2011 : Le Maroc toujours aussi corrompu selon Transparency
Transparency international vient de dévoiler ce jeudi 1er décembre, son Indice de perception de la Corruption (IPC) 2011. Le Maroc passe de la 85e à la 80e place, mais avec une note de 3,4 sur 10, comme en 2010. La corruption n’a donc pas du tout reculé dans le royaume. Pire, entre 2007 et 2011, le Maroc a reculé de 8 places dans ce classement. Une régression synonyme d’échec du gouvernement sortant dans sa stratégie contre la corruption. Un fléau que le PJD promet à son tour d’éradiquer.
Le Maroc figure encore sur la liste rouge des pays les plus corrompus dans le monde, selon Indice de perception de la Corruption (IPC) 2011, dévoilé ce jeudi 1er décembre par Transparency international. En effet, le royaume ne se classe qu’à la 80e place dans ce classement qui a pris en compte quelques 183 pays. En 2010, le royaume héritait d’un plus mauvais classement, en se pointant au 85e rang. Seulement, il n’y a pas lieu de parler de progrès, et ce pour deux raisons : Primo, en 2010, le classement ne comptait que 178 pays, soit 5 de moins que cette année. Secundo, la note du Maroc reste inchangée. Elle est toujours de 3,4 sur une échelle allant de 0 (haut niveau de corruption perçu) à 10 (haut niveau d’intégrité perçu).
Corruption publique, corruption politique
L’IPC classe les pays en fonction du degré de corruption perçue dans les administrations publiques et la classe politique. Il se focalise surtout sur la corruption dans le secteur public -la corruption d’agents publics, les pots-de-vin dans le cadre de marchés publics, le détournement des fonds publics- et la fermeté des politiques de lutte contre la corruption. En 2011, deux tiers des pays évalués obtiennent une note inférieure à 5 sur 10, à l’instar du Maroc et de la plupart des pays dans la région Maghreb et Moyen Orient.
La corruption chez les autres
Au Maghreb, le royaume se classe deuxième derrière la Tunisie (73/183 avec une note de 3,8), devant le voisin algérien, qui se contente d’une très mauvaise note de 2,9 et sombre à la 112e place. La Libye, secouée par le soulèvement populaire ayant emporté le régime de Kadhafi, occupe quant à elle, une ténébreuse 168e place avec seulement 2 points sur 10. La Mauritanie, rangée dans la zone « Afrique subsaharienne » par Transparency, patauge à la 143, totalisant 2,4 points, alors que le leader de ce classement, la Nouvelle Zélande, culmine avec une note de 9,5. Un exemple à suivre pour le Maroc, qui fait de grands pas en arrière depuis 2007 avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement d’Abbas El Fassi.
Tout sauf la corruption
En effet, l’équipe sortante peut se féliciter sur bien des chantiers, sauf sur celui de la lutte contre la corruption. En cinq ans, le Maroc a perdu 8 places dans le classement de Transparency international. 2007, le royaume était le 72e pays le moins corrompu au monde sur 180 Etats classés, avec une note de 3,5. Dès l’année suivante, commence une terrible descente aux enfers -80/180 avec 3,5- qui s’est cadencée davantage en 2009 : 89/180 avec 3,2. En 2010, le Maroc relève timidement la tête et remonte à une 85e place sur 178, tout en redressant son score à 3,4 points. Les résultats publiés aujourd’hui par Transparency maintiennent toujours ces 3,4 points, sous la barre des 5 de moyenne.
Les leaders du PJD avaient fait de la lutte contre la corruption leur principal thème de campagne. Le gouvernement d’Abdelilah Benkirane devrait avoir ramené le classement du Maroc à la 40e place d’ici cinq ans. Tel est l’engagement du parti des islamistes. Ambitions raisonnables ou discours politiciens ? Wait and see ! En tout cas la tâche s’annonce ardue, dans un pays où, comme le répétait en 2009, un lecteur de Yabiladi.com, « la corruption est un sport national».
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