’autres cultures, principalement celle du coton. Ce déséquilibre fait sortir la Chine de l'autarcie et le pays doit accepter les échanges de marchandises.
La première guerre de l'opium est un conflit militaire, motivé par des raisons commerciales, entre le Royaume-Uni et l’empire Qing de 1839 à 1842. Ce conflit est considéré comme la première manifestation du déclin de l’empire de Chine, incapable de résister à l'Occident. Face à l'impérialisme tant occidental que nippon, la Chine, connait une longue période d’instabilité et d'affaiblissement de sa souveraineté.
Cette période de l'histoire chinoise est jalonnée par l'extension des concessions territoriales aux puissances étrangères, des défaites militaires majeures notamment lors de la première et de la seconde guerre contre le Japon, et lors de la guerre avec la France. Ce déclin entraîne la chute du système impérial, remplacé en 1912 par la République de Chine, et finalement, la proclamation de la République populaire de Chine en 1949.
Les Chinois connaissent déjà l’opium comme analgésique, mais à partir du17ème siècle, ils l’utilisent comme drogue ou stimulant. L’opium provient d’Inde, et les Portugais sont les premiers à leur en vendre. Les Britanniques se lancent dans ce commerce lucratif qui se développe : en 1729, environ 200 caisses d’opium entrent chaque année en Chine. A la fin du 18ème siècle, le chiffre dépasse les 4 000 unités, et en 1838, plus de 40 000 caisses sont vendues par les Américains et les Britanniques.
Les Britanniques exigent d’être payés en lingots d'argent, récupérant ainsi le précieux métal précédemment cédé dans le commerce du thé. La balance commerciale entre la Chine et l'Empire britannique s'inverse spectaculairement en faveur des Britanniques. La corruption des fonctionnaires chinois contrôlant le trafic de drogue devient préoccupante, pendant que la drogue provoque des ravages dans la population. L'Empereur décide alors de réagir en s’en prenant aux intérêts britanniques.
Il commence par interdire de fumer l'opium. Comme le trafic continue, l’Empereur refuse de se laisser forcer la main à cause de l’opium, et préfère fermer son pays aux commerçants et aux missionnaires européens.
La Compagnie britannique des Indes orientales (East India Company) décide alors de contourner l’interdiction et augmenter ses ventes illégales d’opium en Chine. Celles-ci passent de 100 tonnes vers 1800 à 2 600 en 1838. Le commerce des Britanniques en Chine devient enfin excédentaire. En 1835, il y a 2 millions de fumeurs d’opium en Chine.
En 1839, l’Empereur décide de détruire la drogue saisie, soit 20 291 caisses contenant 1 188 tonnes. Il édicte un règlement imposant la fouille des bateaux étrangers entrant dans les eaux territoriales chinoises. Au nom de la défense du commerce, Lord Melbourne, le 1er ministre de la reine Victoria, convainc le Parlement britannique d’envoyer un corps expéditionnaire à Canton, déclenchant du même coup la première guerre de l’opium.
Les Britanniques conquièrent Hong Kong et en font une tête de pont. Leurs 2 croiseurs modernes défont 29 navires chinois et ils capturent la voie maritime entre Hong Kong et Canton. Les Britanniques revendiquent la reprise du commerce avec le Royaume-Uni (5 nouveaux ports leur sont ouverts), le remboursement des stocks d’opium détruits et la suzeraineté sur Hong Kong. Ils obtiennent de plus deux avantages juridiques : le droit de la juridiction consulaire, c’est-à-dire qu’en cas de litige entre un Chinois et un Britannique, une juridiction britannique tranchera sur la base des lois britanniques ; et la clause de la nation la plus favorisée, c’est-à-dire que si la Chine signe un traité avec une autre puissance, le privilège accordé à la nation en question sera également accordé au Royaume-Uni.
Les États-Unis d'Amérique et la France demandent et obtiennent les mêmes privilèges que ceux accordés au Royaume-Uni. De plus Shanghai devient une concession française en 1849.
Le commerce thé v/ opium augmente et se diversifie au détriment de la Chine. La monnaie d’argent se raréfie, sa valeur augmente au détriment de la monnaie en cuivre. L’inflation augmente et la population se drogue et s’appauvrit. À la campagne, les paysans s’endettent de plus en plus auprès des propriétaires fonciers. Les paysans mendient, se font bandits, rejoignent des sociétés secrètes. En ville, le sort des artisans n’est guère plus enviable, car les impôts doublent et le chômage augmente. Entre 1841 et 1849, on dénombre 100 soulèvements populaires.
La révolte des Taiping est un soulèvement majeur qui eut lieu dans le sud, puis le centre de la Chine, entre 1851 et 1864. La dynastie des Qing mit près de 15 ans à venir à bout de cette révolte qui tire son nom du royaume que les rebelles avaient fondé, le Taiping Tian Guo, ou « Royaume céleste de la Grande Paix »- Cette « grande paix » a entraîné la mort de 15% de la population, qui est passée de 410 millions à 350 millions. Un certain Hong Xiuquan s’est fait passer pour un messie sino-chrétien et a fondé une secte avec des règles strictes qui a fait mouche dans une société ravagée par une crise alimentaire et de graves difficultés économiques, liées à des catastrophes naturelles.
Cette guerre civile totale est considérée comme l'un des conflits les plus meurtriers de toute l'Histoire. Certains historiens considèrent que le mouvement Taiping préfigure la révolution communiste par ses aspects sociaux et ses concepts égalitaires. On y remarque surtout un rapprochement avec l'idéologie marxiste qui promeut l'absolutisme de "l'État", qui contrôle tout.
La seconde guerre de l'opium dura de 1856 à 1860 et opposa la Chine à la France et au Royaume-Uni, soutenus par les États-Unis et la Russie. Cette guerre peut être vue comme le prolongement de la première guerre de l'opium dans laquelle ces puissances désiraient imposer à l'empire mandchou de la dynastie Qing l'autorisation du commerce de l'opium, d'où le nom que l'on lui a attribué.
Prenant le prétexte d’une fouille d’un navire anglais par la police chinoise, la Chine est envahie par les forces franco-britanniques et la capitale Pékin tombe et elle est pillée.
Les puissances européennes demandent alors à étendre leur commerce vers le Nord et vers l’intérieur de la Chine. Dix ports chinois supplémentaires seront ouverts au commerce étranger et les navires, y compris les navires commerciaux ont le droit de naviguer librement sur le Yangzi Jiang. Le Royaume-Uni, la France, la Russie et les États-Unis auront le droit d’établir des missions diplomatiques à Pékin, jusque-là, cité interdite. La Chine doit payer des indemnités au Royaume-Uni, à la France et aux marchands britanniques pour la destruction de leurs propriétés.
La Russie gagne la rive gauche du fleuve Yangzi Jiang, ainsi que le contrôle d’un territoire hors gel le long de la côte Pacifique, de plus d'un million de kilomètres carrés, où elle fonde la ville de Vladivostok en 1860. La Chine perd l’Annam au profit de la France et la Corée devient indépendante.
L’opium est légalisé. L’empire chinois a donc perdu toute sa puissance à cause des guerres de l’opium. Leurs conséquences ont été catastrophiques pour le pays, qui mettra des décennies à s’en remettre. La 2ème guerre de l’opium a eu néanmoins une conséquence positive, celle de réveiller la volonté de modernisation de la Chine, qui s’ouvre enfin sur le monde extérieur, ce qui lui permet de se développer.
La guerre franco-chinoise opposa la France de la 3ème République à la Chine de la dynastie Qing entre septembre 1881 et juin 1885. Elle éclata, car les Français voulaient prendre le contrôle du fleuve Rouge qui relie Hanoï à la province du Yunnan en Chine. La victoire française permet la reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin, s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au Cambodge, conduisant ainsi à la création de l'Indochine française.
La première guerre sino-japonaise ou sino-nippone (août 1894-avril 1895) oppose la Chine à l’Empire du Japon, pour le contrôle de la Corée. Après plus de six mois de succès continus des forces navales et terrestres japonaises, ajoutés à la perte du port de Weihai, les Qing demandent la paix en février 1895.
La guerre montre l’échec de l’effort des autorités visant à moderniser l’armée chinoise et à repousser les menaces pesant sur sa souveraineté. Pour la première fois, la domination de l’Asie orientale passe de la Chine au Japon. Le prestige de la dynastie Qing, tout comme la Tradition millénaire de la Chine, subissent un revers considérable. La perte humiliante de la Corée, comme État vassal, suscite une importante vague de protestation. En Chine, la défaite précipite une série de changements politiques et révolutions, avec notamment le soulèvement de Wuchang (1911), par Sun Yat-sen.
Après mars 1895 et plusieurs défaites militaires, la Chine impériale de la dynastie Qing doit signer le traité de Shimonoseki. Le Japon se retire de la Corée contre le versement d’indemnités, mais colonise l’île de Taïwan, placée sous sa domination jusqu’en 1945. La Chine, très affaiblie, en est réduite à accorder des concessions au Japon, mais aussi aux pays occidentaux.
A ces pertes territoriales s’ajoutent de lourds dommages de guerre à payer au Japon. Cette grave défaite ne fait que renforcer le sentiment de frustration et la xénophobie de la population chinoise.
De plus, l’activité prosélyte des missionnaires a apporté, parallèlement aux bases de la médecine moderne, l’ouverture d’écoles de type européen, en opposition avec le confucianisme, et la conversion des élèves. Vers 1900, on compte plus d'un million de convertis. Pour convertir les populations locales, les missionnaires adaptaient la Bible en la traduisant en langue vernaculaire. Mais les imprécisions de ces traductions contribuaient à diffuser une doctrine confuse. De plus, la conversion d'un homme entraînait la mise au ban de la société des membres de sa famille non convertis. Les Chinois appelaient les convertis « les chrétiens du riz » ou « les convertis pour manger ».
L'activité missionnaire d'Occidentaux implantés sur le territoire chinois provoque des réactions d’hostilité et des persécutions. Les révoltes anti-occidentales se traduisent par des attaques contre les missions étrangères, les « chrétiens du riz », ainsi que contre toutes les technologies importées d’Occident, lignes de télégraphe et voies de chemin de fer…, surtout dans le nord-est du pays, où les puissances européennes et japonaise avaient commencé à étendre leurs concessions.
La révolte des Boxers ou guerre des Boxers, ou « Mouvement de l'Union de la Justice et de la Concorde », fomentée par une société secrète dont le symbole était un poing levé fermé -- d'où le surnom de Boxers donné à ses membres en Occident -- se déroula en Chine, entre 1899 et 1901.
Ce mouvement, initialement opposé à la fois aux réformes, aux colons étrangers et au pouvoir féodal de la dynastie mandchoue des Qing, fut récupéré et utilisé par l’impératrice douairière Cixi contre les seuls colons. Ce qui a conduit à partir de juin 1900 à l'épisode des « 55 jours de Pékin » : le siège des légations étrangères présentes à Pékin, s'acheva par la victoire des huit nations alliées contre la Chine. Autriche - Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis
Venant après la guerre sino-japonaise de 1894-1895, perdue par la Chine, cette nouvelle défaite constitue un jalon supplémentaire dans le combat qui oppose conservatisme et colonialisme à réformisme et indépendance, dans la Chine du 19ème siècle. Cet antagonisme se clôt par la chute de la dynastie Qing en 1912 et la création de la République de Chine.
La multiplication de ces humiliations accélère la crise sociale et économique de la Chine, et renforce les velléités réformatrices des élites lorsqu’elles prennent conscience de l’archaïsme militaire, économique et politique de la Chine.
La guerre civile chinoise est un conflit armé qui opposa le Kuomintang (parti nationaliste) et le Parti communiste chinois (PCC) entre1927 et 1949/50. L'expression de guerre civile chinoise est employée pour désigner la lutte entre nationalistes et communistes.
Dans les années 1920, le gouvernement du Kuomintang, dirigé par Sun Yat-sen à Canton, revendique la souveraineté sur la république de Chine, face au gouvernement des seigneurs de la guerre qui tient le nord du pays. Ne recevant pas d'aide des pays occidentaux, il se tourne vers l'Union soviétique : le Komintern aide le Kuomintang à mettre sur pied une véritable force armée, capable de conquérir et de pacifier la Chine. Le PCC, récemment formé et de taille encore réduite, s'allie au parti nationaliste face au péril japonais: ses membres sont autorisés par le Komintern à pratiquer la double appartenance, et participent à la fondation de l'Armée nationale révolutionnaire.
En 1925, Sun Yat-sen meurt. L'aile droite du parti, menée par Tchang Kaï-chek, est hostile à l’alliance avec les communistes. En mars 1926, prétextant un complot contre lui, il décrète la loi martiale à Canton et limite le droit d'accès des communistes à la direction du Kuomintang. En juillet 1926, l'Armée nationale révolutionnaire entame l'expédition du Nord, destinée à soumettre les factions armées et à unifier le pays sous la bannière nationaliste. Le Parti communiste bénéficie d’un afflux de militants grâce à l'extension des grèves ouvrières et des revendications paysannes.
Après maints soulèvements Tchang Kaï-chek décide en 1927 de rompre le front uni par la violence et il opère une répression brutale. Les conseillers soviétiques quittent le pays, et abandonnent les communistes à leur sort.
En 1931, le gouvernement chinois est déstabilisé par l'invasion japonaise en Mandchourie. Les communistes en profitent pour renforcer leur organisation et, les territoires discontinus des régions communistes sont officiellement réunis sous l'autorité de la République soviétique chinoise, dont Mao Zedong est le président. Mais encerclée par Tchang, l'Armée rouge chinoise est contrainte à la fuite. Mao Zedong et ses hommes entament la Longue marche (1934/35), qui dure 370 jours et les voit parcourir 12 500 kilomètres, du Jiangxi jusqu'au territoire du Shaanxi. À l'arrivée, les troupes communistes sont décimées.
Face à la politique agressive du Japon, Tchang conclut un nième accord avec les communistes dont les troupes sont intégrées à l'Armée nationale révolutionnaire. Mais une guerre civile de basse intensité recommence dès la capitulation japonaise en 1945. Le premier théâtre d'opérations est la Mandchourie, que l'Union soviétique a envahie.
Tchang parvient à signer un traité d'alliance avec l'Union soviétique, prévoyant le retour de la Mandchourie à la Chine et reconnaissant la souveraineté soviétique à Port-Arthur. Mais de 1945 à 1948, les escarmouches et les batailles ne cessent entre les communistes et les nationalistes, au grand dam des Etats-Unis qui s’étaient placés comme médiateurs. En janvier 1949, face aux désastres militaires dus à des erreurs stratégiques et à la trahison de nombre d’officiers de son armée, Tchang Kaï-chek démissionne. Après avoir conquis toutes les zones rurales, Mao occupe pratiquement toutes les villes chinoises et le 1er octobre, au balcon de Tian'an men, à Pékin, il proclame la république populaire de Chine.
De Mao à Xi
Mao Zedong (1893 -1976), Empereur communiste
Né dans la famille d'un riche paysan, Mao devient directeur d'école et participe de façon discrète à la fondation du Parti communiste chinois (PCC), en 1921, à Shanghai.
L'alliance de raison entre les communistes et les nationalistes du républicain Sun Yat-sen débouche sur une rupture brutale après la mort de ce dernier. Tchang Kaï-chek, le nouveau chef du parti nationaliste, le Kuomintang massacre ses ex-alliés à Shanghai en 1927.
Consolidation politique
Mao voit dans cet échec la preuve que le communisme dans sa version marxiste-léniniste n'a pas d'avenir en Chine où le véritable prolétariat est constitué, non par les ouvriers, mais par les paysans. Privilégiant l'implantation du parti en milieu rural, il consolide l'emprise communiste dans la province du Hounan, sans rechigner aux exécutions sommaires et aux massacres de masse. Mais une offensive de Tchang Kaï-chek l'oblige à fuir vers le nord. C'est la Longue Marche qui le mènera au Chen-si au terme d'un périple de 12 000 km.
Désormais en sécurité et assuré d'une autorité sans faille sur ses troupes, ou ce qu'il en reste, Mao introduit la révolution dans les campagnes, par le partage des terres et le massacre des mécontents. Il se fait élire président du Comité central du Parti Communiste Chinois en février 1935...
Mao est très vite confronté comme tous les Chinois à l'invasion japonaise. Contre eux, le nouveau chef du parti communiste impose à son rival Tchang Kaï-chek une alliance tactique. Dans les faits, il laisse les troupes du Kuomintang s'épuiser dans cette lutte et, dès la capitulation de Tokyo en 1945, reprend la lutte contre les nationalistes. Battu, Tchang Kaï-chek doit se réfugier sur l'île de Taïwan (ex-Formose) avec ses partisans.
Le 1er octobre 1949, Mao proclame à Pékin la République populaire de Chine, cumulant les fonctions de président du Parti communiste chinois et de président de la République. Le leader chinois jouit d'une autorité sans partage sur le pays le plus peuplé du monde, 20% de la population mondiale.
La «Campagne des Cent Fleurs»
En 1956, après de brutales campagnes de collectivisation, la Chine donne des signes de fatigue. Contraint et forcé, Mao amorce une timide libéralisation en mai 1956 dans un discours où il rappelle une célèbre formule de l'époque des Royaumes combattants, vieille de 2500 ans : «Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent !» - Mais après la publication du rapport secret de Khrouchtchev et l'insurrection de Budapest, les communistes chinois sentent que le pouvoir est sur le point de leur échapper. Dès septembre, c'est la reprise en main brutale. Cette fausse ouverture se solde par un demi-million de victimes.
En mai 1958, Mao lance la Chine populaire dans le «Grand Bond en avant». L'objectif est de dépasser la Grande-Bretagne en 15 ans. C'est un échec épouvantable qui se solde par 30 millions de morts et des famines à la chaîne.
La fin des utopies
Plombé par ses échecs, Mao chasse en 1960 les encombrants conseillers soviétiques. La rivalité entre Moscou et Pékin devient si vive que l'on craint un moment une guerre entre les deux voisins.
Affaibli, Mao doit partager le pouvoir avec les réformistes. Il prend sa revanche en 1966, en lançant la «Révolution culturelle». Il mobilise la jeunesse contre les hiérarques du Parti communiste et toutes les valeurs du passé. Le pays sort exsangue de cette nouvelle épreuve.
En Occident, étudiants et intellectuels tombent en pamoison à la seule évocation du «Grand Timonier» et de son Petit Livre Rouge, un recueil de formules prudhommesques que tout bon révolutionnaire se doit d'apprendre par coeur et de répéter à tout propos.
Mettant à profit l'affaiblissement physique et intellectuel du vieux chef, sa femme Jiang Qing durcit le régime et enfonce le pays dans une crise apparemment sans issue. Mais elle est renversée par le clan réformiste de Deng Xiaoping et la Chine populaire va s'engager dans un redressement aussi rapide qu'imprévisible.
Mao Zedong a été idolâtré pendant deux ou trois décennies, comme seul l'avait été avant lui Staline. Quand le «Grand Timonier» meurt à 82 ans, en 1976, le fondateur de la République Populaire de Chine n'est plus le héros de la Longue Marche mais un vieillard népotique et paranoïaque.
Deng Xiaoping (1904 -1997), le « petit timonier »
Habile manoeuvrier de l'ombre, Deng Xiaoping, militant communiste de la première heure, est éliminé par la vieille garde maoïste, mais il prend sa revanche à la mort de Mao Zedong, quand lui-même a déjà plus de 70 ans. Avec pragmatisme et cynisme, il va faire entrer la République populaire de Chine dans l'« économie socialiste de marché » ...
La découverte de la politique
Fils d'un riche propriétaire fonciers du Sichuan, Deng Xiaoping part pour la France comme ouvrier-étudiant dans les années 1920. Il travaille dans les usines Schneider, au Creusot, puis chez Hutchinson, à Montargis. Là, il adhère à la branche européenne du Parti Communiste chinois et noue une amitié avec le jeune Zhou Enlai. Après un détour par Moscou, il rentre en Chine en 1926 et rejoint Mao Zedong, qui a fondé un république soviétique chinoise dans le Jiangxi.
Lorsque Tchang Kaï-chek investit les bases du Jiangxi, Deng Xiaoping participe à la Longue Marche avec Mao. Dans la guerre civile qui suit, il s'affirme comme un stratège respecté. Nommé en 1945 au comité central du PCC, il monte rapidement les échelons. Gouverneur de sa province natale, puis vice-premier ministre et ministre de l'économie, il représente une ligne plus pragmatique que celle du « Grand Timonier », marquée au sceau de l'utopie révolutionnaire.
Premiers succès
Secrétaire général du Parti entre 1956 et 1966, il supervise la campagne des « Cent Fleurs » contre les intellectuels : « Il faut déraciner les mauvaises herbes pour s'en servir comme engrais ». En 1958, il se montre beaucoup plus critique à propos du « Grand Bond en avant », un désastre économique et démographique.
Pragmatique, il lance en mars 1961 la plus célèbre de ses formules : « Peu importe que le chat soit noir ou blanc pourvu qu'il attrape les souris ! » - Il est favorable à la rupture idéologique avec Moscou. Dans son désir de remettre l'économie sur pied, il élabore en 1964 le programme des « Quatre Modernisations ».
Craignant d'être débordé, Mao se tourne vers la gauche du parti communiste, représentée par sa femme Jiang Qing. En 1966, les jeunes gardes rouges se déchaînent contre les « révisionnistes » , Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, dans le cadre de la « Révolution culturelle ».
De la disgrâce au triomphe
Deng Xiaoping est évincé de la scène politique et, à 65 ans, doit se soumettre à une rééducation forcée. Son fils est arrêté et torturé jusqu'à perdre l'usage de ses jambes.
Mais le pays s'enfonce dans le chaos et Mao, désemparé, accepte en 1973 de le réhabiliter à la demande de Zhou Enlai. Il lui confie les postes de vice-premier ministre et chef d'état-major avec mission de rétablir l'ordre. L'ancien réprouvé apparaît désormais comme le dauphin du vieux chef !
Mais après la mort de Zhou Enlai et de Mao Zedong en 1976, Deng Xiaoping trouve face à lui la « Bande des Quatre » de Jiang Qing, autrement dit la faction gauchiste du parti. Il est démis de ses fonctions, mais réhabilité l'année suivante, après l'éviction de la « Bande des Quatre ».
Les « années Deng »
En 1977 la « démaoïsation » et les « années Deng » commencent. Celui que l'on surnomme désormais le « petit timonier », tant en raison de sa petite taille (1,50 m) que par référence à Mao, veut sortir la Chine du marasme économique. Le défi est immense : avec 20% de la population mondiale, le pays ne pèse guère plus de 3% du PNB mondial...
Fort de sa popularité, Deng modernise le pays à marche forcée. Il allège la pression de l'État sur les entreprises et fait entrer la Chine au FMI et à la Banque Mondiale.
Fervent soutien de la propriété privée et de la libre entreprise, Deng Xiaoping crée quatre Zones Économiques Spéciales afin de drainer des capitaux étrangers. Ces zones franches sont à l'avant-garde du spectaculaire développement économique de la Chine.
Certains sanctuaires chrétiens et bouddhistes sont à nouveau ouverts au culte.
Cependant, le programme des « Quatre Modernisations » (industrie, agriculture, recherche, défense) ne comprend pas de libéralisation du système politique.
Deng Xiaoping quitte la direction du Parti en 1987, mais il est encore président de la commission des affaires militaires du PCC quand éclatent les troubles sociaux de mai-juin 1989, liés à l'absence d'évolution des libertés civiques. Il approuve personnellement l'écrasement dans le sang des manifestations de la place Tienanmen.
En 1992, il relance la doctrine de « l'économie socialiste de marché », contre l'opposition conservatrice au sein du Parti. Il installe à la présidence de la République Jiang Zemin et se retire progressivement des affaires politiques, avant de disparaître en 1997.
Les 2 présidents intermédiaires
Sous la présidence de l'américanophile Jiang Zemin, la Chine poursuit son expansion économique avec un taux de croissance de l'ordre de 10% par an, du jamais vu dans l'histoire, d'autant que cette croissance concerne plus 1,2 milliard d'hommes et va se prolonger pendant deux décennies, jusqu'en 2012. Mais elle va aussi de pair avec une aggravation spectaculaire de la corruption et des inégalités sociales et géographiques. Pour y remédier, le président Hu Jintao, successeur de Jiang Zemin en 2003, amorce une timide politique sociale et environnementale.
Quoi qu'il en soit de ces faiblesses, l'entrée de la Chine à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) en 2001, le succès des Jeux Olympiques de Pékin en 2008 et l'accession de la Chine populaire au 2ème rang des puissances économiques mondiales consacrent le triomphe posthume de Deng Xiaoping.
Pendant ces 2 ou 3 décennies où la Chine avait l’image d’une nation ouverte et paisible, les dirigeants chinois ont réussi à acquérir légalement ou non tout le savoir et la technologie occidentale qui leur ont permis de prétendre à la suprématie industrielle.
Xi Jinping (1953), président à vie
Xi Jinping est né en 1953 à Pékin dans un milieu aisé et privilégié. Il est le fils de Xi Zhongxun, ancien vice-président de l'Assemblée populaire et vice-Premier ministre qui a été écarté du pouvoir par Mao Zedong lors d'une purge en 1962, avant d'être réhabilité lors de la prise du pouvoir de Deng Xiaoping. Xi Zhongxun est un des huit immortels du Parti communiste chinois (PCC) qui ont joué un rôle clef dans le démarrage des réformes économiques de la Chine dans les années 1980, puis leur supervision dans les années 1990.
Sa première épouse, Ke Lingling, était la fille de l'ambassadeur de Chine au Royaume-Uni. Au bout de 3 ans, Xi Jinping épouse en secondes noces la chanteuse populaire Peng Liyuan. Celle-ci est par ailleurs major général dans l'Armée populaire de libération, où elle s'est engagée à l'âge de 18 ans. Peng se produit aussi lors de manifestations officielles. La fille du couple, Xi Mingze, étudie aux États-Unis, à l'université Harvard. Selon Bloomberg, Xi aurait une fortune de 297 millions d’euros, gérée par sa sœur aînée Qi Qiaoqiao, son beau-frère Deng Jiagui et leur fille, dans les domaines de la téléphonie mobile, des minerais et de l'immobilier.
Xi Jinping adhère au Parti communiste chinois dans les années 1970 et y exerce ses premières fonctions dans les années 1980, avec des responsabilités de plus en plus importantes. De mars 2008 à mars 2013, il est vice-président de la république populaire de Chine sous le second mandat de Hu Jintao. Il est secrétaire général du Parti communiste chinois et président de la Commission militaire centrale de la Chine depuis novembre 2012 ainsi que président de la république populaire de Chine depuis mars 2013. Il est réélu par les députés de l'Assemblée nationale populaire en 2018.
Initialement considéré comme un possible réformateur, Xi Jinping s'est illustré depuis son arrivée au pouvoir par un renforcement de la censure, en particulier sur Internet.
2014 a vu l'arrestation de près de 1 000 défenseurs des droits de l'homme. Il s'agirait de la plus importante répression depuis les événements de 1989.
Xi installe la première base militaire chinoise à l'étranger à Djibouti, en 2017.
En 2018, quelque 10 000 églises protestantes sont fermées. Le pasteur Wang Yi, arrêté en décembre 2018, est jugé à huis clos, sans avocat, et condamné le 30 décembre 2019 à neuf ans de prison pour « incitation à la subversion » et « opérations financières illégales ».
Structurée autour du concept de « rêve chinois », sa présidence, se distingue par une présence accrue de la Chine sur la scène internationale, une politique écologique volontariste, une réhabilitation plus assumée qu'auparavant de la culture traditionnelle chinoise et un renforcement radical de l'emprise politique et idéologique du PCC sur la société.
En raison de sa pratique du pouvoir très personnalisée, marquant une rupture avec l'effacement relatif de ses 2 prédécesseurs, de son exaltation du sentiment national chinois et de sa mainmise totale sur le Parti, Xi est souvent présenté comme le dirigeant le plus puissant et le plus autoritaire de Chine depuis Mao. À la suite d’une modification de la Constitution, il peut rester président pour une durée illimitée.
Par ailleurs, la « pensée » de Xi Jinping est inscrite dans la doctrine et la constitution du Parti communiste, un privilège jusqu'ici réservé à Mao Zedong et Deng Xiaoping.
(Sources partielles Wikipedia & Béatrice Roman-Amat)
Les Stratégies de la Chine Communiste pour Dominer le Monde
Le chapitre ci-dessous est tiré d’un article important d’EpochTimes, https://fr.theepochtimes.com/chapitre-18-les-ambitions-mondiales-du-part...
Il concerne uniquement la stratégie de la création de « la nouvelle Route de la Soie » qui est en fait une forme d’expansion territoriale, sous couvert de la grande mode de la « mondialisation ».
L’article décrit les différentes stratégies chinoises qui ont pour but d’évincer progressivement les Etats-Unis de la région Asie-Pacifique, d’approfondir le clivage Europe/Etats-Unis pour diviser et conquérir l’Europe, de coloniser l’Afrique et d’empiéter sur les plates-bandes américaines en Amérique latine. Mais pour tout cela, la Chine doit se renforcer militairement et elle se donne le temps pour parvenir à atteindre ses buts, puisque le rendez-vous donné est l’anniversaire du centenaire du PCC en 2049.
On peut espérer que « le coup fourré » du Coronavirus, alias Sinovirus, soit venu assez tôt pour nous alerter et nous faire prendre les mesures adaptées de préférence offensives.
La nouvelle Route de la Soie occupe une position centrale
En 2013, le PCC a introduit officiellement le plan pour sa Ceinture économique de la route de la soie et la Route maritime de la soie du 21ème siècle, aussi connu sous le nom de « nouvelle route de la soie » ou «initiative de la Ceinture et la Route » (en anglais : « Belt and Road Initiative » ou BRI). Le plan du régime communiste chinois consiste à investir des milliards de dollars pour construire des infrastructures vitales, telles que des ponts, des chemins de fer, des ports et des installations énergétiques dans des dizaines de pays. C’est le plus grand projet d’investissement planifié de l’histoire.
La « Ceinture » désigne la ceinture économique de la route de la soie, qui comprend trois parties terrestres : de la Chine à l’Europe et à la mer Baltique en passant par l’Asie centrale et la Russie ; du nord-ouest de la Chine au Golfe persique et à la Méditerranée en passant par l’Asie centrale et l’Asie occidentale ; et du sud-ouest de la Chine à l’océan Indien en passant par la péninsule d’Indochine.
La « Route » fait référence à la Route maritime de la soie du 21ème siècle, qui comprend deux volets : la première route part des ports de Chine vers la mer de Chine méridionale, passe par le détroit de Malacca et se dirige vers l’Europe via l’océan Indien ; la seconde se dirige vers le sud de l’océan Pacifique.
- La « Ceinture » terrestre comprend six corridors économiques : le corridor économique Chine-Mongolie-Russie, le nouveau pont terrestre eurasien, le corridor économique Chine centrale et Asie occidentale, le corridor économique Chine-Péninsule d’Indochine, le corridor économique Chine-Pakistan et le corridor économique Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar.
Le nouveau pont terrestre eurasien sera basé sur des liaisons ferroviaires entre la Chine et l’Europe, appelé « China Railway Express ».
Le transport de la Chine vers l’Europe prend un peu plus de 10 jours par rail, contre 30 jours par mer. Le China Railway Express a commencé ses activités en 2011 et a été un élément important des nouvelles routes de la soie.
Le corridor économique Chine-Pakistan est un plan conjoint des deux gouvernements. Il comprend une autoroute reliant Kashgar, dans la province chinoise du Xinjiang, au port de Gwadar, au Pakistan, sur l’océan Indien. La Chine a obtenu le droit de mettre en service le port, la porte d’entrée du Pakistan dans le golfe Persique et la mer d’Arabie, en 2013. Le port occupe une position stratégique importante, reliant le détroit d’Ormuz, par lequel passe 40 % du pétrole brut mondial, à la mer d’Arabie.
- Le cadre général de la « Route » maritime consiste à bâtir un certain nombre de ports stratégiques et à prendre le contrôle du transport maritime mondial.
Dans les pays financièrement solides, les entreprises chinoises prennent des participations au capital ou créent des co-entreprises.
Avec les pays financièrement plus faibles, la Chine investit de grosses sommes d’argent localement et tente d’obtenir les droits d’exploiter les ports.
Rien qu’en 2013, les entreprises chinoises ont reçu les droits d’exploiter au moins 17 ports ou terminaux.
La « China Merchants Port Holdings Company Limited » a acheté 49 % du capital de « Terminal Link SAS » en France. Elle a obtenu ainsi les droits d’exploiter 15 terminaux dans huit pays sur quatre continents.
Ces ports et terminaux comprennent les ports d’Anvers et de Zeebruges en Belgique ; le terminal du canal de Suez en Égypte ; Kumport en Turquie ; le port autonome du Pirée en Grèce ; le port de Pasir Panjang à Singapour ; le terminal Euromax de Rotterdam, qui est appelé « la porte de l’Europe », aux Pays-Bas ; le terminal de la deuxième phase du port de Khalifa dans les Émirats arabes unis ; le port de Vado en Italie ; le port de Kuantan en Malaisie ; le port de Djibouti en Afrique de l’Est ; et le canal de Panama.
En plus des investissements, le Parti communiste utilise les pièges de la dette pour obtenir le contrôle de lieux stratégiques. Le Sri Lanka ne pouvait pas payer sa dette aux entreprises chinoises ; alors en 2017, il a signé un bail de 99 ans avec une entreprise chinoise pour l’utilisation du port de Hambantota.
Le PCC a lancé sa route de la soie numérique en 2018 pour remodeler le futur développement de l’infrastructure de l’Internet. La route de la soie numérique est le dernier développement du projet « Ceinture et Route » (BRI).
De nombreux pays participant à la nouvelle route de la soie n’ayant pas de système de crédit complet, le PCC y a introduit ses systèmes de commerce électronique et de paiement électronique, tels qu’Alipay, tout en écartant la concurrence occidentale. Le Grand Firewall (ou pare-feu), qui filtre le trafic Internet en Chine, est exporté vers ces pays, tout comme les systèmes de surveillance de masse utilisés en Chine.
Selon un article du New York Times de novembre 2018, le PCC a construit plus de 40 pipelines et d’autres infrastructures pour le pétrole et le gaz ; plus de 200 ponts, routes et chemins de fer ; près de 200 centrales pour l’énergie nucléaire, le gaz naturel, le charbon et les énergies renouvelables ; et une série de grands barrages. Il a fait des investissements dans 112 pays, dont la plupart font partie de la nouvelle route de la soie.
Le PCC a étendu ses tentacules et cherche à supplanter les États-Unis sur la scène mondiale. Il a fait la promotion du yuan comme monnaie internationale, ainsi que de son propre système de crédit. Les réseaux de télécommunications fabriqués en Chine, y compris la 5G, sont diffusés partout, comme les trains à grande vitesse. L’objectif est d’établir une série de normes contrôlées par le PCC et indépendantes des normes occidentales actuelles.
La nouvelle route de la soie a une portée mondiale
Dans les premières étapes de la BRI, le PCC s’est concentré sur les pays voisins, jusqu’à atteindre l’Europe. Très rapidement, le PCC a étendu sa portée jusqu’à l’Afrique, l’Amérique latine, et même l’océan Arctique, couvrant ainsi le monde entier. La Route maritime de la soie ne comportait au début que deux routes. Une 3ème route, la route polaire de la soie, a été ajoutée pour se connecter à l’Europe via l’océan Arctique.
En construisant des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires dans d’autres pays, l’objectif de la Chine est d’exporter les capacités excédentaires et les produits à bac coût et d’importer l’énergie et les matières stratégiques dont le pays a besoin. Elle ne cherche nullement à aider les pays le long de cette ceinture à créer leurs propres industries manufacturières.
Une conséquence indirecte de la participation aux plans de « la Nouvelle Route de la Soie » est l’importation des aspects pervers du communisme, la corruption, la dette et la répression totalitaire. Le projet est un piège qui n’apportera pas une prospérité économique durable à ses participants.
De nombreux pays se sont alarmés et ont décidé d’arrêter ou de réévaluer ce projet. La Chine aurait fait quelques concessions de façade. Alors que les entreprises occidentales, fonctionnant selon des principes de recherche du profit, ne tiendraient que quelques années dans des pays d’accueil turbulents, le PCC est capable de patienter jusqu’au siècle prochain. Il peut supporter des pertes immédiates comptant sur des opérations plus rémunératrices, à long terme
Le PCC cherche à convertir le maximum de nations et de groupes dissidents locaux à sa cause. Le PCC veut devenir le leader de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine, pour lutter contre le monde libre et remplacer les États-Unis comme première puissance mondiale. Le PCC est prêt à payer tous les coûts humains nécessaires pour atteindre cet objectif. Comme on l’a vu ci-dessus tout au long de l’histoire de la Chine, les citoyens paraissent comme des pions sacrificiels.
Géopolitiquement, le PCC entoure graduellement les États-Unis en contrôlant l’économie des autres pays. Son objectif est de marginaliser l’influence américaine et finalement de la supprimer. D’ici là, le PCC aura établi un ordre mondial séparé centré sur la tyrannie communiste. Cette approche n’est pas nouvelle. Elle trouve ses racines dans l’ancienne stratégie du PCC qui consistait à occuper les campagnes pour encercler les villes, ce qui l’a conduit à la victoire dans la guerre civile chinoise.
Conséquences du Virus Chinois et Mesures à Prendre
La pandémie de Covid-19 a infecté plus de 7,5 millions de personnes, tué près d’un demi-million et dévasté économiquement le monde à concurrence de plus de 6 trillions de dollars.
Gordon G. Chang: “La Chine a défié les États-Unis sur tous les fronts et les Etats-Unis se défendront sur tous les fronts, abandonnant près de 5 décennies de politique d'engagement avec la Chine”.
Les États-Unis ne défendent pas seulement leur position dans le système international. Ils défendent le système international lui-même, le système de traités, de conventions, de règles et de normes. Or le dirigeant chinois Xi Jinping ne veut pas de ce système et cherche à imposer en douce les principes et les méthodes de l'ère impériale de la Chine. Il clame : “Les Chinois ont toujours soutenu que le monde est uni et que tous ceux qui sont sous le ciel sont une seule famille”, c’est à dire qu’il n’y a pas d’autre état souverain sous le ciel que la Chine, qui doit mener une révolution dans le monde pour l’unifier autour d’elle.
La preuve en est qu’après avoir laissé déclencher une pandémie paralysant le monde entier, il se permet d’envahir l'Inde ; de se livrer à des chocs de bateaux et à d'autres incidents contre six de ses voisins dans les mers de Chine méridionale et orientale ; de menacer d'envahir Taïwan ; de rompre les promesses faites concernant le régime de Hong Kong ; d’augmenter le rythme des interceptions dangereuses de la marine américaine dans les eaux et l'espace aérien périphériques de la Chine ; et de diffuser par la voie diplomatique, les medias et sur internet des propos et slogans arrogants, voire diffamants et insultants, cherchant à intimider l’adversaire.
Après avoir déclaré que "Le monde souffrait des méfaits du gouvernement chinois", Donald Trump a mis fin aux relations de l'Amérique avec l'Organisation mondiale de la santé qui avait pris la défense de la Chine et joué son jeu, et au financement de 450 millions $ qui seront utilisés à d’autres besoins de santé urgents et plus méritants.
Aux États-Unis, les pays étrangers jouissent de ce que l’on appelle une «immunité souveraine», qui interdit les poursuites contre les gouvernements et les États étrangers.
Selon de nombreux experts, comme le Parti Communiste Chinois détiendrait directement ou non la majeure partie des richesses du pays, il faut commencer par le considérer comme un ennemi avéré des Etats-Unis et inciter les pays alliés à le mettre à l’index.
Par ailleurs, conjointement avec la sénatrice républicaine de l’Arizona, Martha McSally, le sénateur Blackburn, parraine la loi « Stop Covid » au Sénat américain, qui rendrait la Chine juridiquement et financièrement responsable des dommages causés par ce nouveau virus aux États-Unis. De la même manière que « l’immunité souveraine » ne protège pas les États terroristes, la législation proposée éliminerait l’immunité souveraine des États qui propagent des agents biologiques.
Mesures déjà prises ou en préparation
Le président Trump a déjà suspendu l'entrée aux États-Unis des ressortissants chinois présentant un risque pour la sécurité et signé une proclamation bloquant l'entrée des étudiants et chercheurs chinois liés aux efforts militaires américains.
Il a révoqué presque toutes les exemptions et règles spéciales pour Hong Kong et imposer des sanctions aux fonctionnaires chinois de Hong Kong.
Il met en question les "pratiques différentes" des sociétés chinoises cotées aux États-Unis. Il s’apprête à radier les entreprises chinoises des bourses américaines, à moins qu’elles ne se conforment à la réglementation sur les audits
Il a banni les avions chinois du ciel américain, sauf exception.
Il prépare une loi bipartite sur « les Sciences aux Frontières sans Fin » (Endless Frontiers Act) avec 100 milliards $ à la clé, pour que les États-Unis retrouvent leur position dominante dans l’innovation et garantir que la prochaine génération de technologies freine la volonté d’hégémonie mondiale de la Chine. Le projet de loi propose 10 domaines à cibler, notamment l’IA (Intelligence Artificielle), les “technologies de communication avancées” et la robotique.
D'autres mesures dont la "prise en charge intégrale" des coûts de délocalisation des usines de Chine et de Hong Kong vers les États-Unis ou ailleurs et l’interdiction d’investissements réciproques sont en préparation.
Le ministère du Commerce a ajouté 33 entreprises et institutions à une liste noire économique pour avoir des liens avec l’armée chinoise, avoir aidé le régime communiste à espionner sa population minoritaire ouïgoure ou en raison de liens avec les armes de destruction massive.
Il a ajouté 28 bureaux et entreprises de sécurité publique chinois – dont certaines des start-ups d’intelligence artificielle et la société de vidéosurveillance Hikvision – à une liste noire américaine.
Il a pris des mesures pour couper l’accès de Huawei aux fabricants de puces américains. Huawei est perçu comme un opérateur à haut risque, car les lois chinoises sur le renseignement national et la cybersécurité, obligent les entreprises à partager leurs données avec le gouvernement communiste chinois s’il leur demande de le faire.
Donald Trump n'a pas mis fin à la première phase de l'accord commercial qui prévoit que la Chine augmente les achats de biens et services américains de 200 milliards $ sur une période de deux ans. Certains signes montrent que la Chine ne respectera pas son engagement. Et Trump n'a pas imposé de nouveaux droits de douane, ni gelé pour le moment les avoirs des ressortissants chinois. En fait, bien qu’ayant déclaré que l’attaque chinoise était pire que celle de « Pearl Harbour » et du « World Trade Center », il n’a pas encore déclaré que la Chine était un ennemi du monde libre.
Autres mesures de représailles à prendre
Comme mesures de représailles immédiates, il faut isoler la Chine le plus possible sur le plan commercial et financier.
Contrôler et mettre en quarantaine tout voyageur chinois.
Tout citoyen qui se respecte ne doit plus acheter chinois et doit vérifier l’origine précise de tout achat, en évitant le libellé « made in china » ou les codes-barre 691 à 695 ou la tricherie CE ou « Chinese Export », qui fait croire que le produit correspond au marquage de la Communauté européenne CE.
Ne plus investir en Chine, ni dans des fonds chinois.
Inciter les pays du tiers-monde à annuler leurs dettes envers la Chine et notamment les 143 milliards $ des pays africains envers les institutions chinoises, PCC, banques et entreprises.
Effacer électroniquement les 1,1 trillion $ d’obligations du Trésor américain que le PCC détient.
Investir dans la relocalisation des unités de fabrication installées en Chine.
Ne plus accorder de licences de brevets dans les domaines sensibles et rechercher la réciprocité dans les autres, mesure pour mesure.
Ne plus acquérir de yuans, et boycotter la monnaie chinoise.
Faire des procès au PCC pour mensonges et désinformation ayant entraîné la crise sanitaire mondiale, les maladies et les décès, ainsi que le blocage de l’économie, en exigeant les compensations financières adéquates ou en saisissant les avoirs chinois à l’étranger, notamment ceux des responsables du PCC.
Créer un contrôle international lié à l’application de la Convention des Armes biologiques et contrôler en permanence les laboratoires chinois.
Contrôler les moyens de propagande chinois, les différents Instituts Confucius, les ambassades et consulats, les Ong sponsorisées, les journalistes et reporters et tous les étudiants dans les Universités.
Neutraliser les offensives cybernétiques, s’opposer à l’adoption de la 5G de Huawey Technologies par les états démocratiques.