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Faire barrage à la haine en Grèce

Faire barrage à la haine en Grèce

 

 

Alors que le débat anime depuis des semaines la politique grecque, le gouvernement de coalition (droite, socialistes et gauche modérée) ne parvient toujours pas à mettre au point une nouvelle législation antiraciste pour faire barrage à la montée en puissance des militants et des idées du parti néonazi, Aube dorée. Lundi soir, Antonis Samaras, le Premier ministre conservateur, Evangelos Venizelos, le chef du Pasok (socialiste) et Fotis Kouvelis, le leader de la gauche démocratique (Dimar) ne sont pas parvenus à trouver un accord. C’est le parti de M. Samaras qui fait blocage sur ce projet de loi censé durcir les peines pour les délits de discours de haine et de déni des crimes de guerre et de la Shoah. Pour l’essentiel, ce projet de loi, dont le contenu n’a pas été rendu public, intègrerait au droit grec le cadre européen en la matière, avec également des mesures concernant la violence homophobe. L’échec des négociations suscite, depuis lundi soir, beaucoup de réactions. Si le chef d’Aube Dorée, Nikos Mihololiakos, a immédiatement riposté en indiquant que son parti pourrait très bien fonctionner « hors la loi » si nécessaire, le Congrès Juif Mondial (WJC)  vient de réagir mardi 28 mai en « déplorant » l’échec du gouvernement grec. « C’est très inquiétant que les principaux partis à Athènes sont apparemment incapables de trouver un compromis sur ce sujet important », affirme Ronald S. Lauder, le président du WJC. « Les instigateurs de haine et les extrémistes de l’Aube dorée ne sont pas seulement une menace pour les minorités comme les juifs mais aussi une menace pour la démocratie ».

 

Dans un article intitué « La montée de la haine en Europe », paru dans le Boston Globe le 23 mai, R. Nichols Burns affirme que le WJC a été récemment la cible de l’Aube dorée, pour avoir invité le premier ministre grec à prendre la parole, le mois prochain à Washington, lors du Global Forum de l’organisation juive. Il revient sur les dérives en cours en Grèce mais aussi en Hongrie, en déplorant le retour, soixante-dix ans après la chute de Hitler et de Mussolini, de la haine et de l’idéologie d’extrême-droite. « Les Américains, aussi, doivent prendre la parole. Notre grande réalisation, c’est la construction d’une société fondée sur l’ouverture, la diversité, la tolérance et la liberté. Nous devons non seulement surveiller nos propres groupes d’extrêmes droite, mais nous devons aussi continuer à condamner des groupes comme l’Aube dorée ».

 

 

« Heil Hitler » au parlement à Athènes

Le vendredi 17 mai, comme pour mieux illustrer ce constat inquiétant, le parti néo-nazi a une nouvelle fois donné raison à ses détracteurs. Alors que Panayiotis Iliopoulos, un député d’Aube dorée, était exclu de l’enceinte du parlement, le cri « Heil Hitler » a retenti à trois reprises, lancé selon l’agence de presse grecque Ana par Christos Papas, l’idéologue du parti.

 

Il y a près d’un an, un député de ce mouvement avait agressé, en direct à la télévision, deux députés, suscitant une vive émotion dans le pays. Sans compter les saluts hitlériens, y compris de la part de certains députés, qui reviennent régulièrement depuis l’entrée au parlement de l’Aube dorée, en juin 2012, avec près de 7% des suffrages et 18 députés. Les récents sondages donne ce mouvement en progression, au-dessus de la barre des 10% et probable troisièmeforce politique du pays si des élections se tenaient aujourd’hui.

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