LE BARRAGE DE BIN EL OUIDANE

photo Pierre Levêque : 25 04 52
en 53 , le passage sur la digue pour la route d'Azilal doit être praticable, le pont en aval submergé en début d'année
F in 53, l'autre pont pour Tilouguit étant lui aussi submergé ( un peu plus tard ) la nouvelle passerelle est praticable : cf BLEON. Michel a fait une photo fin 53 ou en 54 ;

Rive gauche, pour le voile d'étanchéité a été creusé une galerie de plusieurs centaines de m afin de faire les injections
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Je ne sais plus dans quel blog j'ai trouvé cette image. Il s'agit bien de l'oued el abid et non el abbib
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On bombarde les AÏT OUGOUDID et non les FLÏT OUGOUDID.
Décidément, ils ont un problème avec les noms des localités.
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Le caïd O'chattou sur sa monture au centre de sa Harka, toujours du même blog dont j'ai perdu les références pour le citer
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J'ai fait un peu de ménage dans les répertoires, je ne sais pas si l'on a publié celle-ci, origine inconnue aussi.
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je ne sais plus si on les a vues .je crois ?
Je les ai dans mes dossiers: les deux premières font partie du stock : colonne d ' Azilal: il y en a des quantités tout comme pour la colonne du Tadla .
Celle des gorges et la vue de l'amont, je l'ai trouvée en vente sur E bay, il n'y a pas trop longtemps: rive gauche dans la falaise amont , il y avait paraît- une grotte profonde de 200 m à la cote 700 , donc au niveau de l'oued, on aurait trouvé du guano, pas surprenant , il y avait aussi une kasbah (Tasseloumt ) rive gauche derrière le tournant et avant le village souk . Tout a vite été submergé .

Colonne d'AZILAL en 22, la harka du Glaoui était chargée de prendre à revers les dissidents du seigneur d ' AHANSAL en passant par les AIT MHAMED Cruelle désillusion pour lui sans les 75 et mitrailleuses roumis, défaite, prisonniers , rançons et retour piteux sur Azilal . Mais IL est revenu pour le partage ( et le pillage) dans la cuvette de Bin .

Citation
suchet
...
il y avait aussi une kasbah (Tasseloumt ) rive gauche derrière le tournant et avant le village souk . Tout a vite été submergé .
... .

Tasseloumt, autrement dit la petite échelle en berbère. C'est joli comme nom de casbah.

Je me suis posé mille fois la question, que vient faire un nom arabe (oued el abid = rivière des esclaves ) en pleine contrée berbère, et quelle contrée, où tous les noms des lieux sont dans la langue de Jugurtha.
Pourquoi oued-el-abid s'est imposé alors que l'assif mellouln et assif n'Ohansal continuent de rappeler au visiteur qu'il est en pays amazigh.
Et voici la réponse à cette arabisation de l'oued avec l'aide de Michael Peyron ( un autre Michel, tiens )
A l'origine, oued el abid s'appelait 'assif n'Aït Sokhmane', faisant référence à la tribu des AÏT SOKHMANE (région d'Aghbala) dénommée 'AÏT CHOKMANN' dans le topo de Babin. Comme Assif n'Ohansal fait référence au @#$%& venu du Souss.

Or, ISOKHMANE, avec un I au début ( pluriel de ISMAKH ), c'est le nom que les berbères donnent aux noirs africains qu'ils ont côtoyés un peu partout jusqu'aux rives du fleuve Niger. Point d'esclave dans cette appellation. C'est le bazané et le noir point.
La mixité avec les arabes, et l'arrivée des esclaves de la garde royale ( Il paraît que Moulay Smaïl avait une cabah à Ouaouizeghth), l'amalgame allait se faire entre ISOKHMANE ( noirs esclaves de la garde) et AÏT SOKHMANE ( tribu locale sans connotation avec les esclaves ).
rapportée à la plaine par des étrangers à la région, l'oued des AÏT SOKHMANE deviendra Oued des ISOKHMANE (esclaves), autrement dit Oued el abid.

On apprend aussi dans ce document de Michael PEYRON que Oum er Rbia avait aussi son nomberbère. Il s'appelait initialement WANSIFN ( win isaffen) la rivière des rivières.
On peut désormais dire qu'Assif n'Aït Sokhmane est un affluent de rive gauche de Win Isaffen. Je vais réviser ma géographie.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/11/2013 13:16 par ogzilal.
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Cartographie de 1922 un peu aléatoire.
En bas à droite, à partir du confluent où se trouve Tilouguit, l' assif Melloul s'en allant horizontalement vers Anergui s'est transformé en Oued Ahansal alors que celui-ci continue à la verticale vers "répondre" vers Zaouïa Ahansal

Bleon très aléatoire ! en 22 ils arrivaient dans le coin , même dans les récits Babin veut raconter de façon homérique et puis les noms propres ont évolués, ils n'étaient pas toujours fixés et tributaires des traducteurs espions
Ogzilal
en 23, c'est déjà mieux, les artilleurs ont besoin de bonnes cartes, les aviateurs avaient pris beaucoup de photos Pour l'histoire , Sidi M"ha avait repris le combat, ses troupes ont été hachées menue par des batteries de canons de 65 ou 75 judicieusement placées qui les prenaient en enfilade dans les vallées, ceux qui arrivaient à passer étaient décimés par les mitrailleuses des postes .
Mickael Peyron , c'est du sérieux !tu as bien fait de remettre de l'ordre dans les noms propres; les noms propres , c'est l'identité des gens , des lieux ...

Oued el abid, le cours supérieur est nommé de différentes façons .
Bin el ouidane, longtemps , ce n'était pas l'endroit du barrage mais l'emplacement du confluent et de 2 gués, le même endroit était aussi appelé Ait Hamza des Ait Bouzid .

Moulay Ismail, c'est fou le nombre de ses kasbahs supposées, c'est comme les Portugais !

Je crois qu'un SULTAN avait essayé de s'aventurer par là avec un canon , très gros fiasco !

2 palmiers ??
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Les 2 cartes sont de 23
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plus tard, j'ai mis du bleu en dessous de 800 m
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Tout est indiqué
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Si je comprends, nous sommes un peu avant la prise de Ouaouizerth et avant la jonction avec l'autre colonne venant de vers Béni Mellal et qui pendant ce temps, après avoir pris Timoulit, essaie de conquérir difficilement le Tizi R'Nim.
Récit des combats en bas la page qui s'ouvrira ci-dessous.

clic
ici

bleon
oui, j'ai repris le Babin : le 26 11 vers 9 h et demi ,DAUGAN le grand chef venu d' Azilal, Bin se trouve sur un mamelon rocheux ( où la photo a été prise ) , il est avec Hadj Thami ( le Glaoui ), ils sont rejoints par Freidenberg et Si Bou Djemma venus de Timoulilt par le R'nim . Les combats dans le col sont terminés: les troupes vont entrer dans Ouaouizerth .

J’aimerai bien que vous expliquiez le pourquoi de ces guerres entre tribus et le pourquoi de la présence française, déjà en 1922 . (Guerre entre tribus ? ou manipulation Française ?)
De qu’en date le protectorat ? (Définition à ne pas confondre avec la colonisation, comme en Algérie)
Il y a eu des problèmes avec les Espagnols, dans le Riff. Et je pense que tout départ de là, mais je peux me tromper.
Un traité avec l’Allemagne, aussi, pourquoi ?

Les puissances européennes de la Belle Epoque avaient des visées coloniales sur l'Afrique et l'Allemagne avait déjà des intérêts au Maroc ainsi qu'au Togo, en Namibie d'aujourd'hui et en Tanzanie pour ce je sais, peut-être ailleurs aussi.
A la conférence d'Algésiras du 16 janvier 1906 au 7 avril suivant, elle abandonne ses visées sur le Maroc au profit de l'Espagne et de la France.
En 1911 la France lui concède des compensations au Congo et au Cameroun.
Au traité de Versailles à la fin de la Grande Guerre, vaincue,elle perd évidemment toutes ses colonies.

Le 30 Mars 1912 par le traité de Fès, le Protectorat français prend effet au Maroc.
Chacune de son côté, l'Espagne et la France entament la pacification de leur zone.

Orev
Grosso modo, la France, main dans la main avec le Maghzen et ses vassaux ,avec aussi des tribus s'étant ralliées après des combats pour certaines, donc avec des troupes marocaines, combat en vue de les soumettre, les autres marocains dissidents des bleds Siba qui échappaient à l'autorité du Sultan.

Ces marocains et autres musulmans nommés Tirailleurs Sénégalais ( ce qui englobe maliens, guinéens, voltaïques, ivoiriens, etc...) des algériens aussi, morts pour la France, n'étaient généralement pas enterrés, on comprend pourquoi, dans les cimetières musulmans ordinaires, mais dans des carrés militaires au côté des tombes des français de souche.(exemple: Béni Mellal).

orev
Bin el Ouidane est une réalisation du Protectorat ( ou de l'époque du Protectorat si l'on veut ) . Ce "système politico, juridique " entre la France et le Maroc débute en 1912 ( son centenaire n'a pas été trop commenté, on comprend bien pourquoi, parfois sur certaines revues une reprise d'articles de D Rivet ; au Maroc : je ne sais pas: le pays est indépendant depuis plus de 50 ans .
Pacification: comme l'a dit Bleon ,le pouvoir théoriquement dominant était contesté depuis très longtemps dans des pans du territoire plus ou moins vastes . Il fallait donc des actions politiques ou des guerres pour se faire obéir ( et payer impôts ou tributs ) par les récalcitrants . Ce qui change avec le Protectorat, c'est que la France protectrice du Sultan et du Maroc intervient officiellement dans ces opérations de Pacification, entre autres ,avec un engagement de troupes françaises ou issues de colonies françaises .
Si on en revient au Tadla où l'on avait découvert un potentiel économique intéressant, une première phase se "termine " vers 1916 avec la prise de Beni Mellal et d' Azilal ( à noter que l'Allemagne avait des intérêts économiques au Maroc et que ses services plus ou moins secrets intervenaient: propagande, fourniture d'armes supposées , jusqu'en 1918) .
A la fin de la grande guerre, le mouvement de Pacification a repris: la mise en valeur du TADLA était gênée par les " dissidents " farouches des montagnes difficilement contenus par un réseau de postes militaires . Cette mise en valeur nécessitait une irrigation importante, on a lorgné outre l'Oum r' bia, l' oued El abid ( sans parler de la production d'électricité ) .
EN 1922, un mouvement en tenaille de troupes venues d 'Azilal et de Beni Mellal (pour simplifier ) investit cette région du Moyen Atlas . Aux troupes régulières s'ajoutent des partisans autour de "Seigneurs " de tribus plus ou moins récemment soumises qui en se plaçant du coté du plus fort espéraient de gros avantages . Il en est résulté des combats entre tribus voisines . Ce genre de luttes tribales n'était d'ailleurs pas une nouveauté !

La plaque commémorative de Ouaouizerth
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