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«Où vas-tu Moshé ?», l'histoire d'une harmonieuse cohabitation judéo-musulmane en terre marocaine

«Où vas-tu Moshé ?», l'histoire d'une harmonieuse cohabitation judéo-musulmane en terre marocaine

 

«Où vas-tu Moshé», long métrage du réalisateur marocain Hassan Benjelloun projeté mardi soir à Londres, a transporté, avec nostalgie, le public dans le passé d'une cohabitation harmonieuse entre juifs et musulmans en terre marocaine.

Partant de la petite ville de Bejaad, qui abritait une forte communauté juive, Benjelloun a planté sa caméra sur le grand départ vers Israël des juifs marocains au début des années 60. Cette saignée qui a ébranlé des siècles de coexistence entre des Marocains de confessions différentes ayant réussi à fusionner pour donner lieu à un héritage florissant.

Moshé a servi de focus pour zoomer sur un exode tristement vécu par une large communauté marocaine juive. Déchiré entre le sentiment de partir avec sa famille ou de demeurer sur la terre de ses ancêtres où il a toujours vécu en paix et parfaite convivialité avec ses voisins et amis, Moshé, le petit horloger de Bejaad a transmis les sentiments de ses coreligionnaires, qui sont demeurés attachés au Royaume et au Trône même en «terre promise», transportant avec eux fanions du Royaume et portraits de Mohammed V.

Usant de scènes simples de la vie, le réalisateur a gagné le pari d'emmener le public, constitué de juifs sépharades du Moyen orient et d'Afrique du nord, dans un voyage mélancolique vers un passé d'affinité et de fusion entre juifs et musulmans au Maroc.

Ils étaient en effet nombreux à souligner, à la fin de la projection, la «particularité» du Maroc qui a toujours su préserver les droits de sa minorité juive, citant la position de Mohammed V qui avait protégé les juifs du Maroc contre les décrets racistes et discriminatoires de Vichy.

La co-présidente de l'association «Harif» pour les juifs du Moyen orient et d'Afrique du nord, Mme Lyn Julius, originaire d'Irak, a souligné dans ce cadre le regret ressenti aussi bien par la communauté musulmane que juive à l'égard du départ de la terre natale.

«Les juifs du Maroc sont nostalgiques de cette parfaite cohabitation avec leurs concitoyens musulmans. Ils continuent à ressentir un attachement très profond à leur pays d'origine, le Maroc», a-t-elle dit.

Pour Samuel Ohagon, juif marocain ayant immigré avec sa famille à l'âge de 14 ans, le film était «très réaliste» et a ravivé des souvenirs de paix et de communion.

«Les Marocains de confession juive gardent de bons souvenirs de leur pays natal qui font qu'ils y reviennent très souvent», a affirmé M. Ohagon.

Pour sa part, M. Sydney Assor, membre éminent de la communauté juive marocaine au Royaume-Uni, a exprimé sa fierté que d'autres communautés juives, provenant de différents pays, puissent découvrir le «climat de tolérance» que le Maroc a toujours offert à ses citoyens juifs.

Les juifs sépharades, a ajouté M. Assor, n'ont pas tous vécu les mêmes expériences conviviales que leurs coreligionnaires marocains ont vécues.

La projection de Fin Mashi Ya Moshé, qui a récolté plusieurs prix dans des festivals internationaux, a eu lieu à l'initiative de l'association «Harif» pour les juifs du Moyen orient et d'Afrique du nord.

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